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TORONTO – Il émanait une confiance tranquille de William Nylander lorsque l’attaquant des Maple Leafs de Toronto est entré dans la salle d’entrevue du LNH.com lors de la Tournée médiatique européenne des joueurs de la LNH 2019 à Stockholm.

Ce n’était pas de la vantardise ou de l’arrogance, loin de là. On ressentait simplement une assurance et une motivation à continuellement devenir meilleur, à en vouloir plus et à devenir le joueur d’impact qu’il a toujours voulu être.

On l’a questionné sur ses objectifs, et sa réponse à l’époque en dit beaucoup.

« Je suis impatient de dominer », avait-il répondu.

Lundi, plus de quatre ans après avoir prononcé ces mots, le joueur de 27 ans s’est fait dire qu’il avait atteint son objectif – à tout le moins dans le premier mois de la saison 2023-24.

« J’ai l’impression de faire la même chose que lors des dernières années, a dit Nylander. C’est plaisant de vous entendre dire que j’ai atteint un autre niveau.

« Mais je continue à faire la même chose. »

S’il faut utiliser les mots de Nylander, on peut dire qu’il fait « la même chose », mais mieux que jamais. Et grâce à cela, il pourrait inscrire son nom dans le livre des records de l’une des six équipes originales de la LNH.

Quand Nylander va sauter sur la glace avec ses coéquipiers des Maple Leafs pour affronter les Kings de Los Angeles au Scotiabank Arena mardi (20 h HE; TVAS2, TSN4, ESPN), il tentera de récolter au moins un point dans un neuvième match consécutif pour amorcer la saison. S’il y arrive, il battra la marque établie par Frank Mahovlich (1961-62), Lanny McDonald (1976-77) et John Anderson (1982-83).

« Si ça se produit, tant mieux, a-t-il affirmé. Pour ma part, je veux simplement connaître un bon match demain. »

De bons matchs, il en a connu beaucoup depuis le début de la saison.

Ce ne sont pas seulement les 12 points (six buts, six passes) qu’il a accumulés jusqu’ici qui attirent l’attention de ses coéquipiers et du reste du monde du hockey. C’est aussi la manière dont il produit offensivement. Lors de certaines présences, il contourne ses adversaires avec la rondelle comme s’il évoluait dans une ligue de garage.

On peut dire que Nylander domine, et son compagnon de trio John Tavares est un témoin privilégié.

« Je pense que nous l’avons vu dans certains des buts qu’il a inscrits cette année, n’est-ce pas? », a demandé le capitaine des Maple Leafs. « C’est remarquable. Il a des habiletés remarquables et il crée des jeux. Dans tout ça, on peut voir sa motivation et sa détermination. Il n’y a aucun doute qu’il continue à se pousser à être dominant, à être l’un des meilleurs joueurs au monde et à avoir un impact chaque soir. »

Et il n’a pas seulement un impact lorsqu’il est en possession de la rondelle, selon Tavares.

« Je trouve qu’il a vraiment développé son jeu pour être plus complet, et on le voit parce qu’il joue plus de minutes en infériorité numérique et dans des situations défensives », a dit Tavares.

« Il s’est grandement développé dans beaucoup d’aspects. C’est l’évolution naturelle d’un joueur d’élite, d’un joueur déterminé. »

Les statistiques donnent raison à Tavares, surtout quand il est question des prouesses défensives de Nylander. Le résultat est qu’il passe beaucoup moins de temps dans son propre territoire.

Selon NHL EDGE, la rondelle est en zone offensive 46 pour cent du temps lorsqu’il est sur la glace à forces égales contre seulement 35,8 pour cent du temps en territoire défensif. N’importe quel entraîneur aime voir de tels chiffres, et Sheldon Keefe ne fait pas exception à la règle. Le pilote torontois a souligné que l’attention aux détails en défensive de Tavares déteint sur Nylander, mais qu’elle lui permet aussi de se porter en attaque plus librement.

« Il est tellement bon défensivement, et je suis capable de lire le jeu qu’il va faire, donc je vois le jeu quand il se produit », a mentionné Nylander au sujet de Tavares. « C’est aussi dû au fait que nous jouons ensemble depuis longtemps. Nous nous connaissons et nous savons où l’autre va aller sur la glace. »

TOR@NSH: Matthews prépare le but de Nylander en A.N.

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les 50 mois depuis que Nylander a dit qu’il voulait dominer ont été mouvementés.

Durant cette période, il a vu Keefe remplacer Mike Babcock et Brad Treliving prendre la place de Kyle Dubas comme directeur général. Comme le reste du monde, il a vécu l’incertitude de la pandémie, qui a retardé et modifié les séries éliminatoires de la Coupe Stanley 2020, en plus de conduire à une saison 2020-21 écourtée.

En 2021-22, il a établi de records personnels pour les buts (34), les passes (46) et les points (80). La saison dernière, il a fait encore mieux avec 40 buts, 47 aides et 87 points.

« Il a confiance en son jeu, il est en mission », a déclaré le défenseur des Maple Leafs John Klingberg, qui a joué avec Nylander au sein de l’équipe nationale suédoise. « Il est l’un des meilleurs joueurs de la Ligue en ce moment. Il était un peu sous-estimé. Vous voyez aujourd’hui de quoi il est capable.

« Il a été notre meilleur joueur et il est important pour cette équipe. »

Vous n’avez pas à convaincre Treliving que Nylander est important.

Nylander amorce la dernière saison d’un contrat de six ans d’une valeur de 41,4 millions $ (salaire annuel moyen de 6,9 millions $) signé le 1er décembre 2018 et il est admissible à signer un nouveau contrat depuis le 1er juillet. Le DG des Maple Leafs a indiqué que la mise sous contrat à long terme de Nylander est une priorité.

Le bon départ de Nylander a conduit certains cyniques à se demander s’il est simplement motivé par le fait qu’il a besoin d’un nouveau contrat et qu’il obtiendra une importante augmentation de salaire.

« J’en suis bien conscient », a-t-il dit au sujet de sa situation contractuelle. Mais j’ai toujours eu la mentalité d’être meilleur chaque année.

« J’en suis donc bien conscient. Mais je ne pense pas que je jouerais différemment si je n’avais pas besoin d’un nouveau contrat. »