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Ce texte a été publié le 13 février. Au moment de l'annulation du reste de la saison de la OHL en raison du coronavirus, Marco Rossi totalisait 39 buts et 81 aides pour un total de 120 points en 56 matchs. Il a conclu la campagne au premier rang des pointeurs du circuit junior ontarien.
L'équipe de recrutement des 67's d'Ottawa avait une bonne idée du genre de joueur sur lequel elle mettait la main lorsqu'elle a sélectionné Marco Rossi au 18e rang du repêchage européen de la Ligue canadienne de hockey, en 2018.

L'attaquant autrichien avait gravi les échelons au sein du programme des Lions de Zurich et affichait un potentiel fort intéressant. Les recruteurs ne s'étaient pas trompés, loin de là.
Mais ce qu'ils avaient vu n'était que la pointe de l'iceberg.
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« Quand tu évalues un joueur en Europe, tu ne sais pas comment il va se comporter défensivement, tu ne connais pas vraiment son niveau de compétition, son attitude, ni ses habitudes de travail », a expliqué André Tourigny, l'entraîneur-chef et le vice-président des opérations hockey des 67's.
« On voyait bien ses habiletés, mais tout le reste était de l'inconnu. Marco, c'est beaucoup plus que les habiletés. Son jeu sans la rondelle, son niveau de compétition et ses habitudes de travail sont absolument phénoménaux. Ce sont des choses qu'on ne pouvait pas savoir avant de le côtoyer. »
La surprise a donc été des plus agréables. Et comme le dit l'expression anglaise consacrée, le cadeau ne cesse de donner depuis.
Moins de deux ans plus tard, Rossi occupe le premier rang des pointeurs de la Ligue de l'Ontario avec une récolte de 94 points, dont 30 buts, en 43 matchs en plus d'être considéré comme le cinquième meilleur espoir nord-américain en vue du prochain repêchage par le Bureau central de dépistage de la LNH.
Après une première campagne encourageante de 65 points (29 buts, 36 aides) en 53 rencontres, disons que cette explosion offensive a de quoi surprendre. Une explosion pour laquelle le jeune homme originaire de Feldkirch ne trouve pas d'explication précise.
« Je pense que c'était beaucoup pour moi de faire le saut en Amérique du Nord, l'an dernier, et je ne savais pas trop à quoi m'attendre, a-t-il avancé. Cette année, je savais exactement ce que j'avais à faire et je crois que ça m'a beaucoup aidé. »
C'est plutôt en discutant avec Tourigny que l'on comprend comment le joueur de centre réussit à maintenir ce rythme de production endiablé - il est le meilleur pointeur dans la Ligue canadienne - et que son apport aux succès des 67's - l'équipe avec la meilleure fiche de la LCH - ne se limite pas qu'aux points.
En fait, le pilote québécois l'a déjà comparé avantageusement à Nico Hischier, le premier choix du repêchage de 2017, qu'il avait dirigé chez les Mooseheads d'Halifax en 2016-17.
« Je vois en lui un potentiel offensif plus intéressant que celui de Nico, a-t-il fait valoir. Il est plus fort physiquement que l'était Nico aussi, alors c'est un avantage. Tout le monde sait à quel point Marco est bon offensivement, mais ce dont on ne parle jamais, c'est qu'il est encore meilleur défensivement.
« Si on me demandait de classer ses qualités, sa force principale serait son niveau de compétitivité, ensuite viendrait son jeu défensif, puis son talent offensif. Je ne dis pas ça pour dénigrer son talent offensif, mais pour démontrer à quel point il est exceptionnel défensivement. »

Le meilleur Autrichien?
Si un marqueur de plus de 100 points à 18 ans - un objectif plutôt réaliste pour Rossi - est encore meilleur dans sa zone qu'en zone adverse, c'est assurément parce qu'il appartient à la crème de sa cuvée. Est-ce que ce sera assez pour devenir l'Autrichien repêché le plus hâtivement dans la LNH?
« C'est certain que ce serait très spécial, mais je ne me concentre pas là-dessus parce que ce sont des choses que je ne peux pas contrôler, a-t-il sagement dit. Je contrôle ce que je peux contrôler. »
Pour l'instant, Thomas Vanek est celui qui détient ce titre - lui qui a été sélectionné au cinquième échelon par les Sabres de Buffalo au repêchage de 2003.
On saura si Rossi pourra se hisser plus haut que son compatriote en juin, mais on sait déjà qu'il compte sur le soutien de Vanek et sur celui de Michael Grabner, des Coyotes de l'Arizona, et de Michael Raffl, des Flyers de Philadelphie - les deux seuls joueurs autrichiens toujours actifs dans la LNH.
« Vanek m'a dit que je pouvais l'appeler n'importe quand si j'avais une question tandis que je patine avec les deux autres pendant l'été, a-t-il expliqué. Je peux voir comment ils se comportent et à quel point ils repoussent leurs limites pour s'améliorer. Ce sont de très bonnes influences pour moi. »