Les joueurs des Sabres, eux, voulaient tous en dire le moins possible.
« Ça va rester entre nous, vous n’aurez rien de ma part », a lancé le défenseur Bowen Byram.
Aux quatre coins du vestiaire, la même réponse. Que ce soit Dylan Cozens, Tage Thompson, Owen Power ou Rasmus Dahlin, personne n’a brisé le pacte de confidentialité, mis à part pour dire que c’était bien de voir que le propriétaire prendre l’avion pour venir discourir devant les joueurs et le personnel.
« C’était important, a amorcé Thompson. Nous sommes tous dans le même bateau et ça prendra tout le monde pour s’en sortir. Ça démontre que tout le monde a le sort de l’équipe à cœur. Personne ici n’a abandonné et ça commence avec notre propriétaire. Ça signifie beaucoup pour nous. »
« J’ai pensé que ce qu’il a fait était incroyable, a renchéri l’entraîneur Lindy Ruff. Terry a cette équipe à coeur. Il est passionné au sujet de ce qui se passe ici. »
Ce qui se passe chez les Sabres n’a justement rien de très reluisant.
Les hommes de Ruff n’ont pas gagné un match depuis le 27 novembre et n’ont récolté que trois points à leurs dix dernières rencontres (0-7-3). Au cours de cette traversée du désert, ils ont marqué 23 buts et en ont donné 38 à l’adversaire, ce qui n’aide pas tellement leurs chances de l’emporter.
Avec tout ça, les Sabres ont dégringolé au 29e rang dans la LNH – un petit point devant les Canadiens, qui ne sont pas exactement un exemple à suivre pour une équipe qui aspirait à une place en séries.
« Ce qui se passe est inacceptable, a commenté Cozens. Il faut trouver le moyen de mettre ça derrière nous. Ça commence maintenant. On doit partir sur une bonne séquence. Tout peut arriver. Il reste encore beaucoup de matchs et c’est à nous, les joueurs, d’être meilleurs. Ça commence aujourd’hui.
« Il n’y a pas d’excuses. »
Les échos qui ont filtré de la réunion laissent croire que le message de Pegula était que la solution se trouvait dans le vestiaire. Les Sabres ont encore un jeune noyau, mais ils sont passés à sept points d’une place en séries, l’an dernier. On croyait, là-bas, en être rendu à une autre étape de la longue reconstruction.
Après la 10e défaite consécutive, samedi face aux Maple Leafs de Toronto, Ruff avait pris le blâme sur ses épaules en indiquant que c’était à lui de trouver une solution. Ses joueurs n’étaient pas tout à fait en accord avec les propos du vétéran pilote, qui a repris les rênes de l’équipe, cette saison.
« C’est notre responsabilité, a indiqué le capitaine Dahlin. Comme joueurs, nous devons être meilleurs. C’est aussi simple que ça. Nous n’avons pas été suffisamment bons, ce n’est même pas proche. Ce n’est pas aux entraîneurs ou à la direction de régler le problème. C’est nous qui sommes sur la glace. »
Des renforts en vue
Dahlin a d’ailleurs eu le malheur de regarder les siens s’enfoncer du haut de la galerie de presse. Les Sabres n’avaient perdu que quatre matchs de suite quand il s’est blessé au dos.
« Ça semble très facile, vu d’en haut, a rigolé Dahlin. Je crois que nous devons mieux gérer les changements de momentum. On donne un but, et ensuite les autres déferlent. Ce sont de petites choses. On joue bien de temps à autre, mais nous devons le faire pendant 60 minutes. C’est l’aspect principal. »
Dahlin a pris part à l’entraînement matinal sur la patinoire du Centre Bell, mais il ne sera pas en uniforme face au Tricolore. Le plan pour lui est de profiter des deux prochains jours pour s’assurer d’être en mesure de revenir au jeu vendredi, à l’occasion de la visite des Maple Leafs.
Son éventuel retour pourrait générer la petite étincelle nécessaire dans le vestiaire des Sabres – si cette vilaine séquence est encore d’actualité après le match contre le CH, mardi.
« Il est le capitaine de cette équipe et il a traversé des tempêtes, a conclu Cozens. Il nous aurait beaucoup aidés dans certains de ces matchs, surtout ceux qui étaient serrés. Il nous manque beaucoup. »