MONAHAN BADGE CHAUMONT

MONTRÉAL – Kent Hughes l’a dit avec une grande franchise. Toujours dans une phase de reconstruction, les Canadiens n’avaient pas les arguments pour sortir le violon et convaincre Sean Monahan de s’enraciner à Montréal pour plusieurs saisons.

« On sait qu’on est une meilleure équipe avec Sean, mais on n’était pas dans une position pour lui offrir un contrat raisonnable », a dit Hughes lors d’une visioconférence, vendredi après-midi. « Il n’y a pas assez de clarté pour notre avenir. Dans une telle situation, on est mieux de l’échanger et de lui donner la chance de jouer pour une très bonne équipe. Il cadrera bien au sein de leur formation. Je l’ai remercié pour ce qu’il a fait. »

Le Tricolore a opté pour cette stratégie en échangeant Monahan aux Jets de Winnipeg pour un choix de premier tour en 2024 et un choix conditionnel de troisième tour en 2027. Le choix conditionnel a toutefois plus l’effet d’un simple bonbon. Le CH recevra ce choix uniquement si les Jets gagnent la Coupe Stanley cette année.

Concrètement, Kevin Cheveldayoff, le DG des Jets, a donc payé un choix de premier tour pour obtenir le centre de 29 ans.

Le départ de Monahan vers Winnipeg survient moins de 48 heures après l’échange majeur entre les Flames de Calgary et les Canucks de Vancouver. Les Canucks ont remporté le derby pour Elias Lindholm, le centre le plus convoité sur le marché, en donnant l’ailier Andreï Kuzmenko, un choix de 1er tour en 2024, un choix conditionnel de 4e tour en 2024 ainsi que deux espoirs, les défenseurs Hunter Brzustewicz et Joni Jurmo.

Aux dires de Hughes, l’échange de Lindholm a eu un effet domino.

« Oui, je crois que les équipes qui étaient dans la course pour Lindholm ont fini par se virer vers Sean, a noté le DG du Tricolore. Ç’a accéléré les choses, c’est sûr. Est-ce qu’il y a eu un effet sur le retour ? On avait fait nos devoirs, on avait pas mal une bonne idée d’où le marché irait. Quand on a eu le prix, on était prêts à le faire. »

Tenir une promesse

Monahan a replacé sa carrière sur les rails cette saison avec 35 points (13 buts, 22 passes) et un temps de jeu moyen de 18 min 28 s. Il a gagné son pari, lui qui avait accepté un pacte d’une seule saison et deux millions, en participant aux 49 matchs de son équipe. Un retour en santé représentait une victoire importante pour lui.

L’an dernier, l’Ontarien n’avait joué que 25 matchs en raison d’une fracture au pied droit et d’une opération à l’aine.

« Quand on a signé Sean, on l’a signé puisqu’on croyait qu’il nous donnait une meilleure équipe sur la glace, dans le vestiaire et dans la ville de Montréal, a expliqué Hughes. Je ne peux pas dire assez de bons mots au sujet de Sean. Il était une personne et un joueur important pour nous. Une personne importante pour nous. »

Hughes avait également mentionné à Monahan qu’il explorerait la possibilité d’une transaction si les Canadiens ne se battaient pas pour une place en séries.

Après Calgary et Montréal, Monahan jouera pour une troisième équipe canadienne à Winnipeg. Dans ses conversations avec son DG au cours de l’été, Monahan n’avait toutefois pas spécifié son désir de poursuivre sa carrière au nord de la frontière advenant un échange.

« C’est plus un hasard, a répliqué Hughes. Je ne crois pas que Sean veut uniquement jouer au Canada. Mais il n’a aucun problème avec cette réalité. Il y a eu des discussions. Nous lui disions : "tu reviens pour un an, nous verrons par où nous nous dirigeons comme équipe et nous prendrons une décision ". Mais je lui avais promis que si nous n’étions pas dans la course et que nous ne pouvions pas lui offrir un contrat raisonnable, nous allions l’échanger à une équipe qui aurait de bonnes chances. Dans le cas de Winnipeg, le plan est de le faire jouer dans une bonne situation. »

Un trou au centre

À court terme, Martin St-Louis vient de perdre un joueur qui remplissait une chaise importante. Avec la blessure à Kirby Dach, Monahan avait hérité du rôle de deuxième centre. Sur papier, le CH n’a que deux centres réguliers de la LNH en Nick Suzuki et Jake Evans.

Il y a toutefois l’espoir de revoir Alex Newhook lors des prochains jours. Newhook a toutefois plus joué à l’aile qu’au centre depuis ses débuts cette saison à Montréal.

« On a des raisons d’être optimiste que Newhook devrait retourner prochainement, a expliqué Hughes. Ça nous a donné une certaine confiance de faire l’échange à ce moment-là au lieu d’attendre plus longtemps. C’est sûr qu’on a vu un peu (Mitchell) Stephens et (Lucas) Condotta depuis six semaines, je pense qu’on va continuer à voir ce style de joueur qui va nous aider au sein de notre quatrième trio. »

Avec la perte de Monahan, Hughes et Jeff Gorton n’ont pas dérogé de leur plan, celui de miser sur le futur. Mais ce plan n’a rien de trop réconfortant pour ceux qui resteront à l’intérieur du vestiaire pour les 33 derniers matchs de l’année.

« On discutera avec l’équipe, Martin aussi, a mentionné l’ancien agent de joueurs. Une chose qu’on a vue de notre groupe depuis que je suis arrivé, que ce soit par des échanges ou des blessures, c’est qu’il a démontré de la résilience et il peut gérer l’adversité. Dans le cas de Sean, notre groupe savait qu’une transaction représentait une possibilité. J’ai confiance en nos joueurs. Ils continueront de pousser. Ils savent ce qu’on essaie de faire et ce qu’on veut construire à Montréal. »

Contenu associé