Will Smith badge Chaumont

SALT LAKE CITY, UTAH – À 11 h 40, un dimanche, un premier joueur des Sharks de San Jose saute sur la glace du Delta Center à la veille d’un match contre le Club de hockey de l’Utah. Il porte le numéro 2 et il n’a pratiquement pas un poil sur le menton.

Will Smith a décoché des rondelles et patiné en rond pendant près de dix minutes avant l’arrivée de ses coéquipiers pour un entraînement tenu à midi. À la fin de l’entraînement, le jeune attaquant de 19 ans a également passé des minutes supplémentaires sur la patinoire.

Smith, le quatrième choix au total à l’encan de 2023, découvre à la dure la réalité de la LNH. Il n’a toujours pas marqué et il n’a pas obtenu de passe à ses sept premiers matchs avec les Sharks.

Will Smith sur la glace du Delta Center avant ses coéquipiers

Collectivement, les Sharks connaissent un autre départ désastreux avec aucune victoire en neuf rencontres (0-7-2).

« J’apprends encore », a dit Smith en détachant ses patins dans le vestiaire de l’équipe adverse lors d’un entretien avec LNH.com. « Il n’y a pas de secret, nous connaissons un départ difficile. Nous voudrions changer le vent de bord et j’aimerais y contribuer. »

« Je n’ai pas le choix de travailler fort, a-t-il poursuivi. J’aimerais produire et c’est pour ça que j’ai choisi de signer mon contrat avec les Sharks. Je sais que les points finiront par arriver, j’ai des chances. Je ne dois pas me décourager. C’est parfois un défi de rester patient, mais j’ai juste 19 ans et je me retrouve dans la LNH. »

L’an dernier, Smith a connu une saison du tonnerre avec les Eagles de Boston College avec une récolte de 71 points (25 buts, 46 passes) en 41 matchs. Il formait le meilleur trio de la NCAA avec Cutter Gauthier, qui joue maintenant pour les Ducks d’Anaheim, et Gabriel Perreault, un choix de premier tour des Rangers en 2023.

À Boston College, Smith a également gagné plus de matchs qu’il en a perdus. Il a atteint la finale du Frozen Four l’an dernier, s’inclinant 2-0 contre les Pioneers de Denver.

Sur la scène internationale, Smith a aussi gagné l’or avec les États-Unis au Championnat mondial junior en 2024 et l’or au Championnat du monde des moins de 18 ans en 2023.

À San Jose, au cœur d’une équipe en reconstruction, Smith a maintenant hâte de remporter un seul petit match.

« J’ai parfois besoin de parler à Will pour le rassurer, a affirmé Ryan Warsofsky, l’entraîneur-chef des Sharks. Il n’y a pas un seul joueur qui suit le même chemin au chapitre du développement. Will n’est pas le premier jeune joueur à rencontrer des embûches à ses débuts. Je pourrais sortir 50 noms. Il y a plusieurs choses qui lui traversent l’esprit. On ne s’attendait pas à une transition très facile pour lui. Il doit apprendre à devenir un pro. Mais il a un talent élite. Quand le jeu ralentira un peu dans sa tête, il trouvera ses repères et il fabriquera plus de jeux. »

Un plan à la Leo Carlsson

Les Sharks comptent sur deux joyaux pour replacer leur équipe sur les rails. Macklin Celebrini, le premier de classe au repêchage de 2024 à Vegas, est l’autre phénomène. Mais Celebrini, qui est blessé au bas du corps, n’a pas joué depuis le premier match où il avait récolté deux points (un but, une passe).

« Je m’ennuie de Mack sur la glace, mais aussi en dehors, a affirmé Smith. Il est l’un de mes très bons amis. Je passais pratiquement 24 heures par jour avec lui. Nous avons pratiquement le même âge et nous pouvions partager nos réalités et notre quotidien. »

À l’image des Ducks l’an dernier avec le centre Leo Carlsson, les Sharks ont l’intention d’y aller une étape à la fois avec Smith. Après neuf matchs, il a regardé deux rencontres de la passerelle de presse même s’il n’était pas blessé.

« Je comprends qu’ils ont un plan pour moi, mais je ne trouve pas ça toujours facile, a mentionné l’Américain. Je suis compétitif et un gagnant, je voudrais jouer tous les matchs. J’écoute toutefois les recommandations de l’organisation. Ça fait partie d’un plan. »

Maintenant âgé de 32 ans, Mikael Granlund peut comprendre ce que vit son jeune coéquipier depuis le début de la saison. Ancien choix de premier tour (neuvième au total en 2010) par le Wild du Minnesota, il a fait ses débuts avec le Wild alors qu’il avait 20 ans.

« Je me souviens de ma première saison au Minnesota, c’était l’année du lock-out (2012-2013), a raconté Granlund. Pour les premiers mois, je jouais à Houston dans la Ligue américaine. J’ai joué mes premiers matchs avec le Wild au mois de janvier de cette même année. J’ai rapidement compris que c’était une autre ligue. C’était un choc. »

« Je devais le découvrir avec mes propres yeux, a-t-il poursuivi. J’ai réalisé que j’avais besoin de devenir plus fort et plus rapide. À ma première année, c’était difficile. Ce que je faisais dans le passé, ce n’était plus assez. J’avais besoin de travailler encore plus fort pour suivre le rythme. Le jeu est devenu plus facile à ma deuxième année. Will suivra probablement le même chemin. Il a une bonne attitude et il veut apprendre. Il a aussi un grand talent. »

Granlund mène les Sharks avec 10 points (quatre buts, six passes) en neuf matchs. Le Finlandais a donc participé à plus de la moitié des buts de son équipe (18) cette saison.