Antoine Morand vit peut-être à quelques centaines de kilomètres au sud de la Cité des Anges, mais il comprend maintenant très bien tout le sens de ces paroles. À sa première saison chez les professionnels avec les Gulls de San Diego, l'espoir des Ducks d'Anaheim s'habitue assez bien à sa nouvelle vie. Le contraire aurait été assez surprenant.
« J'en ai bavé pas mal à Bathurst avec l'hiver, mais ici, je n'ai pas trop à me plaindre », a lancé l'ancien du Titan d'Acadie-Bathurst et des Mooseheads de Halifax en riant au bout du fil, pendant qu'il profitait de sa journée de congé sur une plage alors que le mercure avoisinait les 30 degrés.
« Le style de vie est vraiment le fun. Il fait super beau tous les jours. Je suis juste heureux en ce moment. Je suis en Californie et je joue au hockey. J'en profite au maximum. »
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Il en profite aussi sur la patinoire. Le choix de deuxième ronde de l'équipe en 2017 (60e au total) s'adapte au style de jeu de la Ligue américaine (LAH) tout en apprenant de fil en aiguille ce que ça signifie d'être un hockeyeur professionnel. Le joueur de centre, qui a maintenu une moyenne de 1,11 point par match en quatre saisons dans la LHJMQ, a jusqu'ici récolté un but et quatre mentions d'aide à ses 13 premières rencontres dans la LAH.
« C'est pas mal ce que je m'imaginais, a-t-il expliqué. C'est différent du junior dans le sens où c'est une ligue plus physique dans laquelle tu ne peux pas faire dans la dentelle sinon on va te le faire payer. C'est une adaptation, mais ça va bien. Je peux quand même exploiter ma vitesse et mon sens du jeu. Je suis jeune et j'ai beaucoup à apprendre. J'essaie simplement de peaufiner mon jeu le plus possible. »
Même s'il n'a que 20 ans et qu'il n'est pas le seul espoir de premier plan des Ducks à tenter de se faire un nom avec les Gulls, Morand se voit quand même confier de bonnes responsabilités de la part de l'entraîneur et ancien attaquant Kevin Dineen.
Les nombreux mouvements de personnel chez les Ducks ont fait en sorte qu'il a passé presque autant de matchs sur le premier trio de l'équipe que sur le quatrième trio, un rôle qui lui a très rarement été confié au niveau junior.
« Ça fait partie de la réalité, a-t-il commenté. C'est une ligue où il n'y a pas de stabilité à cause des rappels et des rétrogradations. Une soirée, je peux jouer sur le premier trio et sur l'avantage numérique et le lendemain je peux être sur le quatrième. Il faut que je m'y adapte, mais ça va de mieux en mieux. »
Compétition interne
Cette instabilité jumelée à un calendrier pour le moins bizarre, au cours duquel les Gulls n'ont joué que six matchs en octobre, a fait en sorte qu'ils ont amorcé la saison avec six revers consécutifs - une baisse de régime inattendue pour une formation qui s'est inclinée en finale d'association, l'an dernier.
Sam Steel, Troy Terry et Max Jones ont tous gradué chez les Ducks cette saison, mais reste que les attentes étaient un peu plus hautes. Signe que les choses se replacent tranquillement, la formation californienne a gagné sept de ses huit derniers matchs depuis le passage au mois de novembre pour finalement regagner la barre psychologique des ,500 (7-7-0).
« On s'attendait vraiment à avoir une bonne équipe et on était tous un peu surpris de ce faux départ, a fait valoir Morand. Avec le peu de matchs qu'on jouait, c'était difficile de prendre confiance. Plus on joue, mieux on se sent et plus la chimie se développe. On s'en va dans la bonne direction. »
Et même s'ils viennent avec leur lot de défis, les nombreux mouvements de personnel ont permis à Morand et à son vieil ami Maxime Comtois d'enfiler le même uniforme lors des trois derniers matchs pour la première fois depuis leur séjour à Châteauguay dans le midget AAA.
« C'est drôle parce que je le regarde dans le vestiaire et je le vois encore comme s'il était pee-wee avec sa petite face de bébé, a rigolé Morand. C'est rare d'avoir la chance de jouer avec quelqu'un aussi longtemps. On a rivalisé dans le junior, mais on avait hâte de rejouer ensemble. »
Il ne reste plus qu'à le faire à Anaheim.