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Samuel Poulin n'est pas différent des autres jeunes espoirs qui participent à un camp d'une équipe de la LNH pour la première fois : il a cru, pendant un certain moment, en ses chances de percer la formation des Penguins de Pittsburgh dès cette saison.

À 6 pieds 2 pouces et 208 livres, le 21e choix du dernier repêchage est prêt physiquement à passer à la prochaine étape. Le gabarit ne fait cependant pas foi de tout, et l'attaquant québécois sait qu'il a encore des choses à peaufiner avant de faire le grand saut.
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« J'ai un peu pensé à la LNH, mais j'ai eu de bonnes discussions avec l'équipe de développement », a expliqué le capitaine du Phoenix de Sherbrooke. « Ils m'ont fait comprendre que ce n'était pas un sprint, mais plus un marathon. Ça ne pressait pas de jouer avec les Penguins cette année.
« J'ai une grosse saison junior en vue. Peu importe que je reste dans la LNH ou que je revienne avec le Phoenix, je savais que ce serait positif et que ce serait bon pour mon développement. »
Poulin ne fait qu'amorcer le marathon, mais déjà, les kilomètres les plus ardus se pointent le bout du nez.
Ce n'est pas comme s'il n'avait jamais été étroitement surveillé - il a été le meilleur pointeur du Phoenix l'an dernier avec une récolte de 76 points en 67 matchs - mais il portera désormais l'étiquette du « choix de première ronde » à sa troisième saison dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ).
Les pièges seront nombreux, dont celui de vouloir trop en faire pour justifier sa sélection et le contrat de recrue de trois ans que lui ont octroyé les Penguins avant de le renvoyer à Sherbrooke.

Penguins draft F Samuel Poulin No. 21

« Ç'a toujours été le défi avec Samuel », a commenté l'entraîneur Stéphane Julien. « On doit lui répéter souvent. Il a toujours la bonne volonté, mais il veut parfois être trop généreux. On ne veut pas qu'il force des jeux, on veut qu'il apporte la rondelle au filet et qu'il utilise plus son lancer.
« Il a un lancer qui est meilleur que celui de 70 pour cent des joueurs de la LNH, il doit s'en servir. Il doit aussi prendre conscience de sa force physique. C'est grâce à ça qu'il a été aussi dominant en séries. »
On se souviendra que Poulin avait traîné le Phoenix jusqu'au deuxième tour grâce à une récolte de 14 points, dont huit buts, en 10 matchs éliminatoires. C'est à ce moment qu'il avait consolidé son statut de meilleur espoir québécois pour le repêchage de juin dernier.
Ce sont ces standards qu'il devra respecter cette saison, alors que le Phoenix compte sur une formation pouvant aspirer aux grands honneurs. Maintenant que la pression liée à son année d'admissibilité au repêchage est retombée et qu'il a l'expérience des professionnels, il devrait y arriver sans trop de problèmes.
« Ça peut être dangereux si on se dit que ça va être facile et qu'on se traîne les bottines, a indiqué le no 29. Je ne suis pas une personne comme ça. Je vais toujours travailler fort et me défoncer chaque fois que je suis sur la glace et dans le gym. Je pense que ça peut juste être bon d'être habitué au rythme de la LNH. »
L'influence d'un Crosby
En ce sens, les quelques semaines qu'a passées Poulin entouré des Evgeni Malkin, Kris Letang et Sidney Crosby ne peuvent que lui être bénéfiques. Même si ses habitudes de travail sont déjà l'une de ses grandes forces, observer de près un maniaque comme Crosby lui a permis de prendre des notes.
« Il fait tout à la perfection pendant les entraînements et pendant les matchs; il a toujours la pédale dans le tapis, a remarqué Poulin. Il prend toujours soin de son corps et il veut s'assurer que tout le monde soit à l'aise. C'est ce qui fait en sorte qu'il est le meilleur au monde. »
On a d'ailleurs pu constater ce qu'avance Poulin, vendredi, quand il a servi une franche accolade au numéro 87 avant de lui offrir un chandail aux couleurs du Phoenix pour souligner le retrait de son chandail par l'Océanic avant la rencontre entre les deux équipes.

Poulin-Crosby

« Je vois beaucoup de ressemblances entre Crosby et Sam, a avancé Julien. Sam se prépare parfaitement. Il est le premier à l'aréna le matin et il travaille jusqu'à la dernière minute. De se retrouver avec lui, ça peut juste être bénéfique pour lui.
« Depuis deux ans, il apporte des choses aux jeunes de notre équipe, mais d'avoir une expérience comme ça dans une équipe avec de tels leaders, ça va en faire une meilleure personne. »

Dans le calepin

  • Poulin devra d'ailleurs connaître un départ canon pour tenter de décrocher une invitation au camp de sélection d'Équipe Canada junior en décembre. Jakob Pelletier, le seul autre Québécois repêché au premier tour, et lui ont été ignorés lors du Défi estival du Championnat mondial junior (CMJ) en juillet.
    - Les Islanders ne l'ont pas encore confirmé, mais comme ils ont placé le nom du défenseur Thomas Hickey au ballotage, lundi, tout indique que Noah Dobson amorcera la saison dans la LNH. S'il était retranché, il n'aurait d'autre choix que de se rapporter aux Huskies de Rouyn-Noranda dans la LHJMQ.
    - Alors que certains commençaient à perdre espoir en lui, Julien Gauthier (21e au total en 2016) a laissé une forte impression à son quatrième camp chez les Hurricanes de la Caroline. S'il n'est pas du match d'ouverture face aux Canadiens de Montréal, jeudi, il s'est au moins assuré d'être parmi les premiers rappelés.

2020 sous la loupe

  • Sans trop de surprise, Alexis Lafrenière a été nommé capitaine de l'Océanic de Rimouski pour ce qui devrait être sa dernière saison dans la LHJMQ. Le potentiel premier choix du prochain encan de la LNH totalise déjà neuf points (deux buts, sept aides) en quatre matchs, cette saison.
    - Jamie Drysdale, l'un des meilleurs arrières disponibles pour le prochain encan, connaît un début de saison fulgurant au point de vue offensif avec les Otters d'Erie. Il a déjà amassé huit points en cinq matchs, lui qui en avait totalisé 40 en 63 rencontres, l'an dernier.
  • L'attaquant québécois Thomas Bordeleau occupe le deuxième rang des marqueurs de l'équipe des moins de 18 ans du Programme de développement de l'équipe nationale de USA Hockey (NTDP) après trois matchs (quatre buts, deux aides). La jeune formation aura deux gros tests cette fin de semaine puisqu'elle se mesurera aux universités Northern Michigan et Notre Dame, deux équipes de la NCAA.