SEATTLE – Yanni Gourde avait développé une certaine expertise dans la confection d’une bonne surface glacée dans son village natal au début de l’adolescence, mais il ne changerait pas de place avec les fabricants de la patinoire de la Classique hivernale au T-Mobile Park.
« Non, ces années-là sont derrière moi », s’est esclaffé l’attaquant québécois du Kraken de Seattle, dimanche.
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Gourde n’avait pas joué dehors depuis belle lurette quand il a foulé la patinoire extérieure du T-Mobile Park de Seattle, d’abord avec ses coéquipiers pour un entraînement et ensuite avec sa famille pour le plaisir.
« Ça m’a rappelé plein de souvenirs, tous ces beaux moments passés à la patinoire, sous le soleil et avec le vent froid dans la face », a-t-il affirmé, avec un brin de nostalgie dans la voix. « C’est tout ce qui m’a fait tomber en amour avec le hockey et ce qui m’a permis de devenir un bon joueur. »
Gourde était un véritable rat de patinoire extérieure dans son village natal de Saint-Narcisse-de-Beaurivage, à environ 40 minutes de route sur la Rive-Sud de Québec. Il y a passé un nombre d’heures incalculable dans son enfance et son adolescence.
« Je tripais d’aller à la patinoire avec mes frères et mes amis, a-t-il raconté. La maison familiale n’était qu’à quelques minutes à pied. Nous avions créé des codes avec ma mère, les téléphones intelligents n’existaient pas. Quand nous n’étions pas prêts à revenir à la maison, on plaçait une tuque sur un bout de bâton planté dans la neige. »
Plus tard, entre l’âge de 12 et 15 ans, il s’est même impliqué dans tout ce qui entoure la confection de la patinoire, sous la supervision d’oncle Gaëtan, employé de la municipalité.
« On faisait tout. On soufflait, on grattait et on arrosait la patinoire, le jour comme la nuit. Il n’y a personne qui aimait plus gratter la neige que moi, a lancé Gourde. On poussait et on soulevait de bonnes charges en patin. C’était un très bon exercice.
« Entre deux arrosages, on allait jouer aux cartes au chaud dans le chalet. On avait un plaisir fou. »
Plusieurs années plus tard, la patinoire de son village a bien changé, avec maintenant un toit l’abritant. Surtout, elle porte le nom « Yanni Gourde ».
Lundi, le double gagnant de la Coupe Stanley, âgé de 32 ans, se retrempera dans ses doux souvenirs de parties improvisées la morve au nez, à l’occasion de la Classique hivernale opposant le Kraken aux Golden Knights de Vegas dans le stade des Mariners de Seattle (15 h HE; TVAS, SN, MAX, truTV, TNT).
La différence, c’est qu’il jouera devant plus de 47 000 spectateurs et qu’il y aura deux points de classement de la LNH à l’enjeu.
Son équipe, le Kraken, est sur une belle lancée, ayant remporté ses quatre derniers matchs, tout en récoltant au moins un point de classement dans ses huit dernières rencontres (6-0-2).
C’est la même équipe qui connaissait des moments difficiles quand elle s’est présentée au Centre Bell y affronter les Canadiens de Montréal, le 4 décembre.
Gourde s’était livré à une profession à l’endroit de ses coéquipiers, martelant que les solutions étaient à l’interne. Quatre défaites plus tard, le Kraken s’est remis en marche. Depuis le début de sa séquence heureuse, le 12 décembre, l’équipe de troisième année domine ses rivaux 25-12 au chapitre des buts.
« Nous commettions un peu trop d’erreurs quand ça allait mal. Nous sommes maintenant plus structurés, a commenté Gourde. Nous ne marquons toujours pas une tonne de buts, mais nous défendons mieux. Nous donnons beaucoup moins d’occasions à nos adversaires. »
Dans ce contexte, le match en plein air contre les champions de la Coupe Stanley tombe pile.
« C’est un match baromètre pour nous, une unité de mesure pour la suite des choses », a-t-il conclu.