Le Repêchage 2021 se tiendra virtuellement les 23 et 24 juillet. À l'approche de la séance, LNH.com met la table avec des portraits des meilleurs espoirs et d'autres articles. Aujourd'hui, un aperçu des meilleurs espoirs provenant de la Ligue de hockey de l'Ontario et l'expérience qu'ils ont vécue en Europe.
La vie européenne des meilleurs espoirs de la OHL
McTavish, Clarke, Othmann et Pinelli ont tous dû s'expatrier pour parfaire leurs habiletés en vue du Repêchage 2021
© Chris Tanouye/Getty Images
Les débuts de Mason McTavish au hockey professionnel pourraient être qualifiés d'un peu étranges.
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Le joueur de centre, qui est classé au deuxième rang des espoirs nord-américains par le Bureau central de dépistage (BCD) de la LNH en vue du Repêchage 2021, s'attendait à jouer pour les Petes de Peterborough dans la Ligue de hockey de l'Ontario (OHL) cette saison. Mais avec le report du début de la saison du circuit - puis de son annulation - en raison de la pandémie de la COVID-19, il a décidé de s'expatrier en Europe comme plusieurs autres joueurs afin de trouver un endroit où jouer.
McTavish a ainsi pris la route d'Olten pour évoluer dans la Swiss League, le deuxième plus haut niveau de jeu en Suisse. Son père, Dale McTavish, a joué pendant 10 ans dans la National League, la première division du pays.
Le paternel a cumulé 474 minutes de pénalité en carrière dans la NL, dont quelques-unes en raison de bagarres. L'une d'elles était contre le défenseur Philippe Rytz.
Or, Rytz est le capitaine à Olten.
« C'était plutôt 'cool' de le rencontrer, a dit McTavish. Je n'étais pas certain s'il allait m'aimer ou pas, puisqu'il s'était battu avec mon père, mais c'était vraiment cool.
« C'est une de ces choses qui sont très bizarres, mais finalement c'est un gars génial. »
« Génial », c'est un mot que McTavish a utilisé fréquemment pour décrire son périple outre-mer, tout comme l'ont fait trois autres joueurs de la OHL qui apparaissent dans le top-15 de la liste du BCD et qui ont évolué de l'autre côté de l'océan : le défenseur des Colts de Barrie Brandt Clarke (7e), l'ailier gauche des Firebirds de Flint Brennan Othmann (8e) et le joueur de centre des Rangers de Kitchener Francesco Pinelli (15e).
« Ils sont partis là-bas de leur propre gré, ils ont dû s'adapter, apprendre la langue du hockey de là-bas et vivre dans un pays différent », a rappelé le dépisteur du BCD Joey Tenute. « Ils se sont très bien adaptés et ils ont obtenu un gros rôle dans leur équipe. C'est très impressionnant pour des joueurs de leur âge de s'adapter aussi rapidement. Ça me démontre qu'ils sont tous des joueurs de grand talent. »
La Suisse était un choix évident pour McTavish (6 pieds 1 pouce, 207 livres) lors de sa recherche pour une équipe. Il est né à Zurich et il a vécu dans ce pays jusqu'à l'âge de 10 ans, quand sa famille est revenue au Canada.
Il a atterri au pays en février, après avoir fêté ses 18 ans et obtenu son visa de travail, et il a amassé 11 points en 13 rencontres de saison régulière, ainsi que sept points en quatre matchs éliminatoires.
« C'est une ligue professionnelle et il n'a pas cessé de s'améliorer chaque match », a souligné le directeur du BCD Dan Marr. « À la fin de son périple là-bas, il est devenu un joueur qui contrôlait le jeu et qui créait quelque chose chaque fois qu'il était sur la glace. »
Hors de la glace, McTavish a eu de l'aide puisqu'il avait Othmann comme coéquipier.
« Il m'a aidé à m'intégrer plus rapidement avec l'équipe, a raconté McTavish. Nous sommes deux jeunes qui se rendaient dans un nouveau pays et qui ne connaissaient personne au sein de l'équipe. Les joueurs ont été géniaux et très accueillants, mais de l'avoir à mes côtés a simplifié ma vie là-bas. »
Othmann (6 pieds, 175 livres) était lui aussi familier avec le pays, puisque son père Gery et son oncle Robert Othmann ont eux aussi joué professionnellement en Suisse. Robert a disputé cinq saisons à Olten et il demeure toujours en Suisse.
Brennan Othmann s'est joint au EHC Olten en novembre et il a récolté 16 points en 34 rencontres. L'attaquant de 18 ans remercie lui aussi Rytz de l'avoir aidé à s'ajuster.
« En jouant en Suisse, ça m'a vraiment aidé à développer le côté physique de mon jeu, a-t-il dit. [Rytz] voulait qu'on joue physiquement à l'entraînement, qu'on mette de la pression sur lui. Il voulait être meilleur. Quand tu vois un gars de 36 ans qui demande à des jeunes de 18 ou 17 ans d'être durs avec lui, de batailler avec lui, ça m'a impressionné.
« Ça m'a montré à quel point ces gars ont du désir et comment c'est difficile de jouer au hockey partout dans le monde. Ç'a changé mon opinion du sport et ç'a été vraiment important pour mon développement et mon jeu, et je pense que ça explique pourquoi je suis devenu plus physique. »
Si le chemin semblait déjà tracé pour McTavish et Othmann afin de jouer en Suisse, ce fut beaucoup plus difficile pour Clarke (6 pieds 2 pouces, 185 livres) de trouver une équipe. Il avait une entente en novembre pour jouer avec Vasby dans l'Allsvenskan, la deuxième division suédoise, mais des problèmes administratifs ont fait échouer ce plan.
Il a finalement été en mesure de s'entendre avec Nove Zamky de l'Extraliga slovaque, le meilleur calibre en Slovaquie. L'équipe a aussi offert un poste à son frère ainé, l'attaquant Graeme Clarke, un espoir des Devils du New Jersey.
« Nous n'avions jamais eu la chance de jouer ensemble, alors nous avons sauté sur l'occasion », a raconté Brandt.
Ils sont arrivés en Europe en décembre, mais ils n'ont disputé que six matchs ensemble, puisque les Devils ont demandé à Graeme de se rapporter à leur club-école de Binghampton dans la Ligue américaine de hockey en janvier.
« Je me retrouvais, à 17 ans, à l'autre bout du monde, et soudainement, mon frère a ramassé ses affaires et est parti. Je ne savais pas exactement comment j'allais réagir personnellement à ça, mais je pense que je m'en suis très bien sorti », a dit celui qui est maintenant majeur. « Je m'en suis remis rapidement. Ça n'a pas affecté mon jeu. C'est lui qui me disait de fermer mon téléphone le soir parce que c'était le temps de dormir. C'est lui qui me réveillait le matin. Soudainement, je n'avais plus ça, et j'ai dû devenir plus indépendant. Ça m'a permis de grandir pendant que j'étais là. »
Il a aussi grandi sur la glace, en amassant 15 points en 26 matchs.
« Brandt est un défenseur d'élite », a souligné Tenute. Il a un quotient intellectuel de hockey de haut niveau, et sa vision du jeu est incroyable.
« C'est un gars dont le jeu offensif est son pain et son beurre, mais il fait le boulot en défensive et il est prêt à s'impliquer physiquement. Je pense qu'il va devenir un défenseur complet. »
Pinelli (6 pieds, 185 livres) s'est retrouvé en Slovénie, avec le club de Jesenice, qui évolue dans la Ligue des Alpes.
Comme les autres, c'était la première fois que Pinelli se retrouvait seul, et il a fait face à quelques épreuves en cours de route.
« J'ai souvent téléphoné à ma mère lors de la première semaine et demie. Elle m'a appris comment cuisiner, mais finalement, j'ai aimé ça cuisiner », a-t-il raconté.
Il a également persévéré sur la glace, et il a obtenu 11 points en 13 parties.
« C'est un gars qui peut jouer des deux côtés de la patinoire, a analysé Tenue. Si le jeu est physique, il va être impliqué. Si c'est un match de finesse, il va être un des leaders. Aussi, il a de bonnes habitudes lorsqu'il n'a pas la rondelle. »
Pinelli estime que son expérience outre-mer a été positive, et, comme McTavish, Othmann et Clarke, il comprend que l'adversité qu'il a affrontée cette saison lui sera bénéfique afin d'atteindre la LNH.
« L'année a mal commencé en n'ayant pas de saison dans la OHL et on pensait que ce serait une catastrophe, a-t-il rappelé. Mais tout a finalement tourné pour le mieux pour moi. Au final, c'est une très belle saison et j'ai vraiment aimé ça. »