BROSSARD – Michael Pezzetta prêche pour sa paroisse, mais il juge que les Canadiens de Montréal auront intérêt à miser sur un joueur robuste comme lui cette saison parce que quelques équipes ont fourbi leurs armes dans la section Atlantique pendant l’entre-saison.
« On s’est grossi dans la section. Ça va jouer plus dur », a estimé Pezzetta, samedi. « Ça m’emballe au plus haut point. Vous me connaissez, j’aime ça en découdre avec des adversaires. »
Pezzetta faisait allusion à l’arrivée des durs à cuire Ryan Reaves, que les Maple Leafs de Toronto ont engagé, et Milan Lucic, que les Bruins de Boston ont rapatrié.
Reaves est un colosse qui a fait passer un mauvais quart d’heure à Pezzetta lors du premier choc entre les deux hommes au Madison Square Garden le 16 novembre 2021, quand Reaves portait les couleurs des Rangers de New York.
« Je ne sais pas pour vous, mais j’avais amassé mon premier point dans la LNH deux matchs plus tôt. J’avais obtenu mon premier but dans le match précédent. Je m’étais également disloqué une épaule. De me battre avec lui au centre de la patinoire du Madison Square Garden, moi, j’ai eu un plaisir fou », a-t-il lancé.
Depuis ses débuts chez le CH, l'attaquant qui mesure 6 pieds 1 pouce et qui pèse 217 livres occupe la principale chaise de protecteur/redresseur de torts, une chaise en voie d'extinction dans la LNH. La saison dernière, le défenseur recrue Arber Xhekaj s'est amené en renfort. Xhekaj s’est blessé à une épaule lors d’une bagarre avec le défenseur Vincent Desharnais des Oilers d’Edmonton, en février.
« On a besoin de quelqu’un pour jouer ce style et pour ré-énergiser le groupe, a plaidé le frondeur athlète de Toronto. Je peux le faire, tout en apportant un peu d’attaque et du bon jeu défensif. »
L’entraîneur Martin St-Louis a dit reconnaître l’apport réconfortant de Pezzetta pour ses coéquipiers.
« Toutes les choses qui demandent zéro talent, ‘Pezz’ nous les amène », a-t-il décliné.
Cela dit, le pilote s’est dit d’accord avec Pezzetta qu’une équipe a toujours besoin de joueurs de cet acabit.
« Le jeu physique fait partie du hockey. Mais ce n’est pas à un seul joueur de s’en acquitter, a-t-il précisé. Il faut développer une mentalité d’équipe coriace dans tous les aspects du jeu. Notre groupe est capable de comprendre ça et de jouer n’importe quel style. »
Dans l’espoir d’être plus confortable dans sa chaise d’ailier gauche du quatrième trio, à laquelle il s’accroche, Pezzetta a dit avoir ajouté des outils dans son coffre de col bleu.
« J’ai travaillé mon coup de patin et j’ai le sentiment d’être plus explosif, a-t-il énoncé. Je suis aussi plus à l’aise avec la rondelle. Je comprends mieux le jeu de la Ligue nationale. Avant, en possession de la rondelle, je me demandais quoi faire avec. Maintenant, je sais ce que je dois faire avec. »
St-Louis a salué le désir de Pezzetta d’améliorer « ses touches offensives », tout en servant la mise en garde qu’il ne peut pas le faire au détriment de ce qu’il doit apporter comme contribution dans « sa propre chaise ».
Une autre corde que Pezzetta aimerait ajouter à son arc serait de mériter la confiance du ‘coach’ en infériorité numérique.
« J’ai bien fait la saison dernière quand on m’a fourni la chance de jouer en infériorité. Je suis prêt à tout pour bloquer des lancers. C’est un rôle important pour un joueur comme moi », a-t-il noté.
« Il est brave. Il n’a pas peur de bloquer des lancers », a acquiescé St-Louis, en guise de conclusion. « Pour un gars comme lui, ça fait augmenter sa valeur. »