BROSSARD – Martin St-Louis arborait un sourire en coin qui en disait long quand on l’a interrogé au sujet du combo Rafaël Harvey-Pinard/Brendan Gallagher, qui a continué de faire des flammèches au camp d’entraînement des Canadiens de Montréal, vendredi.
« ‘RHP’ et ‘Gally’, c’est le ‘fun’ de les voir. Ça travaille… », a répondu l’entraîneur.
Jumelés au jeune Owen Beck au sein d’un trio, les deux travailleurs acharnés ont fait baver le trio de Nick Suzuki, avec Cole Caufield et Emil Heineman, et la défense des Rouges dans une simulation de match, en matinée.
« C’est le but! », a lancé Harvey-Pinard, avec un grand sourire, quand on lui a fait remarquer que Gallagher et lui peuvent être des tâches pour leurs rivaux.
St-Louis a eu beau dire qu’on ne doit pas verser dans de grandes analyses dans les trios d’attaquants et les duos de défenseurs qu’il a concoctés pour le début du camp, on détecte tout de même certaines intentions derrière.
Heineman a été en audition avec Suzuki et Caufield pour une deuxième journée de suite. Les unités de Kirby Dach, avec Sean Monahan et Joshua Roy, et d’Alex Newhook, avec Josh Anderson et Juraj Slafkovsky, ont continué de piquer la curiosité.
Vendredi, c’est l’attaquant Jared Davidson qui a volé la vedette en inscrivant les trois buts de l’équipe du capitaine Suzuki dans un gain de 3-1 face à la formation de Gallagher. Davidson, 21 ans, a été un choix de sixième tour en 2022 (130e au total). Natif d’Edmonton, il a amassé 82 points en 60 matchs à sa dernière saison dans les rangs juniors, avec les Thunderbirds de Seattle.
En défense, le premier choix de l’équipe au récent repêchage David Reinbacher a continué de jouer avec l’assurance d’un vétéran. Même son jeune partenaire Kaiden Guhle s’est dit impressionné. Le rendement des Logan Mailloux et Justin Barron n’est également pas passé inaperçu.
La fougue de RHP
Avec le trio de Beck, RHP et Gallagher, on voit exactement ce à quoi on s’attendait.
« Nous avons eu beaucoup de plaisir dans les deux premières journées du camp », a commenté Gallagher, en parlant de son clone sur patins de sept ans son cadet. « La première fois que nous avions joué ensemble, c’était avec le Rocket de Laval et nous avions également eu beaucoup de plaisir.
« Nous sommes sur la même longueur d’onde sur la glace. Quand un d’entre nous a la rondelle, c’est facile pour l’autre de savoir où aller. »
Avec sa fougue, Harvey-Pinard pourrait revigorer Gallagher, qui montre des signes d’essoufflement depuis quelques saisons, en plus d’être affligé par les blessures.
Plus explosif
Désireux d’enchaîner sur ses succès de la dernière saison, le Saguenéen âgé de 24 ans s’est présenté au camp dans une forme splendide et avec le couteau entre les dents.
« Même si j’ai plus d’expérience, j’ai encore des preuves à faire », a estimé Harvey-Pinard, qui a obtenu en juillet un contrat de deux ans au salaire annuel de 1,1 million $. « Il y a peut-être l’aspect que je ne veux pas décevoir, après avoir joué 34 matchs avec les Canadiens la saison dernière. Mais je ne veux pas m’imposer trop de pression par rapport à ça. Je veux rester moi-même. Je sais ce que peux faire. Je n’ai qu’à jouer de la même façon que je l’ai fait dans la deuxième moitié de saison. »
Harvey-Pinard, qui a visiblement pris du coffre au cours de l’été, a mentionné avoir travaillé sur son explosivité sur patins et le renforcement de ses jambes. Il a dit voir le fruit de ses efforts, vendredi.
« Pour la première journée du camp, peut-être pas. J’avais les jambes un peu lourdes, a-t-il mentionné. Aujourd’hui (vendredi), je me sentais beaucoup mieux. Je voyais les résultats de mes efforts. Il ne faut pas s’attendre à ce que je passe au ‘top’ niveau. J’y vais une étape à la fois et je crois avoir franchi une bonne étape l’été dernier. »
Harvey-Pinard aimerait faire la paire avec Gallagher. Le duo a certainement le potentiel de réveiller le CH dans n’importe quel match où il s’endormirait. Mais le Québécois sait qu’il peut briller aux côtés de coéquipiers plus doués à l’attaque, comme il l’a fait avec Nick Suzuki la saison dernière.
« J’ai prouvé que je pouvais jouer avec des joueurs de ce calibre, mais je veux réellement me concentrer sur mon jeu, a-t-il répété. Peu importe avec qui on me fait jouer, je veux pratiquer mon style et contribuer aux succès de l’équipe. »
Match « Blancs-Rouges » dimanche
Les simulations de match vont se poursuivre pour une troisième journée de suite au camp, samedi.
« Les vétérans aimeraient sans doute savoir rapidement avec quels joueurs ils vont jouer, je le comprends parfaitement, mais globalement cette façon de faire est très positive pour notre groupe », a estimé St-Louis, un fervent des camps d’entraînement avec plusieurs aspirants sur les rangs.
Après samedi, le match « Blancs-Rouges » au Centre Bell, dimanche, mettra la table pour la première rencontre préparatoire des Canadiens, lundi. Les visiteurs seront les Devils du New Jersey.