BROSSARD – Le jeune défenseur Miguël Tourigny est condamné à tenter de faire sa place dans le hockey professionnel nord-américain à 5 pieds 8 pouces. Mais la saison dernière, l’athlète natif de Victoriaville a vécu une expérience qui l’a beaucoup fait grandir.
Ça se voit au camp d’entraînement des Canadiens. Le jeune homme affiche plus de maturité dans son jeu qu’il y a un an.
« Avant, j’étais bon offensivement, mais défensivement, ça n’allait pas tellement bien », a reconnu Tourigny, samedi.
Avant, c’était avant de vivre une expérience enrichissante à divers points de vue, en allant jouer en Slovaquie la saison dernière. Le dépaysement a rapporté des dividendes sur plusieurs fronts, dont celui sportif.
« J’ai beaucoup amélioré mon jeu défensif en Slovaquie, la saison dernière, a-t-il affirmé. On peut le voir pendant le camp. »
En 38 matchs avec le HK Dukla de Trencin, dans la première division slovaque, il a inscrit six buts et totalisé 26 points, en montrant une fiche de moins-1 en défense. Il a ajouté un filet et une aide en cinq rencontres en séries.
« J’étais comme un enfant et tout le monde était des papas. C’était quand même drôle. Mon partenaire aurait pu être mon papa pour vrai. Il était âgé de 41 ans. Les gars m’ont aidé beaucoup. Il y avait un autre Québécois qui parlait l’anglais (Phil Pietroniro). C’est un défenseur, il m’a beaucoup aidé. J’ai aussi regardé beaucoup de vidéos. »
Tourigny a dit être « pas mal moins perdu dans sa zone » qu’avant.
« Avant, je me demandais ce qui se passait et quand on partait à l’attaque, j’étais parti. Maintenant, je m’applique défensivement avant de m’élancer à l’attaque. C’est la différence par rapport à il y a un an. »
Tourigny a impressionné au tournoi des recrues à Buffalo et il continue d’attirer les regards depuis le début du gros camp du Tricolore.
« Il joue la ‘game’ », l’a complimenté l’entraîneur Martin St-Louis, samedi. « C’est un petit défenseur, mais il ne joue pas comme un petit. Il a une bonne tête de hockey. Il est le ‘fun’ à voir. »
Tourigny, qui a ajouté du poids à sa charpente en faisant maintenant osciller la balance à 186 livres, veut poursuivre sur sa lancée, sans trop se bercer d’illusions.
« Je vise le Rocket de Laval, en continuant de montrer ce que je suis capable de faire. On verra ce qui arrivera. »
Il y a un an, quand il a été retranché au camp du Rocket, il est vite arrivé à la conclusion qu’une aventure en Europe serait plus bénéfique pour son cheminement.
« Je suis passé de Laval à la Slovaquie en l’espace de trois jours, a-t-il relaté. Au début, j’étais sur l’adrénaline. Après quelques semaines là-bas, j’ai commencé à m’ennuyer de maman et de papa. Ils sont venus m’aider à aménager mon appartement, après ç’a bien été. »
À l’âge de 20 ans, il a tout de même dû vite maîtriser le système D, pour débrouillardise.
« À l’épicerie, je ne comprenais rien des aliments que j’achetais. J’avais l’air un peu stupide en essayant de trouver les traductions. Je me suis habitué et, après, ça allait bien. »
L’expérience de côtoyer des joueurs plus âgés a contribué à le propulser dans le monde adulte.
« J’écoutais les gars me parler de leur maison et de leur famille. Je n’étais pas du tout rendu là, a-t-il conclu. Tout ça me sera utile pour la suite des choses. »
Roy reste concentré
L’attaquant Joshua Roy voit comme une belle récompense sa réunion avec deux joueurs établis dans la LNH au camp des Canadiens.
Roy a été jumelé à Kirby Dach et à Sean Monahan au cours des trois premières journées de simulations de match.
« Je pense qu’on a voulu me récompenser pour le bon tournoi des recrues que j’ai connu », a avancé le jeune Beauceron de Saint-Georges-de-Beauce.
C’est sans doute le cas, mais il y a aussi le fait que les dirigeants veulent mesurer son niveau de progression.
Monahan s’est en tout cas dit impressionné par le jeune homme.
« Il est talentueux et intelligent sur la glace. Je suis convaincu qu’il sera un super joueur dans la LNH », est-il même allé jusqu’à dire.
« C’est flatteur, a réagi Roy, quand on lui a rapporté les propos de Monahan. J’essaie de donner mon effort maximum tous les jours et de prouver ma valeur. Ça va bien jusqu’à maintenant », a-t-il ajouté en disant garder les pieds bien sur terre en restant dans sa « bulle ».
L’entraîneur Martin St-Louis a eu d’excellents mots à l’endroit de l’ancienne vedette du Phoenix de Sherbrooke, dans la LHJMQ, que le CH a repêchée en 2021 (150e au total).
« Il possède une belle intelligence au jeu. Il montre un plus grand souci du détail en défense cette année. »