Bellemare

LOS ANGELES - Cette saison, il y a eu tellement de premières et de records pour nous que je ne tiens plus le compte. On m'a dit après notre quatrième victoire de suite contre les Kings de Los Angeles mardi que nous étions seulement la troisième équipe de tous les sports professionnels confondus -- le baseball, le basketball et le hockey -- qui remportait sa première série éliminatoire par voie de balayage.
Nous avons cessé depuis longtemps de porter une attention particulière à toutes ces marques ou exploits. Nous ne faisons que jouer au hockey. Nous aurions de toute façon pu finir par nous étourdir en nous attardant à tout ça et nos têtes auraient été trop grosses pour passer dans la porte du vestiaire. Nous avons appris à composer avec ça et le groupe d'entraîneurs fait du bon travail à ce chapitre. Nous réalisons que tout ça ne serait pas possible si nous ne jouions pas de la bonne façon. C'est incroyable ce qui arrive, mais nous n'en retirons pas une satisfaction particulière. Nous avons franchi une étape, nous voilà rendus au deuxième tour des séries. C'est le moment de profiter d'un peu de repos. Les records, on regardera tout ça après la conclusion de la saison.

Pour ce qui est du match, un de mes moments importants a été ma présence pour la première minute et quelque 13 secondes du jeu de puissance des Kings en troisième période. Il restait 7:44 à jouer. Avant la mise au jeu, j'ai discuté de stratégies avec Tomas Nosek et les défenseurs. Ça peut paraître curieux à dire, mais je me sens dans mon élément en infériorité numérique. Si on m'utilisait sur le jeu de puissance, je serais stressé, mais ce n'est pas le cas en infériorité. J'en ai tellement joué au cours de mes 10 dernières années de hockey que je ne suis plus nerveux. Je saisissais l'importance de la situation et je savais que ça pouvait modifier le déroulement de la rencontre. Mais je me concentre davantage tout le temps sur ce que je dois faire et pas sur ce qui peut arriver.
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Du coup, dans ma tête il y avait de l'exaltation avant la mise au jeu. Après, je n'ai pas le luxe d'avoir des soucis parce que j'ai un travail à faire sur la glace.
J'ai par contre vécu les sept dernières secondes de la rencontre avec beaucoup de fébrilité et un peu de stress. Il y a eu un dégagement illégal et on a repris l'action dans notre territoire. J'étais debout au banc. Mon coéquipier d'à côté, que je n'identifierai pas, m'a dit qu'il était incapable de regarder et il m'a demandé de lui faire la description du jeu.
C'est ce que j'ai fait: « OK, mise au jeu, 50-50, la rondelle va dans le coin. Elle reste dans le coin, trois secondes, deux, un, voilà c'est fini! »
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Cody Eakin a ramassé la rondelle. On les collectionne, mais c'est notre truc à nous.

Bellemare Kopitar

Pour la poignée de main, j'ai échangé quelques mots avec Anze Kopitar et Tobias Rieder qui ont été des coéquipiers avec Équipe Europe au tournoi de la Coupe du monde. Les autres, je les ai félicités pour une bonne série. Ç'a été une série honnête et propre en général, je trouve.
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Les célébrations à notre retour dans le vestiaire ont été somme toute sobres. Nous avions le sentiment que nous pouvions vaincre les Kings. Quand tu sais que tu peux réussir quelque chose, ce n'est pas comme si c'était un miracle. Nous savions que nous pouvions faire quelque chose de bien et nous avons réussi à préconiser notre style de jeu. Partant de là, nous étions confiants de réussir.