MONTRÉAL - Fidèle à son habitude, Martin St-Louis ne s’est pas laissé emporter par les émotions pendant sa conférence de presse d’après-match. Mais il n’a pas hésité à donner raison aux spectateurs ayant montré leur insatisfaction au cours de cette rencontre dominée par les Golden Knights de Vegas.
« Les huées, on les méritait », a tranché l’entraîneur après la défaite de 6-2 des Canadiens de Montréal devant leurs partisans, samedi. « On a une jeune équipe. Mais à ce stade-ci, les gars savent que c’est inacceptable. »
La pause de quatre jours n’aura donc pas donné les résultats souhaités pour ce retour en action. Pourtant, lundi, les Canadiens avaient offert l’une de leurs meilleures – sinon la meilleure – prestations de la saison en blanchissant les Oilers d’Edmonton 3-0.
« Je comprends les partisans, a ajouté le défenseur David Savard. On est frustrés nous aussi. Ils ont amplement le droit de nous huer, surtout de la façon dont on a performé en deuxième période. On ne méritait pas grand-chose. »
S’ils ont limité les dégâts en retraitant au vestiaire avec une égalité de 0-0 après une première période dans laquelle ils ont été doublés au chapitre des tirs au but (12-6), les troupiers de St-Louis ont vu la chaîne débarquer au deuxième engagement. Les Golden Knights ont inscrit cinq buts, dont trois en l’espace de 2:17, pour régler le sort des locaux.
« La première période n’était pas notre meilleure période, mais on était encore dans le match, a revu St-Louis. Sam (Montembeault) a fait de gros arrêts pour nous permettre d’apporter des correctifs. Ensuite, le début de la deuxième était correct. On s’est fait marquer un premier but, et je pensais encore que ça irait. Mais à partir de là, on a commencé à faire des actions qui aidaient l’autre équipe sans arrêt.
« Et d’un coup, la game est finie. C’est frustrant. »
Ce n’est pas la première fois cette saison que les Canadiens accordent plusieurs buts en séquence dans un court laps de temps. Un mauvais pli que St-Louis a du mal à expliquer.
« Je ne pense pas qu’il faut critiquer l’éthique de travail, a soutenu l’entraîneur. Ce sont de mauvaises décisions et des erreurs individuelles. Il faut arrêter de faire des actions qui aident l’adversaire. Ils marquent un premier but. C’est une bonne équipe, une équipe expérimentée, mais ça allait. Puis nous avons simplement perdu notre patience, si je peux le dire ainsi. »
Le capitaine Nick Suzuki avait le visage long dans le vestiaire. Le premier trio qu’il complétait avec Kirby Dach et Juraj Slafkovsky – du moins pour amorcer la partie – a terminé la rencontre avec un différentiel combiné de -8.
« Avant le match, le niveau d’énergie était très élevé dans la chambre, nous nous sentions bien en vue de ce duel, a dit Suzuki. La première période a été acceptable, il y avait un peu de rouille étant donné la pause, mais on s’y attendait. Mais la deuxième période… je ne peux qu’être déçu.
« Nous avons laissé filer le match avec des revirements coûteux. Ils ont une bonne équipe et ils en ont tiré profit. »
Dans ce qui était considéré par certains comme un face-à-face entre deux gardiens – Montembeault et Adin Hill – qui pourraient être en compétition directe pour un poste au sein de l’équipe canadienne à la Confrontation des 4 nations, la tournure des événements a fait mal paraître le portier du Tricolore.
Mais Savard et St-Louis ont tenu à prendre la défense de Montembeault.
« C’est vraiment décevant. On ne peut pas laisser notre gardien à lui seul, a déploré Savard. Ça n’a rien à voir avec Sam ce soir, ce ne sont que les joueurs devant lui. On s’est mis à faire des erreurs et on les empilait comme si on les collectionnait.
« On peut attribuer les erreurs à notre jeunesse, mais je pense qu’on devrait être rendus à une autre étape dans notre progression. En deuxième période, on a été à l’encontre de tout ce qu’on se dit depuis deux semaines. […] On leur a tout donné sur un plateau d’argent ce soir. »
L’entraîneur a envoyé Cayden Primeau dans la mêlée en troisième période, mais ce n’était pas un désaveu envers Montembeault, assure-t-il.
« Ce n’est pas la faute de Sam, a dit St. Louis. Je me sentais mal pour Monty et je lui ai dit. »