Hart Drouin badge Lepage

Pendant que la moitié de la planète hockey se demandait si les Canadiens n'étaient pas parvenus à se faire une place dans sa tête en le sortant du deuxième match de la série, Carter Hart se mesurait à ses coéquipiers dans la piscine de l'hôtel afin de déterminer lequel pouvait tenir son souffle le plus longtemps sous l'eau.

C'est dire à quel point le gardien des Flyers de Philadelphie était préoccupé par la dernière prestation décevante de son équipe. Calme et confiant en ses moyens, le jeune portier de 22 ans savait qu'il avait la capacité de revenir en force.

Vingt-trois arrêts, un premier jeu blanc en séries et une victoire de 1-0 plus tard, il faut maintenant avouer qu'il avait raison d'y croire. Et aussi que c'était mal le connaître que de penser qu'il était ébranlé par une mauvaise sortie.

« Je crois qu'il fallait tous rebondir parce que nous savions que notre dernier match était loin d'être notre meilleur, a-t-il fait valoir. Ce n'était même pas proche de notre niveau de jeu habituel. C'était important d'imposer le rythme en début de match et d'obtenir le premier but. Ensuite, nous avons continué à batailler et à travailler plus fort qu'eux. »

L'histoire aurait pu être bien différente, toutefois. Avec à peine 30 secondes d'écoulées à la rencontre, le défenseur du Tricolore Brett Kulak est passé près de le déjouer en faisant dévier une passe devant le filet. Grâce à un solide déplacement, Hart a dit non. Ç'a été l'histoire de la soirée.

Cinq minutes plus tard, Jakub Voracek touchait la cible, et c'en était fait des Canadiens. Le gardien des Flyers a fermé la porte et a été aidé par ses poteaux à cinq occasions. Certains diront qu'il a été chanceux, d'autres répondront qu'un gardien fait sa chance.

Hart a fermé les livres en frustrant Jesperi Kotkaniemi - qui s'est buté au poteau à deux reprises - à bout portant avec 50 secondes à faire à la rencontre.

« Je pense que c'est une bonne chose qu'il soit constamment exposé à la pression d'être un gardien dans le marché de Philadelphie, a commenté Voracek en riant. C'est impressionnant de voir la manière avec laquelle il répond à de moins bonnes soirées.

« Toute l'équipe a été mauvaise au dernier match et nous ne l'avons pas aidé. Mais il a bien répondu, comme il le fait toujours. Cette série est une bataille de gardiens. Deux des meilleurs gardiens de la Ligue s'affrontent, et ce soir, ç'aurait pu aller d'un côté comme de l'autre. »

Il faut dire que les Flyers rebondissent habituellement bien à la suite d'une rencontre difficile. Ils montrent désormais une fiche de 9-0-0 à leurs neuf derniers matchs suivant une défaite.

« Notre niveau de compétition se devait d'augmenter, a indiqué l'entraîneur Alain Vigneault. De ce côté-là, on a réussi. Nous avons marqué tôt, Carter a fait de gros arrêts et nous avons été capables d'en sortir avec la victoire. Nous allons apprendre de ça et essayer de nous améliorer pour le prochain match. »

En panne

Au chapitre de l'amélioration, justement, il est certain que le rendement de l'avantage numérique des siens figure au sommet de la liste du pilote québécois. Les Flyers affichaient déjà le pire rendement de la LNH à cet égard avant le début du match (1-en-19), et ils n'ont rien fait pour quitter les bas-fonds.

Ils ont été blanchis à six reprises au cours de la rencontre, et n'ont décoché que trois tirs sur le filet de Carey Price pendant ce temps. Disons que dans un match aussi serré, ç'aurait facilement pu venir les hanter.

« Il n'y a aucun doute que l'avantage numérique doit s'améliorer, a affirmé Vigneault en relevant l'évidence. Nous avons une journée pour analyser quelques petites choses. Ce n'est pas que nous avons de mauvaises intentions, il faut rendre crédit aux Canadiens. Ils ont fait du bon travail, ce soir.

« Nous devons apporter quelques ajustements et nous jetterons un œil à tout ça. »