CH : Alex Belzile devra se pincer longtemps

MONTRÉAL- Alex Belzile avait imaginé ce scénario des centaines, voire des milliers, de fois. Chaque but inscrit à la patinoire du coin en était un qu'il marquait dans l'uniforme des Canadiens de Montréal.

Après 168 matchs dans la ECHL et 319 dans la Ligue américaine (LAH), le vieux routier a finalement vu son rêve se réaliser, dimanche, quand il a inscrit son tout premier but dans la LNH dans une victoire de 6-2 des siens face aux Oilers d'Edmonton.
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Le sourire fendu jusqu'aux oreilles qu'il a affiché pendant de longues secondes quand la foule montréalaise l'a ovationné ne mentait pas. On ne peut qu'imaginer tout ce qui lui passait par la tête à ce moment.
« J'essayais de contrôler mes émotions, a lancé celui qui jouait sa 20e rencontre dans la grande ligue. Il restait 50 minutes au match. J'étais vraiment content, il n'y a pas d'autres mots. C'était un bon feeling, surtout que ça s'est passé au Centre Bell.
« Je ne vous cacherais pas que j'étais allumé dans les minutes suivantes. C'est un rêve de p'tit gars. Je ne sais pas combien de fois j'ai pensé à ça sur la glace extérieure à St-Éloi. On a tous été des enfants et on a tous rêvé de marquer un but pour les Canadiens. Quand ça arrive pour vrai, c'est dur à croire. »
À l'âge de 31 ans et 165 jours, Belzile est le septième joueur le plus âgé de l'histoire des Canadiens à réussir un premier but dans la LNH - le plus vieux depuis Herb Gardiner qui était âgé de 35 ans et 35 jours, le 7 décembre 1926. Ça en dit long sur tout le travail et la détermination qu'il y a derrière cette première réussite.
« J'ai toujours cru en moi et je ne vais jamais arrêter de croire en moi, a-t-il lancé candidement. Je me souviens quand j'étais dans la ECHL, je jouais le mardi soir devant 300 personnes. Je me disais que ça me servait à m'améliorer et que quelqu'un pouvait me regarder jouer.
« C'est tout l'aspect mental qui entre en ligne de compte. Quand tu es déterminé dans la vie, quand tu travailles fort, il y a de bonnes choses qui vont arriver. »

Rappelé du Rocket de Laval, le 21 janvier, il a saisi la chance qui se présentait à lui dans les sept derniers matchs, et ne semble pas en voie de lâcher le morceau. Pas à ce stade de sa carrière. Pas maintenant qu'il a ouvert la porte… ou plutôt la fenêtre.
« Il y a beaucoup de gens qui n'atteignent jamais leur plein potentiel parce qu'ils abandonnent un peu trop vite, a illustré l'entraîneur Martin St-Louis. Pour atteindre la LNH, il faut que tu ouvres une porte. Certains trouvent les portes facilement. Des fois, il n'y a pas de porte. Il faut que tu trouves une fenêtre. »
Tout indique que Belzile a un œil bien aiguisé et qu'il a déniché l'ouverture. Parce qu'il a beau avoir marqué, dimanche, c'est surtout l'impact qu'il a sur un match que St-Louis a souligné pendant son point de presse. Le vétéran a toujours la pédale au plancher et peut remplir des missions variées.
« J'ai énormément de respect pour Belzile, a fait valoir le capitaine Nick Suzuki. Il a mérité son poste avec l'équipe et il joue très bien. Il avait obtenu plusieurs chances de marquer. De le voir marquer son premier, c'était très cool à voir. Il a longtemps attendu son tour et il est ici maintenant. »