MONTEMBEAULT BADGE LEPAGE VS OTT

MONTRÉAL – Martin St-Louis répète depuis longtemps que le département des gardiens n’est pas de son ressort, et qu’il ne s’y connaît pas trop à cette position.

Mais après la victoire de 4-1 des Canadiens face aux Sénateurs, samedi, l’entraîneur a résumé parfaitement – dans les mots d’un ancien attaquant, disons-le – ce qui explique le succès de Samuel Montembeault à ses deux premiers départs de la saison.

« Il a l’air gros dans l’net », a-t-il répondu en parlant du gardien québécois.

L’amour de ce dernier pour le pain aux bananes et le pâté chinois extra ketchup est désormais bien documenté, mais ce n’est pas ce dont il est question quand St-Louis parle de sa grosseur. Il évoque plutôt la confiance qu’il dégage et la combativité avec laquelle il joue depuis deux matchs.

Après un jeu blanc de 48 arrêts face aux Maple Leafs de Toronto, mercredi, Montembeault a bien failli récidiver contre les Sénateurs. Il a cédé une seule fois sur 25 lancers, celui de Tim Stützle en troisième période, qui a mis fin à sa séquence parfaite de 105:30 sans accorder de but – sa plus longue en carrière.

Avant de se faire prendre « à tricher » face à la vedette allemande, le portier avait réussi 66 arrêts de suite. Une bonne manière d’entamer son mandat de numéro un à Montréal, et par la bande, de confirmer son statut.

« Je me sens bien, a lancé le natif de Sainte-Gertrude. J’essaie de ne pas trop en faire, de ne pas trop courir après la rondelle. C’est quand tu fais ça que tu ouvres des trous pour l’adversaire. J’essaie de battre les passes le plus possible et d’être bien positionné pour chaque lancer. »

La recette fonctionne à merveille. Montembeault multiplie les petits miracles depuis deux matchs. Il réagit très bien sur les jeux transversaux, surprend ses opposants sur des tirs déviés à quelques pieds de lui, et étire la jambière devant à peu près chaque retour qu’il accorde.

« C’est très spécial, ce qu’il est en train d’accomplir. Il est en feu, a lancé l’attaquant Cole Caufield. Je ne crois pas qu’on puisse dire qu’on est surpris. Il a fait du bon travail à l’entraînement pour amorcer la saison de cette façon. Il est très compétitif et c’est bon pour sa confiance, et la nôtre envers lui. »

S’il poursuit sur sa lancée, il continuera assurément de faire rager ses adversaires. On en a vu plusieurs lever les yeux en implorant le ciel de leur donner un petit coup de main pour venir à bout de lui.

« Dès le camp d’entraînement, je me suis senti de mieux en mieux chaque jour, a expliqué Montembeault. On a bien travaillé pour être prêt au premier match. Je dois juste amorcer les matchs avec la bonne mentalité. Je suis confiant et je vois bien la rondelle. Les gars font du bon travail devant, ils bloquent beaucoup de tirs. »

Cette affirmation n’est pas tout à fait fausse. Reste qu’il est arrivé à quelques reprises que la brigade du Tricolore cafouille dans sa zone et qu’elle accorde des chances de grande qualité. Elle en a donné 18 lors du premier départ de Montembeault, et seulement cinq contre les Sénateurs selon NaturalStatTrick.

Jusqu’à maintenant, le gardien ne bronche pas, qu’importe le grade de qualité des chances accordées. Pas souvent, en tout cas. Il est encore tôt pour tirer des conclusions, mais il est tout de même permis de souligner qu’il affiche une moyenne de buts alloués de 0,50 et une efficacité de ,986 en deux départs.

« Il est toujours calme. C’est simplement qui il est, a vanté Caufield. Il a confiance en ses moyens. Il demeure très humble, mais il sait ce qu’il est en mesure d’accomplir. Je ne sais pas s’il fait quoi que ce soit différemment (de l’année dernière), mais ça fonctionne. On a toute la confiance du monde en lui. »

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