Après les trois premiers matchs de la ronde préliminaire que l'équipe - qui avait pourtant gagné l'or en 2016 - avait perdus contre la République tchèque, le Danemark et la Suède, l'état-major de la Fédération avait décidé de congédier son personnel d'entraîneurs et lui avait confié les rênes de l'équipe.
Ahokas savait qu'il allait diriger la formation dès l'année suivante, mais ne s'était déplacé à Montréal que pour évaluer les joueurs qu'il aurait éventuellement sous la main. Il n'avait même pas ses patins.
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À ce moment-là, il aurait été loin de parier qu'il se retrouverait au centre de la patinoire du Rogers Arena avec une médaille d'or accrochée au cou, deux ans plus tard.
« J'ai dû sauter dans l'aventure dans une très mauvaise situation et ç'a laissé quelques cicatrices l'an dernier quand nous avons perdu en quarts de finale », s'est-il souvenu quelques minutes après la victoire de 3-2 des siens face aux États-Unis en finale du CMJ.
« Cette année, c'était un genre de nouveau départ. Nous avons bien fait tout au long de l'année - nous avons eu un premier tournoi avec quelques-uns de ces gars en février. J'avais un bon pressentiment. Je savais que ç'a allait être un très bon groupe. »
Un très bon groupe, certes, mais peut-être pas au point de regagner dès maintenant le trône qui lui avait appartenu en 2014 et en 2016. À quelques jours du début du tournoi à Vancouver et à Victoria, Ahokas ne savait même pas s'il allait pouvoir compter sur des éléments-clés qui évoluaient chez les professionnels.
Mais comme un gros cadeau de Noël à l'avance, les Blackhawks ont accepté de lui céder le défenseur Henri Jokiharju, les Bruins ont fait de même avec Urho Vaakanainen et les Predators lui ont prêté les services de l'attaquant Eeli Tolvanen.
C'était un gros pas dans la bonne direction. Il ne restait plus qu'à croire. Une victoire de 5-2 face au Canada lors du dernier match préparatoire avant le tournoi a fait le travail.
« C'est à ce moment que nous avons acquis la confiance, a expliqué le défenseur Oskari Laaksonen. À ce moment, tout le monde s'est dit : ''si nous pouvons battre le Canada, nous pouvons battre tout le monde.'' La ronde préliminaire a été difficile, mais quand nous avons éliminé le Canada en quarts, tout s'est mis en place. »
Tout s'est mis en place, c'est le cas de le dire. Les Finlandais ont créé l'égalité grâce à un but chanceux marqué avec 46 secondes à faire au match contre le Canada avant de l'emporter en prolongation sur un jeu qui s'est amorcé quand
Noah Dobson a fracassé son bâton
en territoire adverse.
Comme si le chemin avait été tracé d'avance.
Le passage du flambeau
La victoire de samedi s'est concrétisée quand la nouvelle sensation finlandaise Kaapo Kakko a donné les devants aux siens pour de bon avec 1:26 à écouler au match. Quand on y pense, l'image est presque parfaite.