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VANCOUVER - Son nom restera à jamais dans les annales du Championnat mondial junior pour les mauvaises raisons, mais Mads Søgaard ne s'en fait pas plus qu'il ne le faut.
Il sait qu'il vaut plus que les 11 buts qu'il a accordés au Canada
dans l'écrasante défaite de 14-0 du Danemark
en ouverture de tournoi. Et il a bien l'intention de le démontrer dans les prochaines années.
« J'ai encore beaucoup confiance en mes habiletés et en la façon dont je joue au hockey, a déclaré le gardien de 18 ans en entrevue avec LNH.com. Un match ne peut m'affecter, je suis solide mentalement. J'ai pensé au match pendant deux heures et j'ai tourné la page. Tu apprends de ça et tu passes à un autre appel. »

À sa défense, il est loin d'être le seul responsable de la débâcle danoise. Le Canada avait la liberté de faire ce qu'il voulait en territoire adverse et bien peu de gardiens de son âge auraient pu faire la différence devant autant de surnombres et de disparité entre les deux équipes.
Le seul bémol - et ce qui est probablement plus frustrant pour Søgaard - c'est que cette difficile soirée soit survenue alors qu'il se retrouvait sous les projecteurs pour la première fois de la saison. À son année d'admissibilité au repêchage de la LNH, ce n'est quand même pas ce qu'il souhaitait.
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Son rendement à sa première saison dans la Ligue de hockey de l'Ouest à Medecine Hat et son impressionnant gabarit de 6 pieds 7 pouces et 196 font tout de même de lui le meilleur espoir danois dans le filet depuis Frederik Andersen - le seul portier originaire du pays à avoir joué dans la LNH.
« Je ne pense pas vraiment à ça, a-t-il indiqué. Je dois mettre ma concentration sur ce qui se passe en ce moment. Je ne peux pas penser à ce qui va se produire cet été. En ce moment, je me concentre sur le CMJ et la chance que j'ai de jouer pour le Danemark. Après, je me tournerai vers Medecine Hat. »
Après avoir donné ses premiers coups de patin en Amérique du Nord dans la NAHL l'an dernier, Søgaard s'adapte plutôt bien au style de jeu de la LCH. En 19 rencontres, il affiche une moyenne de buts alloués de 2,39 et un taux d'efficacité de ,931.
Inutile de dire que cette contre-performance face au Canada n'était qu'un accident de parcours.
« Il a connu une soirée difficile, mais il a étudié quelques aspects de son jeu avec notre entraîneur des gardiens, a indiqué l'entraîneur du Danemark Olaf Eller. Il n'est pas affecté par ça. Il est très confiant et les gars savent qu'il peut gagner un match à lui seul quand il est dans le filet. »
Des modèles locaux
D'un point de vue canadien, il est difficile de comprendre comment un jeune Danois se met non seulement à rêver de jouer dans la LNH, mais surtout de le faire comme gardien. Les exemples de gardiens canadiens et québécois ne manquent pas, mais ça ne pleut pas au Danemark.
Puis, Andersen était encore loin de la LNH quand le jeune Søgaard a chaussé les patins pour la première fois. Qu'à cela ne tienne, il a eu plus de modèles qu'on peut le penser.
« J'ai commencé à idolâtrer les gardiens qui jouaient pour l'équipe professionnelle d'Aalborg, ma ville natale, a expliqué le sympathique jeune homme. Ils changeaient chaque année donc j'avais toujours une nouvelle idole. Je voyais ce qu'ils faisaient et je voulais faire comme eux.
« Il suffit de se fixer de nouveaux objectifs pour y arriver. Je voulais jouer en Amérique du Nord, je l'ai fait. Je voulais jouer dans la Ligue de hockey de l'Ouest, je l'ai fait. L'an dernier j'étais au CMJ, mais cette année je voulais jouer. Je l'ai fait. »
Pas mal pour un jeune qui est le premier de sa famille à jouer au hockey et qui a même pensé abandonner après quelques matchs à l'avant. Quelqu'un a toutefois eu la brillante idée de l'envoyer dans le filet.
Était-ce parce qu'il couvrait plus d'espace que les autres?
« Non, c'est juste que je ne marquais pas assez de buts! »