Tourigny Coyotes bench badge Lepage

MONTRÉAL – André Tourigny aurait toutes les raisons au monde de démontrer de l’insatisfaction, ou même de la frustration, à l’égard de sa troupe. Mais ce n’est pas le genre du pilote québécois.

L’entraîneur des Coyotes de l’Arizona s’est présenté devant les médias de « la plus belle province » avec le sourire, lundi, au lendemain de la 12e défaite de suite des siens. Il venait de diriger un entraînement optionnel très léger sur la glace du Centre Bell, à la veille du duel face aux Canadiens de Montréal.

« Quand même que j’arriverais ici pis que je bouderais, ça ne ferait pas de nous une meilleure équipe, a-t-il lancé. On est des privilégiés, donc tu te présentes au bureau comme si tu étais un privilégié. Pas comme si tu faisais pitié. Je ne crois pas à ça, faire pitié. On ne fait pas pitié pantoute. »

D’un point de vue sociétal, non, les joueurs des Coyotes ne font pas pitié. D’un point de vue strictement hockey, il serait difficile de dire le contraire. Depuis leur dernière victoire, il y a plus d’un mois, ils montrent une fiche de 0-10-2 et ont accordé pas moins de 56 buts – une ronflante moyenne de près de cinq par match.

Avant le début de leur glissade, ils étaient étonnamment dans la course pour une place en séries. Ils ont désormais le cinquième total de chances de remporter la loterie en vue du prochain repêchage.

Qu’à cela ne tienne, Tourigny s’en tient à son message et à la culture qu’il tente d’inculquer dans son groupe.

« Moi, je vois le verre à moitié plein, a affirmé celui qui en est à sa troisième campagne derrière le banc. C’est une opportunité pour nous de trouver des solutions. Cette situation va encore se présenter. On est une jeune équipe. Si on n’apprend pas comment se sortir de ça, la prochaine fois, on va faire quoi? C’est une opportunité qu’on a.

« Tu te lèves le matin et tu vas travailler. Tu te mets un sourire dans la face pis tu donnes du gaz. »

De l’aveu même du natif de Nicolet, la page a été plus difficile à tourner après le revers de 4-3 en prolongation encaissé à Winnipeg, dimanche. Sa troupe était plus près du but qu’elle ne l’avait été depuis un bon bout de temps, mais elle est encore en danger de connaître la plus longue séquence de revers, cette saison.

Près du but

Avec 12 défaites (0-10-2), les Coyotes sont désormais à égalité avec les pauvres Sharks de San Jose (0-12-0) pour cette triste marque. Une défaite face aux Canadiens et ils deviendraient, seuls, le dindon de la farce. Or, Tourigny a l’impression que ses ouailles sont sur le point de renverser la vapeur.

Il faut préciser ici que les Coyotes ont perdu leurs cinq derniers matchs contre des puissances de la Ligue : les Hurricanes de la Caroline, l’Avalanche du Colorado, les Oilers d’Edmonton, les Maple Leafs de Toronto, puis les Jets. Plusieurs équipes n’auraient fait guère mieux.

« On a bien joué dans les derniers matchs et on a fait beaucoup de belles choses, a-t-il souligné. C’est sûr qu’on veut gagner et ne pas seulement bien jouer, sauf qu’on apprend de ça et on va en sortir plus forts.

« Pendant un bout, on ne jouait pas avec la même urgence. On a connu du succès quand on jouait très bien défensivement et qu’on donnait trois buts ou moins par match. Quand on est efficaces dans notre zone, on marque plus de buts et on joue en possession de rondelle. Là, on joue mieux défensivement. »

L’occasion sera belle de mettre fin à ce cauchemar contre des Canadiens à la dérive, qui ont perdu sept de leurs huit derniers affrontements.