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BROSSARD – Il y a fort à parier que bien peu de Suédois se sont déjà dits heureux de se retrouver en plein cœur du Quartier DIX30 par un chaud après-midi du mois de juillet.

Alexander Zetterberg l’était, lui. Ça ne paraissait peut-être pas devant les caméras alors que le timide attaquant a eu droit à son baptême de feu avec les médias montréalais. On peut toutefois le croire sur parole après ce qu’il a vécu au cours des derniers jours.

Pendant que tout le monde s’émerveillait des écrans dans la Sphère de Vegas, le jeune homme de 18 ans attendait impatiemment qu’une équipe prononce son nom. Ce moment n’est finalement jamais venu, mais les Canadiens de Montréal l’ont tout de suite invité à leur camp de perfectionnement.

« Ç’a été difficile, mais je regarde vers l’avant, a-t-il lancé. Je suis encore le même joueur que j’étais avant le repêchage. Je dois seulement continuer à travailler. Je m’attendais un peu à glisser. Quand j’ai reçu le texto des Canadiens, j’ai souri. Je n’avais aucune raison d’être frustré. »

Si l’on vous raconte son histoire, c’est qu’elle aurait pu être bien différente s’il avait été un peu plus imposant physiquement : Zetterberg mesure 5 pieds 7 pouces et pèse 158 livres.

Du point de vue du talent et des habiletés individuelles, il faisait sans doute partie des meilleurs attaquants de cette cuvée. Malgré sa taille de guêpe, il a été l’un des catalyseurs offensifs du club junior d’Örebro avec une récolte de 58 points, dont 21 buts, en 45 rencontres.

Le Bureau central de dépistage de la LNH l’a même classé au 30e rang sur la liste des patineurs internationaux, et plusieurs observateurs le voyaient être réclamé dans les trois premières rondes. Il a cependant été rattrapé par la réalité du hockey professionnel.

Les équipes sont très craintives quand vient le temps de donner une chance à un espoir de petit gabarit – Zetterberg est loin d’être le seul exemple. Le CH lui offre tout de même une belle occasion de se faire valoir cette semaine, même si ça ne vient pas avec le prestige d’être un choix de l’organisation.

« Je sais que plusieurs équipes craignent de repêcher des joueurs plus petits, a-t-il avancé. C’est probablement ce qui explique que je n’ai pas été repêché. […] Je dois continuer de jouer à ma façon. Je sais quelles sont mes forces, alors je veux poursuivre dans cette veine. »

Au terme du camp, Zetterberg rentrera à la maison pour quelques semaines avant de mettre le cap vers Boston, où il s’alignera avec l’Université de Boston, dans la NCAA. Le natif de Sundsvall n’a jamais mis les pieds dans la ville du Massachusetts, mais il a eu plusieurs conversations avec l’organisation.

Il sait aussi qu’un joueur de petite taille appartenant aux Canadiens y a laissé sa marque dans les dernières années – un certain Lane Hutson : « Il est très bon, a-t-il vanté. Il est fou (à voir jouer). »

Avec cet exemple de réussite en tête, celui qui n’a aucun lien de parenté avec un dénommé Henrik a bien l’impression que la voie américaine lui permettra de s’épanouir davantage que s’il demeurait à la maison.

« Comme petit joueur, c’est plus difficile de gravir les échelons et de jouer dans la Ligue de Suède (SHL), a-t-il conclu. La voie américaine me permet de passer plus d’années à me développer, à améliorer mes forces et à travailler sur les choses que je dois améliorer. »

Il sera aussi plus en vue s’il se met à remplir les filets adverses. Si l’intérêt des Canadiens est toujours présent dans quelques années et qu’il est en quête d’un contrat professionnel, il se remémorera peut-être ce petit séjour au DIX30 quand viendra le temps de faire un choix.

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