Il a été retenu parmi les 100 meilleurs joueurs de la LNH lorsque la ligue a célébré son centenaire en 2017. Surnommé le « Magic Man » par l’analyste des Red Wings à la télévision Mickey Redmond, Datsyuk a réalisé des jeux ahurissants aux deux extrémités de la patinoire.
« Je suis reconnaissant d’y être admis, a lancé Datsyuk en parlant du Temple de la renommée. C’est difficile à croire. Je me sens évidemment très chanceux. »
Mais dans les faits, ce sont les Red Wings qui ont été chanceux.
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Andersson a vu Datsyuk jouer une deuxième fois au cours de la saison 1997-98. Il souhaitait le voir une troisième fois, mais son vol qui décollait de Moscou a été retardé de plusieurs heures avant d’être finalement annulé en raison d’une tempête de neige.
En fin de compte, ce fut une très bonne chose.
Andersson a admis que la machine qui sert à dégivrer l’avion l’avait rendu nerveux, alors qu’un « immense cercle de feu » faisait trembler l’avion et s’approchait un peu trop près des ailes remplies d’essence de l’appareil. Une métaphore parfaite. Un dépisteur des Flames de Calgary se trouvait sur le même vol.
« Il se rendait au même match que moi, a expliqué Andersson. Au moins, il ne l’a pas vu jouer. »
Qui sait? Peut-être que le secret aurait été éventé.
« Il semble qu’aucun des dépisteurs russes… », a commencé Andersson, avant de laisser sa phrase en suspens. « J’imagine qu’ils doivent l’avoir vu au cours de la saison, mais pour une raison ou pour une autre, ils n’ont pas… Ce n’est pas parce que vous aimez un joueur que vous allez le repêcher. Toutes les équipes ont des patrons. »
Le patron d’Andersson a fait confiance à son jugement.
« Celui qui est pleinement et totalement responsable de cette sélection, c’est Hakan Andersson », a affirmé Ken Holland, qui a été directeur général des Red Wings entre 1997 et 2019. « Hakan était pâmé devant ses aptitudes avec la rondelle. »
Datsyuk a dit un jour que lorsque les Red Wings l’ont sélectionné, il l’a appris d’un ami, et sa réponse a été « bonne blague ». Il avait besoin d’une preuve. Cet ami lui a montré le journal le lendemain.
« OK, a répondu Datsyuk. C’est bien. Ça ne change rien, mais c’est bien. »
Datsyuk est demeuré en Russie pendant trois autres saisons, gagnant du galon et attirant de plus en plus l’attention des autres équipes de la LNH. Un DG a approché les Red Wings avec quelques propositions de transactions, et ajoutait toujours Datsyuk dans ses demandes. Holland a vite compris qu’il était sa cible principale et n’a pas mordu à l’hameçon.
Holland et Jim Nill – qui était alors l’adjoint au DG des Red Wings, et qui est aujourd’hui le directeur général des Stars de Dallas – sont allés voir Datsyuk jouer pour la Russie dans un tournoi à Stockholm en 2000-01. À l’époque, Datsyuk est âgé de 22 ans, mesure 5 pieds 10 pouces et pèse 167 livres. Il joue alors de manière conservatrice dans le style pratiqué par la Russie sur les glaces de dimensions internationales, et il ne ressort pas du lot.
Les Red Wings n’étaient pas persuadés qu’ils devaient faire venir Datsyuk en Amérique du Nord en vue de la saison 2001-02. Ils étaient d’accord pour le renvoyer en Russie plutôt que de le céder à Grand Rapids dans la Ligue américaine de hockey s’il ne perçait pas la formation des Red Wings. Les enjeux étaient grands. L’équipe devait remporter la Coupe Stanley avec comme entraîneur le membre du Temple de la renommée Scotty Bowman, et une formation qui était composée de neuf futurs membres du Temple.
Personne ne se doutait que Datsyuk allait devenir le 10e.
Plusieurs personnes ont eu la même première impression. Un joueur de 5 pieds 11 pouces et 181 livres qui patinait de manière un peu étrange avec le dos voûté, les jambes arquées et les pieds pointant vers l’intérieur, en plus d’avoir une démarche singulière lorsqu’il marchait. Il ne parlait pas anglais et semblait timide. Il a toutefois impressionné sur la glace, les petites dimensions des patinoires de la LNH lui permettant de mieux utiliser ses forces, ses mains rapides et son intelligence. Son humilité et son sens de l’humour ont traversé la barrière de la langue.
« Nous avions connu du succès avec les joueurs russes », a rappelé Bowman, qui avait assemblé les « Russian Five » et avait remporté la Coupe Stanley 1997 et 1998. « Je crois que c’est Igor Larionov qui l’a pris sous son aile. Il s’est assuré que Pavel se trouvait sur la bonne voie en tout temps. Je lui accorde beaucoup de mérite. Nous misions sur trois centres russes, parce que nous avions Sergei Fedorov, Igor et Pavel dans la formation. Nous ne les avons pas fait jouer ensemble, parce que nous avions beaucoup d’ailiers. »
Des ailiers comme Brett Hull, qui a qualifié Datsyuk de « joueur le plus électrisant que j’ai vu de ma vie ». Datsyuk et l’attaquant de 23 ans Boyd Devereaux ont formé un trio avec Hull, qui était alors âgé de 37 ans, et cette unité était surnommée « Deux jeunes et une légende ». (Henrik Zetterberg allait rejoindre Datsyuk et Hull sur ce trio la saison suivante en tant que recrue de 22 ans.)
« Ses pairs savaient qu’il pouvait réaliser des choses que la plupart d’entre eux étaient incapables de faire », a souligné Holland.
Steve Yzerman – qui était alors le capitaine des Red Wings, et qui est maintenant DG de l’équipe– a déclaré en janvier 2002 : « Il réalise quelque chose de spécial à chacune de ses présences. […] Nous le regardons aller tous les joueurs à l’entraînement, alors il ne nous surprend plus vraiment aujourd’hui, parce que nous avons compris quel genre d’aptitudes il possède. »
Un jour, les Red Wings ont joué un tour à la recrue pendant un entraînement à Edmonton. Ils ont caché les bâtons de Datsyuk, et comme il ne parvenait pas à les trouver, il a demandé l’aide de Larionov. Larionov l’a conduit au préposé à l’équipement Paul Boyer, qui lui a dit de regarder dans l’immense sac qui sert à transporter les bâtons. Datsyuk a commencé à ouvrir la fermeture éclair quand…
Steve Duchesne a jailli du sac.
« Pavel est presque tombé à la renverse », a relaté Dave Lewis, qui était alors entraîneur associé des Red Wings avant de devenir entraîneur-chef entre 2002 et 2004. « Les gars riaient tellement. »
Au bout du compte, c’est Datsyuk qui s’est moqué du reste de la LNH.
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Datsyuk a fait bien mal paraître plusieurs joueurs de la LNH, et pas seulement des joueurs de soutien. Effectuez une recherche avec son nom, et profitez des faits saillants.
« J’espère que YouTube fonctionne toujours, a-t-il dit. Comme ça personne ne va m’oublier. »
Datsyuk pouvait tricoter dans la circulation dense et déculotter un adversaire dans le coin de la patinoire à un point tel qu’il en perdait l’équilibre. Il pouvait tourner les lames de ses patins dans une direction et le haut de son corps de l’autre pour tromper les gardiens. L’une de ses feintes les plus célèbres a été réalisée le 12 novembre 2003, alors qu’il s’est amené devant Marty Turco en échappée et qu’il a inscrit son deuxième du match dans un gain de 6-2 sur les Stars de Dallas.