Denis Savard évoluait déjà dans la LNH depuis environ 10 ans lorsque Jeremy Roenick a fait ses débuts avec les Blackhawks de Chicago, et les deux hommes ont été coéquipiers entre 1988 et 1990, puis entre 1994 et 1996. Savard a aussi affronté Roenick à de nombreuses reprises avant d’annoncer sa retraite après la campagne 1996-97. L’attaquant québécois, qui a remporté la Coupe Stanley avec les Canadiens de Montréal en 1993, a été intronisé au Temple de la renommée le 13 novembre 2000. Savard partage ici avec LNH.com ses sentiments concernant l’intronisation de Roenick, qui aura lieu lundi.
Cette nouvelle était attendue depuis longtemps, mais Jeremy Roenick a connu une carrière qui justifie amplement sa présence au Temple de la renommée. Il a joué pendant 20 ans dans la LNH, et il a pris part à près de 1400 matchs (1363). Il a participé à plusieurs Matchs des étoiles en plus de marquer plus de 500 buts (513) avec en prime deux saisons de plus de 50 filets.
Lorsque les États-Unis ont remporté la médaille d’or aux Jeux olympiques de 1980 à Lake Placid, ça a évidemment donné un énorme élan à la popularité du hockey au pays. Quelques années plus tard, on a pu voir des joueurs comme Mike Modano, Joe Mullen et Jeremy s’imposer, et ils ont joué un rôle important pour que la croissance du hockey se poursuive aux États-Unis.
Je me souviens de l’arrivée de Jeremy à Chicago alors qu’il était un tout jeune homme. Il était unique : il jouait avec beaucoup, beaucoup d’intensité. Il n’avait peur de rien, absolument rien, et c’est ce que je retiens de lui. À sa première saison à Chicago, il a perdu plusieurs dents contre les Blues de St. Louis dans le dernier match de la finale de la section Norris, mais il n’a pas raté une seule présence. C’était ça Jeremy. Il a toujours été comme ça, et il a toujours joué de cette manière. Il jouait avec intensité et à un très haut niveau.
Lorsque le président du conseil du Temple de la renommée Lanny MacDonald et le directeur Mike Gartner ont appelé Jeremy afin de lui annoncer la nouvelle de son intronisation, j’ai entendu sa réaction. Il s’est mis à pleurer. Il était vraiment émotif. Je suis déjà passé par-là, et c’est tout un honneur. Quand nous sommes jeunes, nous nous disons que si nous atteignons la LNH, ce serait super. C’est la chose que nous aimons le plus faire. Puis nous accomplissons des choses que nous ne pensions jamais être capables d’accomplir, et nous obtenons un appel du Temple. Je me souviens du mien en 2000. C’était en juillet, et je me souviens exactement où j’étais. C’était très spécial, et je suis heureux pour lui.
Nous connaissons tous la personnalité de J.R. Il est quelqu’un d’extraverti. Il est aimé de tous, je le sais pour l’avoir vu de mes yeux. Il participe encore à des événements caritatifs de temps à autre, ce qui me donne la chance de le revoir. J.R. a toujours été J.R., et comme je dis toujours, quand nous arrivons dans la LNH, il y a certaines choses que nous devons parfois changer, mais il ne faut pas changer qui nous sommes. C’est ce qui l’a poussé à être le joueur qu’il était. Il aimait avoir du plaisir, mais en fin de compte, c’est le résultat qu’il donnait sur la patinoire qui importait.
Jeremy avait de l’énergie. Il n’était pas un bagarreur, nous le savons tous, mais il allait entraîner son équipe dans la bataille s’il ne voyait pas d’énergie. Il le faisait en frappant quelqu’un, en provoquant du chaos en s’en prenant à l’autre équipe. Il était le type de joueur qui est tellement important pour une équipe. Si rien ne se passe, quelqu’un doit être en mesure de créer de l’énergie. C’est ce qu’il a représenté pour nous au cours des années où j’ai joué avec lui et tout au long de sa carrière. Lorsqu’il a joué ailleurs, il est assurément demeuré le même genre de joueur.
Ce n’était évidemment pas plaisant de jouer contre lui, non seulement parce qu’il était talentueux et rapide, mais aussi parce qu’il n’hésitait pas à nous frapper si nous avions la tête basse. Il ne fait aucun doute qu’il allait te frapper s’il en avait la chance, et c’est difficile de toujours jouer de la sorte. Être aussi robuste tout en étant talentueux, il n’y a pas beaucoup de joueurs qui ont pu jouer comme il l’a fait, et il a de plus été tout un personnage, ce qu’il est encore à ce jour. J’ai eu la chance de le voir il y a environ un mois et demi. À l’époque, j’étais capable de lui livrer une chaude lutte quand nous allions jouer au golf. Ce n’est plus le cas. Il est tout un joueur de golf en plus d’avoir été un grand joueur de hockey.
Je ne manquerai certainement pas son intronisation à Toronto. Il a attendu ce moment très longtemps, et je suis vraiment heureux pour lui. Il va réaliser ce qui lui arrive lorsqu’il sera sur place ce jour-là. Il va ressentir de la nervosité, et même s’il est un excellent orateur, ce sera différent. Lorsque tu marches dans cette salle pour prononcer ton discours d’intronisation, c’est très impressionnant. Je suis par contre persuadé qu’il va bien s’en tirer.