PHILADELPHIE – Scott Laughton a eu de la difficulté à trouver les mots pour résumer la saison des Flyers de Philadelphie, une saison qui a surpris tout le monde, et qui venait de prendre fin quelques minutes plus tôt d’une manière tout aussi surprenante.
Les Flyers ont fait fi des attentes à leur endroit et ont abordé le dernier match de la saison avec une chance de se qualifier pour les séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Leurs espoirs se sont cependant évanouis lorsqu’ils ont accordé aux Capitals de Washington le but gagnant dans un filet désert alors qu’il restait 3:00 à écouler à la troisième période dans un revers de 2-1 au Wells Fargo Center, mardi.
« Dès le début de la saison, je crois que tout le monde ne nous donnait aucune chance, a lancé Laughton. Nous avons probablement connu cette séquence de huit défaites (0-6-2 du 24 mars au 9 avril) au pire moment de l’année. Nous n’avons jamais vraiment été en mesure de rattraper le retard que nous avions accumulé, et ça nous a fait mal. Nous avons joué du très bon hockey, du hockey hermétique, pour la majeure partie de la saison. Cette défaite fait toutefois très mal.
« Nous étions en position de faire les séries toute l’année, pour finalement nous n’y serons pas. C’est dur. La pilule est difficile à avaler. Cette défaite est probablement celle qui fait le plus mal. »
Les Flyers ont ouvertement adopté un plan de reconstruction et ne devaient pas aspirer à une place en séries, surtout après avoir terminé au 13e rang de l’Association de l’Est la saison dernière. Disputer des matchs importants après la pause du Match des étoiles au début du mois de février représentait un objectif réaliste.
Ils ont plutôt passé la majeure partie de la saison parmi les trois meilleures équipes de la section Métropolitaine, et n’ont glissé hors du portrait des séries que le 6 avril, à la suite d’un revers de 6-3 contre les Blue Jackets de Columbus.
Ils ont ensuite remporté leurs deux derniers duels avant celui de mardi afin de conserver l’enjeu de leur affrontement contre les Capitals. Plusieurs choses devaient tomber en place pour qu’ils obtiennent leur qualification, et ils devaient notamment l’emporter en temps réglementaire mardi, ce qui explique pourquoi ils ont retiré leur gardien alors que le pointage était égal en troisième période.
Philadelphie devait aussi compter sur une défaite en temps réglementaire des Red Wings de Detroit contre les Canadiens de Montréal mardi (les Red Wings l’ont emporté en tirs de barrage), puis d’une défaite en temps réglementaire des Penguins de Pittsburgh contre les Islanders de New York mercredi. Le simple fait d’en être arrivé là dénote bien la frustration qui a habité l’équipe en fin de saison.
« Personne ne nous accordait une véritable chance, et nous voilà au 82e match de la saison toujours en vie pour une place en séries, a souligné le capitaine Sean Couturier. C’est donc très positif. Cependant, en ce moment, c’est évidemment très difficile à accepter, surtout que nous étions en excellente posture il y a quelques semaines à peine. Nous n’avons simplement pas été en mesure de compléter le travail. »
Si le négatif lié à la dernière défaite de la saison sera présent pour un petit moment, l’entraîneur John Tortorella a choisi de souligner les points positifs de son équipe, qui a compilé une fiche de 38-33-11, une amélioration de sept victoires par rapport à la dernière saison.
« Je suis fier de cette équipe, a-t-il affirmé. Ils se sont battus jusqu’à la fin. »
L’espoir est que ce groupe, surtout composé de jeunes joueurs, va profiter de cette expérience. Trois des cinq meilleurs pointeurs de l’Équipe (Owen Tippett, 25 ans, Joel Farabee, 24 ans, et Morgan Frost, 24 ans) de même que trois de leurs quatre meilleurs buteurs (Tippett, Farabee et Tyson Foerster, 22 ans) sont âgés de 25 ans ou moins, tout comme trois de leurs six premiers défenseurs, Jamie Drysdale, 21 ans, Cam York, 23 ans, et Egor Zamula, 24 ans.
« En tant que jeune équipe, plus vite nous pouvons jouer ces matchs importants en fin de saison, meilleure est l’expérience, a soumis Couturier. J’espère seulement, et nous allons nous assurer que ça ne se produise pas, que nous n’allons pas tenir ces choses pour acquises. »
Le défenseur Erik Johnson, qui se trouve à l’autre bout du spectre à 36 ans, discerne un avenir prometteur pour les Flyers après avoir fait partie de l’équipe le temps de 17 matchs après avoir été acquis des Sabres de Buffalo le 8 mars.
« Ils devraient être très fiers de ce qu’ils ont accompli en tant que jeune groupe, parce que personne ne leur accordait la moindre chance, a-t-il dit. D’être encore dans la course au 82e match… je crois que c’est super pour ces jeunes joueurs. Le match de ce soir a été comparé à un match no 7, et ça ne fait aucun doute que c’était le cas, et les dernières parties ressemblaient à des matchs de séries.
« De vivre ces expériences comme jeune joueur améliore la trajectoire que peut prendre ta carrière, parce que tu t’habitues à disputer ces matchs à un jeune âge. J’ai disputé ma première série éliminatoire à 24 ans environ, alors je n’étais pas très jeune, mais je n’étais pas un joueur établi non plus. À l’approche du match de ce soir, je n’étais pas nerveux, parce que je suis déjà passé par-là. Il y avait des joueurs dans cette équipe pour qui ce n’était pas le cas, et ils doivent le vivre, comme je l’ai fait, et ça va les aider à long terme, parce que ça va réduire leur nervosité.
« On sait mieux à quoi s’attendre dans les matchs serrés comme ceux-là, alors c’est vraiment bien pour ces gars-là. Même si ce n’était pas officiellement un match de séries, les derniers matchs que nous avons disputés seront très bénéfiques pour leur développement. »