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NASHVILLE - Gabriel Perreault avait l'air d'un homme soulagé, et surtout heureux, quand il s'est présenté au podium vêtu de son chandail des Rangers de New York au terme de la première ronde du repêchage, mercredi.

« Il n'y a pas mieux que ça, a lancé l'attaquant québécois avec le sourire. Une des six équipes originales, c'est vraiment cool. Je pense au Madison Square Garden et c'est vraiment spécial. »

Le consensus voulait que celui qui a évolué avec l'équipe des moins de 18 ans du programme de développement de USA Hockey (NTDP) soit réclamé un peu plus hâtivement qu'au 23e rang, comme ce fut le cas, mais le prix de consolation n'est pas mal du tout.

Il aura d'abord la chance d'évoluer pour une équipe dont la renommée n'est plus à faire, et il détiendra aussi à jamais les droits de vantardise sur son frère Jacob, sélectionné au 27e échelon par les Ducks d'Anaheim en 2020, et sur son père Yanic, un choix de troisième ronde des Maple Leafs de Toronto en 1991.

Gabriel a poliment refusé l'invitation à lancer une flèche à son frère en affirmant que celui-ci « avait accompli plus de choses ». De toute façon, ce dernier était prêt à répliquer si ç'avait été le cas. Ou presque.

« J'allais dire qu'il n'avait pas encore marqué dans la LNH, mais je ne l'ai pas fait non plus … à part dans mon filet, a-t-il rigolé en évoquant une déviation malencontreuse à son premier match en carrière. […] C'était une belle expérience mais c'était un peu plus stressant à regarder que mon repêchage virtuel. »

Le stress avait fait place à la fierté quand on a rejoint Jacob dans la loge des Rangers, où Gabriel et toute la famille célébraient et faisaient connaissance avec le personnel de l'équipe.

« C'est cool de le voir avec ce chandail-là, a commenté Jacob en se retournant comme pour confirmer que c'était bel et bien la réalité. On jouait toujours aux jeux vidéo avec notre grand frère Jérémy en grandissant, et on se bâtissait des équipes avec les Rangers juste pour le chandail et le Madison Square Garden.

« L'organisation est super bonne et ils ont de très bons joueurs. Artemi Panarin est une de mes idoles et ils ont beaucoup de bons jeunes qui ont de l'expérience comme Alexis Lafrenière, Kaapo Kakko et Braden Schneider. Ce sera bon pour Gabriel de prendre exemple sur eux. »

En grandissant à Chicago, là où son père occupe un poste d'entraîneur au développement avec les Blackhawks, les frères Perreault ont pu admirer les prouesses de Panarin et de Patrick Kane, qui a disputé la deuxième moitié de saison dans la Grosse Pomme.

« J'étais un grand fan de Panarin et de Kane quand ils s'alignaient avec les Blackhawks, a-t-il souligné. Ce sont eux qui me viennent en tête quand je pense aux Rangers, mais ils ont évidemment beaucoup d'autres joueurs spéciaux, comme Adam Fox. »

À Boston College

Perreault devra cependant patienter quelques années avant de partager le vestiaire des Rangers avec ces joueurs. Encore un peu chétif à 165 livres, il poursuivra son développement à Boston College, dans la NCAA, pour au moins une saison.

Il retrouvera là-bas ses compagnons de trio Will Smith (4e au total, Sharks de San Jose) et Ryan Leonard (8e au total, Capitals de Washington), avec lesquels il a terrorisé les gardiens adverses cette saison.

« On offrait tous quelque chose de différent, a dit Perreault. Ces gars sont très spéciaux. Will est probablement le joueur le plus habile de cette cuvée et Ryan fait sentir sa présence dans tous les aspects du jeu. Jouer avec ces deux-là est assez facile. »

Perreault a notamment fracassé le record qu'Auston Matthews avait établi pour le nombre de points en une saison au sein du programme américain avec une récolte de 132 points (53 buts, 79 aides) en 63 matchs. Si les trois complices sont en mesure de recréer cette chimie au niveau supérieur, ça devrait bien se passer.

« Une fois qu'il aura gagné un peu de masse, tout va venir tout seul, a assuré Jacob. On dirait que tout se fait naturellement dans sa tête. Il fait souvent des jeux qu'on ne voit pas venir et c'est ce qui fait sa force. »