Les dirigeants voulaient pouvoir compter sur quelqu'un capable de livrer la marchandise sous pression, et disons que la jeune sensation québécoise a déjà fait ses preuves dans ce domaine. Quand on vous compare à Sidney Crosby et à Vincent Lecavalier avant même votre premier match, ça peut ne pas être évident.
Force est d'admettre que l'Eustachois a bien géré la situation.
Malgré le battage médiatique grandissant et l'attention accrue que lui portaient ses adversaires en couverture défensive, il a marqué 42 buts et récolté 38 aides en 60 matchs à sa première campagne, mettant la main sur le titre de recrue de l'année au passage.
« Il a de l'expérience au niveau international et il a vécu beaucoup de pression à sa première saison, a fait valoir l'entraîneur de l'équipe, André Tourigny. Le fait d'être le capitaine d'Équipe Canada en sol canadien, ça implique de jouer avec de la pression et il est déjà passé par là, donc c'était le candidat idéal. »
Le candidat idéal, peut-être, mais un candidat loin d'être habitué d'arborer le « C » sur son chandail, aussi étonnant que cela puisse paraître.
« La dernière fois que j'ai été capitaine, ça fait un petit bout, a dit Lafrenière en esquissant un sourire. J'ai été adjoint dans le bantam, mais capitaine, je crois que ça remonte à atome. »
Il faut croire que les qualités de leader sont innées chez le no 11 de l'Océanic. Le Canada possède une puissante formation pour ce tournoi et compte sur plusieurs joueurs qui ne risquent pas d'attendre bien longtemps avant d'être réclamés par une équipe de la LNH au prochain repêchage.
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Peu importe, c'est vers Lafrenière - le deuxième plus jeune joueur de l'équipe qui ne sera admissible au repêchage de la LNH qu'en 2020 - que se sont tournés Tourigny et sa bande.
« C'est qui le capitaine des Oilers d'Edmonton? Connor McDavid. Il est probablement un des plus jeunes, et d'après moi, les gars le suivent pareil, a illustré Tourigny. Quand tu bâtis une équipe, quand ça fait une semaine que vous êtes ensemble, l'âge ça ne compte plus.
« C'est une question de personnalité et de leadership. Laf, c'est un gars verbomoteur qui parle à tout le monde. Il a de l'énergie et il s'entend bien avec tous les gars. Qu'il soit six mois plus jeune que les autres, ça ne change rien. »
Le « C » à Rimouski?
Cette courte expérience avec l'équipe canadienne pourrait bien s'agir d'un prélude à ce qui attend le jeune homme à son retour à Rimouski. Avec la fin du stage junior du vétéran Samuel Dove-McFalls, l'Océanic se retrouve sans capitaine à l'aube de la prochaine saison.
Serait-ce le bon moment pour lui confier ces importantes responsabilités?
Lecavalier et Crosby, les deux plus grandes vedettes de la formation, n'ont peut-être jamais porté le « C » à Rimouski, mais ils n'y ont joué que deux saisons chacun. Lafrenière y sera quant à lui pour au moins deux autres saisons et est déjà le visage de l'équipe. Peut-être même celui de la LHJMQ.
« On verra, a-t-il sagement répondu. Pour le moment, j'essaie de me concentrer sur le tournoi. Quand j'arriverai à Rimouski, ce sera la décision des entraîneurs, je n'ai pas le contrôle là-dessus. J'essaie de me concentrer sur les choses que je contrôle. »