Laffy

EDMONTON - Alexis Lafrenière n'avait visiblement aucune intention de se faire voler la vedette. La finale de la première édition de la Coupe Hlinka-Gretzky présentée en sol canadien, c'était son moment et celui de l'équipe canadienne.
Pas celui des Suédois.
L'attaquant québécois a récolté une aide sur le but qui a permis au Canada de combler un retard de 0-2 au premier vingt avant d'inscrire deux buts, dont celui de la victoire de manière spectaculaire, dans un gain de 6-2 face à la Suède, samedi.

La formation unifoliée a ainsi mis la main sur une 22e médaille d'or en 28 participations à ce tournoi, qui met en vedette plusieurs des meilleurs joueurs de moins de 18 ans au monde, après avoir accédé à la finale d'une
manière controversée
.
La soirée a commencé sur une fausse note quand Lucas Raymond et Alexander Holtz - deux joueurs qui chaufferont Lafrenière au repêchage de 2020 - ont coup sur coup déjoué le gardien Nolan Maier, l'envoyant aux douches après qu'il eut cédé deux fois sur trois tirs.
Taylor Gauthier s'est amené en relève et l'électro-choc s'est aussitôt fait sentir. Sasha Mutala a marqué le premier de ses deux buts de la soirée et le capitaine s'est ensuite chargé de tirer les siens vers le sommet.
À LIRE AUSSI: Lafrenière affiche un leadership incontesté| Le petit quelque chose de Justin Barron
« C'est un gars qui est capable de produire sous pression et qui est là dans les grands moments, a lancé l'entraîneur-chef André Tourigny en parlant du Québécois. Il est habitué de vivre avec ça à cause de son étiquette et de son repêchage aussi. Il l'a prouvé encore aujourd'hui. »
Lafrenière a d'abord soutiré la rondelle à Oscar Bjerselius en sortie de zone avant de se retourner et de diriger le disque vers le filet, où Kirby Dach y est allé d'une superbe déviation pour ramener les deux équipes à la case départ à 14:35 du premier engagement.
C'est quelques instants plus tard que le no 11 a mis le feu à l'amphithéâtre en y allant d'une montée digne de celles que Connor McDavid réserve habituellement aux partisans d'Edmonton. À un point tournant du match, surtout.
Il s'est moqué de Raymond en sortie de zone et a fait la même chose devant Ludvig Hedström à la ligne bleue des Suédois pour se retrouver face à face avec le gardien Hugo Alnefelt, qu'il a déculotté comme s'il s'agissait d'un jeu de routine. C'était 3-2.

« J'avais la rondelle dans mes patins durant pas mal toute la séquence, a expliqué Lafrenière. Je suis rentré dans la zone, j'ai coupé au centre et (Peyton) Krebs a vraiment fait un beau jeu pour bloquer son gars. J'ai fait une feinte et ç'a rentré. »
Aussi simple que ça.
La foule, stupéfaite, a réagi de la même manière - surtout avec des onomatopées - lors des trois reprises de la séquence à l'écran géant. Le Québécois aura au moins prouvé que l'on peut encore impressionner les spectateurs qui assistent aux prouesses de McDavid sur une base régulière.
Josh Williams a touché la cible en troisième avant de voir Lafrenière inscrire son deuxième but à six minutes de la fin du match pour rejoindre le Russe Vasili Podkolzin au premier rang des pointeurs du tournoi avec 11 points (cinq buts, six aides).
Pas mal pour un joueur qui a encore deux saisons à disputer avec l'Océanic de Rimouski avant d'être admissible au repêchage de la LNH.
Vraiment pas mal.
Enfin l'or
Au diable les honneurs individuels, cette fois tout ce que voulait Lafrenière, c'était la médaille d'or. En deux tournois internationaux avec le Canada - au Championnat mondial des moins de 17 ans et Championnat mondial des moins de 18 ans l'an dernier - l'attaquant de l'Océanic n'avait récolté qu'une médaille d'argent.
« C'est incroyable, a lancé la jeune sensation. Mon but premier, c'était de gagner la médaille d'or. Nous avons vraiment travaillé en équipe. Dans les deux autres tournois, je n'avais pas réussi à gagner, mais aujourd'hui ç'a vraiment été un effort d'équipe (pour y arriver). »
Lafrenière, qui soufflera ses 17 bougies le 11 octobre, profitera de quelques jours de congé à son retour au Québec avant de mettre le cap vers Rimouski, où il ne serait pas surprenant que l'attendent d'autres responsabilités de capitaine.
Force est d'admettre que ce ne serait probablement pas un mauvais choix.