EDMONTON – Ken Holland espère que la foudre tombera deux fois sur les Oilers d’Edmonton quand vient le temps de faire un changement d’entraîneur au beau milieu de la saison.
Le directeur général des Oilers, ainsi que le président et chef de la direction des opérations hockey Jeff Jackson, ont annoncé dimanche que l’entraîneur-chef Jay Woodcroft et son adjoint Dave Manson avaient été congédiés. Ils ont été remplacés par Kris Knoblauch ainsi que le membre du Temple de la renommée et ancien de l’organisation Paul Coffey.
Holland a fait l’embauche de Woodcroft le 10 février 2022 afin de remplacer Dave Tippett. Les Oilers avaient alors un retard de six points sur les Ducks d’Anaheim et la dernière place donnant accès aux séries éliminatoires dans l’Association de l’Ouest. Avec Woodcroft à la barre, les Oilers ont terminé la saison avec un dossier de 26-9-3, ce qui leur a permis de se qualifier pour les séries éliminatoires. Ils ont finalement plié l’échine en quatre matchs de la finale de l’Ouest contre les éventuels champions de la Coupe Stanley, l’Avalanche du Colorado.
« Ça fait presque deux ans que nous avons pris la décision de passer de Dave Tippett à ‘Woody’ [Woodcroft], et l’équipe avait vraiment bien répondu, a rappelé Holland. Je ne pense pas que ‘Woody’ a fait une tonne de changements à son arrivée, seulement quelques ajustements. »
L’an dernier, Edmonton a de nouveau terminé au deuxième rang de la section Pacifique, mais pour une deuxième année de suite, ce sont les futurs champions de la Coupe Stanley, les Golden Knights de Vegas, qui leur ont montré la porte, cette fois en deuxième ronde.
Les Oilers (3-9-1) ont toutefois connu un départ catastrophique, avec six défaites lors de leurs sept premiers matchs (1-5-1), et ils sont à la septième place de la section Pacifique, à huit points des Coyotes de l’Arizona et des Blues de St. Louis, qui occupent la deuxième place de quatrième as dans l’Ouest.
« Le problème a été ces erreurs mentales constantes, a expliqué Holland. Tu peux faire plein de bonnes choses, puis soudainement, tu fais une erreur mentale, comme te porter à l’attaque quand il ne le faut pas ou encore faire un revirement, et la rondelle se retrouve dans ton filet. Ce n’est pas seulement le but qui s’ajoute au cadran, mais surtout ce que ça fait mentalement à ton équipe.
« Je ne sais pas vraiment si c’est la faute de Jay, mais nous avons décidé de faire un changement derrière le banc, et j’espère qu’il y aura moins d’erreurs mentales à partir de maintenant. »
Les Oilers étaient vus comme des aspirants à la Coupe Stanley cette saison, et ils espèrent maintenant que l’arrivée de Knoblauch leur permettra à tout le moins de revenir dans la course pour les séries éliminatoires. Le pilote de 45 ans dirigeait le Wolf Pack de Hartford, le club-école des Rangers de New York dans la Ligue américaine de hockey, avant d’être embauché par les Oilers, et il occupera ce poste à temps plein dans la LNH pour la première fois.
« Je ne pense pas que les joueurs lui ont montré la sortie, a dit Holland. Je pense qu’il y a des joueurs dans ce vestiaire qui sont déçus de cette décision. Mais je suis payé pour prendre des décisions, des décisions difficiles. Certaines décisions fonctionnent, d’autres non, mais je sentais – et c’était aussi le cas dans mes discussions avec Jeff – qu’il fallait faire un changement. Nous ne jouions pas assez bien. Il reste encore assez long à la saison pour nous permettre de revenir en force et nous insérer dans la course. Je ne pense pas qu’ils avaient lancé la serviette quant à leur entraîneur, mais je ne pouvais pas attendre 10 ou 15 matchs pour en être certain. »
Holland a indiqué que la décision de remplacer Woodcroft et Mason a été prise jeudi, après la défaite contre les Sharks de San Jose qui plaçait l’équipe au dernier rang du classement général, à égalité avec les Sharks.
Woodcroft a pu diriger la partie contre Seattle, dans ce qui était le dernier de trois matchs consécutifs à l’étranger, puis il a appris la nouvelle dimanche matin.
En trois saisons à la barre des Oilers, sa fiche est de 79-41-13, ainsi que 14-14 en séries éliminatoires. Son pourcentage de victoires (,643) en saison est le meilleur pour un entraîneur dans toute l’histoire de la concession.
Knoblauch tentera de faire aussi bien, et il aura un visage familier à ses côtés, puisqu’il a dirigé le capitaine des Oilers Connor McDavid pendant trois saisons (2012-2015), avec les Otters d’Erie de la Ligue de hockey de l’Ontario.
« Ma seule expérience en tant qu’entraîneur qui arrive au beau milieu de la saison, c’était il y a longtemps (Erie, 2012), a raconté Knoblauch. C’était la première fois, et ça ne s’est pas bien passé. J’ai beaucoup appris de ça. Et je sais que lorsque tu arrives alors que la saison est commencée, tu ne peux pas en faire trop pour ce qui est de changer les systèmes et les trios. Les joueurs doivent pouvoir compter sur une certaine stabilité, mais il y a aussi certains éléments où tu veux mettre ton empreinte comme entraîneur.
« Au final, je vois ici une équipe bourrée de talent qui sous-performe, et c’est pourquoi je suis ici. Je veux bâtir quelque chose qui va nous permettre de connaître les succès espérés en début d’année. »
Les Oilers ont gardé à bord les entraîneurs adjoints Glen Gulutzan et Mark Stuart, en plus d’intégrer Coffey à la formation pour guider Knoblauch.
Coffey était le conseiller spécial du propriétaire Daryl Katz avant d’accepter ce rôle d’adjoint, une première pour lui dans la LNH. Il s’occupera des défenseurs, une position où les joueurs ont connu des difficultés cette saison, ce qui explique en partie le début de calendrier catastrophique et le renvoi de Woodcroft et Manson, qui était responsable des joueurs à la ligne bleue.
« J’aime beaucoup ce que j’ai vu de notre défensive, mais malheureusement, nous avons manqué de constance, a dit Coffey. Il y a des gars qui ont connu de superbes matchs. Kris, Stuart, Gulutzan et moi devrons faire dans la simplicité, et mon approche sera de les rendre le plus constants possible, ne pas leur demander de sortir de leur identité, de jouer comme ils savent le faire et de ne pas prendre trop de risques. »