Luukkonen Série globale

PRAGUE – Ukko-Pekka Luukkonen a emprunté le chemin le plus long, le plus tumultueux, et parfois même le plus traître mentalement, pour finalement obtenir son premier départ en ouverture d’une saison dans la LNH, plus de sept ans après avoir été repêché.

Ça se produira vendredi, quand Luukkonen sera devant le filet des Sabres de Buffalo pour le premier de deux matchs contre les Devils du New Jersey à Prague, dans le cadre de la Série globale Tchéquie 2024 présentée par Fastenal au O2 Arena (13 h HE; NHLN, SN, MSGSN, MSG-B).

Les deux équipes s’affronteront à nouveau samedi (10 h HE; NHLN, SN, MSGSN, MSG-B).

« Ça rapporte, a lancé Luukkonen après l’entraînement, mercredi. Je suis loin d’avoir terminé. Je continue à m’améliorer. Mais j’ai le sentiment d’avoir franchi de grosses étapes pour en arriver à ce point de mériter le poste de partant. »

C’est vers le début de la dernière saison que les dividendes ont commencé à payer pour Luukkonen, quand il s'est emparé pour la première fois du rôle de numéro un des Sabres.

Le Finlandais a maintenu une fiche de 20-14-2 avec quatre blanchissages, une moyenne de buts alloués de 2,31 et un pourcentage d’arrêts de ,919 en 36 départs entre le 6 janvier et la fin de la saison régulière.

Pour cette période, il occupait le premier rang de la LNH pour les matchs joués et les départs, le cinquième rang à égalité pour les victoires et le premier rang à égalité pour les jeux blancs, en plus d’être quatrième pour le taux d’efficacité et troisième pour la moyenne parmi les gardiens ayant joué au moins 20 matchs.

« Il était un des meilleurs gardiens de la Ligue », a résumé l’attaquant Dylan Cozens.

Luukkonen a été récompensé par un nouveau contrat de cinq ans d’une valeur annuelle moyenne de 4,75 millions $, le 24 juillet. Il était joueur autonome avec compensation, alors l’excellente fin de saison est survenue au bon moment pour le jeune homme de 25 ans.

« Maintenant, je dois livrer la marchandise », a affirmé Luukkonen.

Luukkonen a été sélectionné par Buffalo en deuxième ronde (54e au total) lors du repêchage de 2017. Dans les années suivantes, il a évolué dans une ligue de deuxième division en Finlande, dans la Ligue de hockey de l’Ontario (OHL) avec Sudbury, dans l’ECHL avec Cincinnati et dans la Ligue américaine avec Rochester, avant de voir de l’action pour la première fois dans la LNH en 2020-21 (quatre matchs avec les Sabres).

« Quand j’ai joué à Cincinnati, c’était facile de penser qu’il s’agissait d’un tremplin nécessaire pour passer à la prochaine étape, mais il y a ensuite eu des moments plus difficiles, a raconté Luukkonen. Je n’avais pas toujours le meilleur état d’esprit. C’était parfois difficile de penser de la bonne façon. Je n’ai jamais abandonné. Je voulais vraiment percer dans la LNH. »

Il a joué neuf matchs en 2021-22 et a vu plus d’action dans la LNH en 2022-23. Il y a eu de bons moments, comme quand Luukkonen a reçu le titre de recrue du mois de janvier cette saison-là. Mais ils ont été de courte durée.

À la fin de la saison, il affichait un pourcentage d’arrêts de ,892 et une moyenne de 3,61, et il se retrouvait quatrième dans la hiérarchie des gardiens des Sabres, derrière Craig Anderson, Eric Comrie et Devon Levi.

Demeurer positif était loin d’être évident.

« La partie la plus difficile est de passer de l’ECHL à la LAH et de constater que tu ne joues pas bien, a dit Luukkonen. C’est beaucoup plus difficile que d’être dans [l’ECHL]. Ou encore, être rappelé dans la LNH et réaliser que tu ne performes pas bien à ce niveau et que tu as encore plusieurs étapes à franchir. Ce sont les moments les plus difficiles, mais l’important est la façon dont tu vas être en mesure de composer avec ces obstacles. »

Les Sabres ont entamé la dernière saison avec Levi comme no 1, Comrie comme no 2 et Luukkonen comme no 3. Levi a obtenu les quatre premiers départs. Comrie a été envoyé devant le filet pour les deux suivants. Ce n’est qu’au septième match de la saison, le 24 octobre, qu’on a fait appel aux services de Luukkonen.

On a assisté au jeu de la chaise musicale entre les trois jusqu’à ce que Luukkonen émerge, un peu après le jour de l’An. Selon lui, c’est parce qu’il a appris à se faire confiance.

« Le plus important pour moi était de comprendre comment je devais jouer pour connaître du succès et apprendre à avoir confiance en mes moyens, a dit le natif d’Espoo, en Finlande. C’est technique, mais je pense qu’il est surtout question de croire en ces aspects techniques. Les plus grands obstacles se pointent quand tu remets en doute tes propres décisions ou ta façon de jouer. Ça joue sur ta confiance. »

Luukkonen a encore tellement de choses à prouver. Il a joué 100 matchs dans la LNH. Il n’a jamais obtenu le premier départ d’une saison dans la LNH. Il n’a jamais aidé son équipe à connaître un bon départ. Il n’a jamais réellement vécu une course aux séries. Et il a dorénavant un contrat de cinq ans à justifier.

Mais, probablement pour la première fois depuis que Ryan Miller a été échangé en 2014, les Sabres croient avec conviction qu’ils ont un vrai gardien numéro un, quelqu’un qui est passé à travers plusieurs étapes pour en arriver là, qui s’est forgé un mental d’acier pour soutenir la pression et briller.

« On parle d’un gars qui a le désir de continuer à s’améliorer et qui n’a pas emprunté le chemin le plus facile, un gars qui a dû s’améliorer à chaque niveau et mériter [son temps de jeu] dans chaque étape en cours de route, a dit l’entraîneur Lindy Ruff. Je pense que c’est ce qu’il a fait. L’an dernier, il s’est levé en deuxième moitié de saison et a connu de très bons matchs pendant une bonne période. Son expérience dans la LNH est encore relativement mince, mais là où il est rendu aujourd’hui, en comparaison avec le point de départ, démontre qu’il ne fait que continuer à travailler sur son jeu. »

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