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DENVER - Avant le début des séries éliminatoires de la Coupe Stanley, le centre de l'Avalanche du Colorado avait envoyé un texto à son ami et mentor Sidney Crosby, le centre des Penguins de Pittsburgh.

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« Je lui ai demandé s'il avait quelque chose à me dire, a révélé MacKinnon. "Quoi de neuf, Sid?" »
Crosby a répondu ce qui suit : « N'étudiez pas les Flames [de Calgary lors du premier match du premier tour des séries éliminatoires de l'Association de l'Ouest]. Passez à l'attaque. Imposez votre rythme. »
MacKinnon a été blanchi dans la défaite de 4-0 subie lors de ce premier affrontement, mais il croyait que l'Avalanche avait donné le ton. Par la suite, il a amassé huit points (trois buts, cinq aides) en quatre parties et le Colorado a éliminé Calgary en cinq matchs.

CGY@COL, #3: MacKinnon double l'avance de l'Avalanche

Il a maintenant récolté quatre points (deux buts, deux aides) en trois parties contre les Sharks de San Jose en deuxième ronde. L'Avalanche tire de l'arrière 2-1 avant la quatrième rencontre qui aura lieu jeudi au Pepsi Center (22 h (HE); NBCSN, CBC, SN, TVAS).
La séquence de sept matchs avec au moins un point de MacKinnon en séries est la plus longue pour un joueur du Colorado depuis celle de sept parties de Peter Forsberg en 2004. Ses 12 points (cinq buts, sept aides) lui permettent de partager le premier rang des marqueurs en séries avec le centre des Sharks Logan Couture et l'attaquant des Golden Knights de Vegas Mark Stone.
« Quand vous pouvez vous fier à un des meilleurs joueurs au monde, si ce n'est pas le meilleur, vous allez sûrement tirer profit de cette relation », a déclaré l'entraîneur de l'Avalanche Jared Bednar. « Je suis certain que [MacKinnon] a beaucoup appris de lui au fil des années. On le voit par son évolution en tant que professionnel. »
Or, ce qui compte le plus pour l'instant, c'est ce que MacKinnon peut apprendre seul.
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La relation qu'entretiennent MacKinnon et Crosby est bien connue.
Ils ont grandi dans la même ville (Cole Harbour, en Nouvelle-Écosse), ils ont fréquenté la même école secondaire (Shattuck-St. Mary's à Faribault, au Minnesota), ils ont tous deux été réclamés au premier rang du repêchage de la LNH (Crosby en 2005, MacKinnon en 2013) et ils ont embauché le même entraîneur personnel (Andy O'Brien).
Chaque été, ils s'entraînent ensemble. Ils ont même tourné des publicités télévisées ensemble.
« On est un peu comme des frères, a indiqué MacKinnon. Je l'encourage et je sais qu'il m'encourage. Il a gagné la Coupe Stanley trois fois, il a tout fait. C'est un des meilleurs joueurs de l'histoire, alors c'est génial de pouvoir compter sur son soutien et sur ses conseils quand il est disponible. »
Et voici où cette histoire devient intéressante.
MacKinnon a suivi Crosby lorsque celui-ci participait aux séries éliminatoires, mais il ne l'étudiait pas. Il se rendait au pub The Stubborn Goat à Halifax avec ses amis et il le regardait en mode « partisan ».
À la suite des conquêtes de la Coupe Stanley des Penguins en 2016 et en 2017, il est allé aux fêtes organisées par Crosby. Il a observé la Coupe de près, mais il ne l'a pas touchée et il ne l'a surtout pas soulevée.
Il y a certaines choses qu'il faut gagner avant de pouvoir les faire.
« On ne sait pas ce que c'est avant de l'avoir vécu et d'avoir joué dans ce contexte, a ajouté MacKinnon. Je ne peux pas vraiment l'exprimer avec des mots. Je commence à le ressentir un peu. Il a accompli dix fois plus de choses que moi, mais je commence à le comprendre un peu, je crois. »
Quand on lui demande quelle est la chose la plus importante qu'il tenait à vivre de lui-même, MacKinnon répond : « Les hauts et les bas des séries. »
L'Avalanche a participé aux séries éliminatoires à la première année de MacKinnon dans la LNH en 2013-14. Il avait obtenu dix points (deux buts, huit aides) en sept parties, mais l'équipe s'était inclinée au premier tour contre le Wild du Minnesota.
Le Colorado a ensuite été exclu des séries jusqu'à l'an dernier. MacKinnon a alors récolté six points (trois buts, trois aides) en six matchs et l'Avalanche a perdu au premier tour contre les Predators de Nashville.
« On était seulement contents d'être là, a admis MacKinnon. Personne ne l'a dit, mais je crois que tout le monde savait qu'on allait perdre et c'est ce qui est arrivé. »
L'atmosphère est différente cette année. Après avoir perdu le premier match du premier tour contre les Flames, les joueurs de l'Avalanche n'étaient pas ébranlés. Ils ont gagné les quatre parties suivantes. Après s'être inclinés lors du premier match du deuxième tour contre les Sharks, ils ont égalé la série. Maintenant, ils doivent à nouveau rebondir.
« On croit qu'on peut gagner la Coupe, a mentionné MacKinnon. On n'était pas certains de se qualifier pour les séries, mais maintenant, on croit qu'on peut battre n'importe qui. C'est vraiment une belle sensation.
« Je n'ai jamais ressenti ça avant et je crois que personne dans cette équipe ne l'a déjà ressenti. Ça fait longtemps qu'on attendait ce moment. C'est ma sixième saison. Je n'avais jamais franchi le premier tour avant cette année, alors c'est très excitant. »
Le prochain conseil n'a rien d'extraordinaire. Par contre, c'est une chose de l'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre, même lorsqu'il s'agit de Crosby, mais c'en est une autre de le découvrir par soi-même.
« Chaque match est différent, a affirmé MacKinnon. Chaque match est nouveau et c'est une autre occasion de s'améliorer et de gagner, peu importe ce qui est arrivé la veille. C'est comme ça que je vois les choses maintenant. »
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MacKinnon et Crosby sont des joueurs différents et ils ont des personnalités différentes. Cependant, ils ont quelques points en commun, dont un, en particulier.
« Ce sont deux joueurs extrêmement compétitifs et je trouve ça génial », a déclaré le défenseur Ian Cole, qui a joué avec Crosby à Pittsburgh de 2015 à 2018 avant de se joindre à l'Avalanche comme joueur autonome l'été dernier. « C'est ce qui les pousse à être des joueurs d'élite comme ils le sont. Ils se battent pour chaque rondelle, à chacune de leurs présences et lors de chaque séance d'entraînement.
« Il y a des gars dans ce vestiaire qui ont peur d'attaquer à deux contre un avec Nathan ou de lui faire une passe parce que c'est intimidant. Il est toujours très concentré et très intense… On sait que si on attaque avec lui, on doit être alerte et c'est la même chose avec Sid. »
MacKinnon est passé à un niveau supérieur. Il a inscrit 97 points (39 buts, 58 aides) en 74 parties la saison dernière, puis il en a récolté 99 (41 buts, 58 aides) en 82 matchs cette année. Le centre de 23 ans veut toujours avoir la rondelle et il est si rapide et si agile qu'il peut réaliser des jeux que les autres ne peuvent pas faire.
Parfois, ses coéquipiers doivent se retenir pour ne pas toujours lui remettre le disque.
« Il y a de la pression et des attentes et on le sent parfois quand on joue avec lui », a indiqué l'attaquant Alex Kerfoot, qui évolue souvent à la droite de MacKinnon. « Mais c'est parce qu'il est tellement bon qu'on veut lui donner la rondelle afin qu'il fasse des jeux. En fait, on ne veut pas le ralentir. »
Si MacKinnon intimide ses coéquipiers, imaginez ce qu'il inspire chez les défenseurs adverses.
Les Sharks ont neutralisé l'Avalanche pendant presque toute la partie lors du troisième affrontement entre ces deux équipes, mardi. Toutefois, MacKinnon n'a besoin que d'un tout petit espace pour réaliser un jeu.
Après que Cole eut intercepté une longue passe du défenseur des Sharks Brent Burns, il a repéré MacKinnon qui sautait dans la mêlée. En une fraction de seconde, MacKinnon s'est amené dans la zone de San Jose et il a laissé partir un boulet de canon du cercle droit qui a touché la cible du côté éloigné. C'est ainsi que l'avance de 2-0 des Sharks a été réduite à 2-1 à 15:51 de la deuxième période. L'Avalanche a créé l'égalité 2-2 en troisième avant de s'incliner 4-2.

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« Quand il a la rondelle en zone neutre, les [défenseurs] paniquent devant lui, a expliqué Kerfoot. Il est si rapide, si agile et il attaque constamment. Alors, quand il fonce, ses adversaires reculent instinctivement.
« Parfois, il ne peut pas contourner les défenseurs adverses parce qu'ils le respectent trop. Ils savent à quel point il est rapide et ils ne veulent pas se faire déjouer. Ils lui laissent tellement d'espace qu'il va revenir sur ses pas pour trouver un coéquipier qui s'est démarqué. C'est aussi un excellent fabricant de jeux. »
Crosby a de quoi être fier.