ST-PAUL, Minnesota – Marc-André Fleury a la réputation de l’ultime coéquipier, mais aussi celle d’un très bon joueur de tours.
« Il ne m’a jamais fait un mauvais coup, a dit le directeur général du Wild du Minnesota, Bill Guerin. Il sait que j’aurais pris ma revanche, alors il n’osait pas. Mais il faut dire qu’il était pas mal plus jeune quand je jouais avec lui à Pittsburgh et moi j’étais pas mal plus vieux! »
S’il n’a jamais eu la chance de taquiner Guerin, Fleury l’a fait contre plusieurs de ses coéquipiers depuis ses débuts dans la LNH en 2003-2004, il y a déjà 20 ans. Il a offert une petite liste de ses meilleurs mauvais coups avec les Penguins de Pittsburgh, les Golden Knights de Vegas et le Wild.
« Avec les Blackhawks, je ne peux pas identifier un mauvais coup », a dit Fleury lors d’un entretien avec LNH.com, mercredi, au centre d’entraînement du Wild. « Je n’ai pas joué à Chicago assez longtemps et nous ne gagnions pas. Ce n’était pas le temps de faire un mauvais coup. Tu dois choisir le moment. »
Les Penguins :
« C’est là que j’ai fait le plus de mauvais coups. J’aime l’histoire à l’hôtel. Nous avions sorti les meubles d’une chambre pour les placer devant l’ascenseur. Nous avions vidé la chambre de Ben Lovejoy et Mark Letestu. Brent Johnson, Matt Cooke et Sidney y avaient aussi participé. Quand ils sortaient de l’ascenseur, ils pouvaient trouver les lits avec les tables de chevet, les cadres et d’autres décorations. »
Les Golden Knights :
« Hum. Il y a quelques options. Je dirais pour un voyage avec les pères. J’avais volé la clé d’un père et j’avais fait un tipi avec le matelas, les couvertes et les meubles de la chambre. C’était le père d’Alex Tuch. »
Le Wild :
« J’ai plusieurs mauvais coups, mais surtout une seule cible : **Brandon Duhaime**. Il avait fait la gaffe de dire que je jouais bien pour un vieux de 50 ans après un match contre Boston. Il avait dit ça à la télévision. Je prenais souvent ses vêtements, je les cachais et je les remplaçais par des affaires laides. J’avais déjà attaché ses souliers et nous les avions cloués contre la tablette de son casier. J’ai coupé ses bas, ses boxeurs. J’ai déjà volé ses souliers propres, son veston et sa chemise. Mais je lui avais laissé un manteau de fourrure. Je lui avais aussi acheté des bottes avec du gros poil blanc.
« J’avais du plaisir avec Brandon, je m’entendais bien avec lui. Je ne peux maintenant plus l’agacer puisqu’il a été échangé à l’Avalanche du Colorado. »
Le doyen des gardiens
À 39 ans, il fêtera ses 40 ans le 28 novembre prochain, Fleury est le plus vieux gardien de la LNH. Cette longévité s’explique mieux avec quelques statistiques. Brock Faber n’avait qu’un an quand Fleury a fait ses débuts à Pittsburgh.
Et si Alexander Ovechkin est celui qui a marqué le plus de buts (27), le Québécois a donné des buts à trois duos de pères et de fils : Keith et Matthew Tkachuk (Brady n’a pas encore marqué contre lui), Mike et Cole Sillinger et Michael et William Nylander.
« Quand tu es dans l’équipe, tu ne réalises pas trop. Mais quand on me donne des chiffres, je comprends mieux, a dit Fleury. C’est fou de croire que Faber (21 ans) avait juste un an quand j’en étais à ma saison recrue avec les Penguins. Il y a des joueurs dans la LNH qui n’étaient pas encore au monde. Sur la route, je le vis aussi. J’ai croisé un jeune homme avec de la barbe et bien musclé. Il m’a raconté que nous étions des voisins quand je jouais à Wilkes-Barre. Il avait trois ou quatre ans. Aujourd’hui, il a près de 25 ans. C’est fou comme le temps passe rapidement. Je me trouve parfois plus vieux en regardant les vêtements des plus jeunes. J’étais plus traditionnel dans mes choix. »
À sa deuxième saison complète cette année au Minnesota, Fleury a atteint deux marques personnelles importantes. Il a devancé Patrick Roy au deuxième rang pour les victoires et il est devenu le quatrième gardien, après Martin Brodeur, Roy et Roberto Luongo, à obtenir le chiffre symbolique des 1000 matchs.
« Les victoires représentent la statistique qui me rend le plus fier, c’est pour ça que je joue au hockey. Le concept d’équipe reste crucial. Je ne gagne pas un match tout seul. J’ai besoin d’être bien entouré. Pour moi, il s’agit de la statistique la plus importante. »
Il a également eu une pensée pour son père, André, décédé au mois de novembre 2019.
« Papa, c’était un gros fan de hockey. C’était mon plus grand fan. J’aurais aimé partager avec lui les réalisations qui m’arrivent vers la fin de ma carrière, les victoires pour devancer Roy, le 1000e match. Il a aussi manqué mon trophée Vézina. J’aurais aimé qu’il soit encore là. Je me console en disant que nous avons bu dans la Coupe Stanley ensemble plus d’une fois. J’y pense encore. J’étais tellement heureux de le voir soulever la Coupe.
« Je m’ennuie aussi des petits trucs du quotidien. Je lui téléphonais souvent après un match ou le lendemain matin pour jaser de hockey et de la vie. »