Au quart de la saison régulière, les nouvelles acquisitions des Canadiens de Montréal en donnent pour leur argent à Marc Bergevin, et ça le rend heureux. Le directeur général affirme en contrepartie être loin d'être satisfait et s'attendre à davantage de l'équipe et de certains vétérans.
Marc Bergevin en veut davantage
Le directeur général des Canadiens se dit heureux du début de saison de l'équipe, mais pas satisfait
« On s'attend à plus de Tomas Tatar… On s'attend à plus de Paul Byron…. Phillip Danault fait partie de ceux dont on s'attend à plus », n'a pas caché Bergevin en visioconférence, lundi, au sujet des trois attaquants.
Le jeu de puissance? « On s'attend à mieux. » L'infériorité numérique? « Même chose, on doit être meilleurs. »
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Les Canadiens (9-4-2) ont entrepris la saison de brillante façon, Bergevin a de quoi se bomber le torse. Dernièrement toutefois, l'équipe a montré des relents de travers de la saison dernière, ce qui vient teinter le bilan que le D.G. fait des 15 premiers matchs.
La remontée victorieuse de troisième période contre les Maple Leafs de Toronto, samedi, n'a pas dissipé tous les doutes.
« Ç'a été une grosse victoire, mais on a devant nous une bonne semaine d'entraînement avant d'entreprendre une portion très chargée du calendrier », a soulevé Bergevin, en évoquant la trêve de six jours avant la prochaine rencontre. « Nous avions bien commencé la saison en marquant beaucoup de buts, mais les équipes font les ajustements et nous avons relâché sur les détails. Toutes les équipes connaissent des hauts et des bas. Il n'y a pas de matchs faciles. La dernière équipe qui a connu une saison presque parfaite, c'est le Lightning de Tampa Bay (en 2018-19) et ils ont perdu quatre matchs de suite contre les Blue Jackets de Colombus en séries éliminatoires. »
Bergevin a ajouté que tout souriait au CH en début de saison et que, dernièrement, l'équipe n'a pas obtenu sa part de bonds favorables.
« Il faut que nous retrouvions notre concentration, a-t-il insisté. Les équipes resserrent le jeu en défense, les buts seront plus difficiles. L'absence de calendrier préparatoire a fait que le rodage a pris plus de temps. On va assister à du hockey plus serré à compter de maintenant. »
Byron, Tatar et Danault
Ce qui nous amène à l'évaluation individuelle des joueurs. Commençons par Byron parce qu'il a été d'actualité.
L'équipe a soumis le nom du vétéran au processus du « ballottage », dimanche, s'exposant à la possibilité qu'il parte sous d'autres cieux.
Bergevin a expliqué qu'on a couru le risque afin de pouvoir récupérer de l'espace sous le plafond salarial.
Byron n'a finalement pas été réclamé par aucune autre équipe et il passera la semaine au sein de l'escouade de réserve.
« Il y a toujours un risque, a souligné Bergevin. Mais, en raison du contexte financier particulier, nous réalisons depuis le début de la saison que les équipes se montrent très prudentes avec le ballottage. C'est donc un outil que nous pouvons utiliser et que nous verrons être utilisé plus souvent à l'avenir. C'est la nouvelle réalité pour les joueurs et les équipes. »
Cela dit, si Byron était tout feu tout flamme cette saison, la décision aurait été plus difficile à prendre.
« Claude a discuté avec Paul. J'ai parlé avec Paul », a confié Bergevin, en disant qu'il fallait départager le côté humain et le volet des affaires. « Il sait qu'il y a de la place pour de l'amélioration. On s'attend à plus de lui. »
Bergevin a tenu les mêmes propos à l'endroit de Tatar, qui a été laissé de côté, samedi, et de Danault, qui n'est pas l'ombre de lui-même.
« Les gars doivent se battre davantage pour leur temps de jeu en raison de la profondeur dans l'équipe, a-t-il noté. Claude peut plus facilement prendre des décisions difficiles. Tomas a écopé, mais ça ne veut pas dire qu'il ne rejouera pas. On veut qu'il nous en donne plus, il le sait. On espère le voir revenir plus fort. »
Coïncidence ou pas, les deux attaquants écoulent leur dernière saison contractuelle chacun.
« Je ne vois pas de lien à faire. Il faudrait demander aux joueurs. Joel Armia est à sa dernière année de contrat et il joue bien. »
Danault a déjà mentionné que le dossier est une source de tracasseries sur le plan personnel, bien qu'il fasse tout en son possible pour que ce ne soit pas une source de distractions pour l'équipe.
Bergevin a dit qu'il souhaitait voir les unités spéciales faire beaucoup mieux. Le début de saison a été prometteur, mais le jeu de puissance et l'infériorité numérique ont perdu de leur efficacité.
« L'exécution est moins bonne en avantage numérique. Les gars tentent de trop forcer le jeu au lieu de simplement tirer la rondelle vers le but et de s'y élancer pour les retours. Ce n'est pas obligatoire de tout le temps marquer, mais si on pouvait au moins se donner du rythme avec une attaque massive. Je m'attends à ce que ça se replace. »
Au rayon des aspects positifs, Bergevin a souligné à grands traits le rendement des quatre vétérans qu'on a greffés au noyau, particulièrement le brio des attaquants Josh Anderson et Tyler Toffoli. Les deux en donnent plus que ce qu'on espérait d'eux, avec neuf et 10 buts, respectivement.
« Josh coche toutes les cases des qualités qu'on voyait en lui, a-t-il imagé. Il apporte une bonne contribution même quand il ne marque pas, avec son implication physique.
« Ty (Toffoli) est un marqueur futé, mais ce qui est également remarquable dans son cas c'est son souci du détail. Quand la rondelle quitte la lame de son bâton, c'est pour se retrouver dans un meilleur endroit. Je vois en lui tout ce que les recruteurs m'avaient dit.
« Joel (Edmundson) a apporté une stabilité en défense. Avec lui à ses côtés, Jeff (Petry) peut s'exprimer librement à l'attaque.
« Et Jake (Allen) nous donne de bonnes performances en relève de Carey (Price) devant le but. »
Voici d'autres déclarations du directeur général lors de la visioconférence.
Au sujet des jeunes joueurs de centre Nick Suzuki et Jesperi Kotkniemi:
« Ils font du bon travail en général. Ils connaissent une baisse, mais il y en aura d'autres. De l'adversité, c'est toujours bon. Ça fait partie de l'apprentissage. On me faisait remarquer que Kotkaniemi est un des 10 plus jeunes joueurs dans la LNH. On lui confie beaucoup de responsabilités, il va apprendre. Il faut composer avec les inconvénients de la croissance des deux. Leur rendement est plus une source de préoccupation pour les amateurs. Nous ne sommes nullement inquiets à l'interne. »
Au sujet de la demande d'échange du défenseur Victor Mete :
« Au grand jamais, un agent de joueur va gérer notre équipe. Victor, Claude a expliqué pour quelles raisons il l'a inséré dans la formation. L'intervention de l'agent n'a rien eu à voir. Victor est jeune et il possède un bon coup de patin. Son salaire est avantageux pour nous. J'ai clairement indiqué à son agent que nous n'avions aucune intention de l'échanger. »
Au sujet de la possibilité de repousser la séance de repêchage cette année :
« Dans un monde idéal, on repousserait d'un an. Nous ne connaissons pas les joueurs, la situation est de plus en plus difficile. La décision appartient à l'Association des joueurs et la LNH, mais je vous dis ce que je préférerais. »
Au sujet du défenseur recrue Alexander Romanov :
« Il a connu un bon début, mais il s'est éparpillé par la suite en voulant être trop partout sur la glace. C'est normal, c'est un jeune défenseur. Dernièrement, il a été plus en contrôle. Nous le ferons jouer tant qu'il jouera comme ça. »
Au sujet de l'espoir Cole Caufield, premier choix de l'équipe en 2019 (15e au total), qui s'illustre dans les rangs universitaires américains :
« Il pourrait joindre l'équipe après sa saison, dépendamment de la situation dans laquelle nous nous retrouverons. Il devrait se soumettre à une quarantaine de 14 jours. Cole joue très bien, il a affiché une belle progression au cours de la dernière année. Ce qui est assuré, c'est qu'on lui demandera de faire le saut dans les rangs professionnels après cette saison. Il dictera après l'endroit où il jouera. »
Bergevin a mentionné que le défenseur Jordan Harris (troisième ronde en 2018) est un autre espoir universitaire qui cogne à la porte des pros.