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Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

Pierrick Dubé n’a jamais caché ses ambitions de signer un contrat de la LNH, l’an dernier, et son excellente fin de saison avec le Rocket de Laval tendait à confirmer le potentiel de réaliser son rêve. À plusieurs reprises, le droitier de 22 ans avait laissé entendre que son objectif à la fin de la saison serait de décrocher un contrat de la LNH, à Montréal ou ailleurs.

C’est finalement à Washington qu’il l’a obtenu.

Dès le 1er juillet, Dubé et les Caps se sont entendus sur un contrat de recrue de deux ans. Une excellente entente qui témoignait une énorme confiance de la part de l’organisation envers un joueur qui avait amorcé la saison 2022-23 avec un simple essai professionnel au camp du Rocket. Un départ fracassant de 14 points en neuf matchs chez les Lions de Trois-Rivières avait forcé le Rocket à le rappeler, et il n’a jamais plus regardé derrière avec une production de 32 points en seulement 44 matchs.

Dubé a poursuivi sur sa lancée et a déjà 14 buts au compteur avec les Bears de Hershey, le club-école des Capitals – qui est d’ailleurs champion en titre de la Coupe Calder. Il occupe à égalité le troisième rang des buteurs du circuit et obtient des minutes de qualité au sein d’une formation équipée jusqu’aux dents pour coller un deuxième championnat d’affilée.

« Je suis très content que les choses continuent de tourner en ma faveur à Hershey », a mentionné Dubé à quelques heures d’une victoire sans équivoque de 7-1 des Bears, à l'occasion de son premier match contre son ancienne équipe, le 16 décembre. « J’ai connu un très bon camp à Washington et on m’a très bien accueilli ici par la suite. C’est bien de constater que ce que je faisais de bien l’an passé s’est transposé dans une nouvelle équipe. »

Non seulement avait-il été productif la saison dernière à Laval, il l’avait aussi fait aux moments les plus importants de la saison. Lors des 10 derniers matchs de la campagne, alors que le Rocket avait besoin de tous les points possibles afin de se qualifier pour les séries, Dubé a inscrit sept buts, dont deux filets gagnants. Match après match, Jean-François Houle utilisait à outrance son trio complété par Mitchell Stephens et Emil Heineman afin de générer de l’offensive. Dynamisé par les efforts d’un trio littéralement en feu, le Rocket a pu se qualifier en séries grâce à huit victoires à ses neuf dernières sorties.

L'attaquant de 22 ans croit que c’est précisément cette lancée de fin de saison qui a pu convaincre les Capitals de lui offrir le contrat auquel il aspirait.

« Je pense que depuis le début de ma carrière, je prouve aux gens que je suis capable de jouer, peu importe le niveau où j’évolue, avance-t-il. Je suis capable de m’adapter assez rapidement. L’organisation m’a dit au moment de signer mon contrat qu’ils croyaient en avoir assez vu pour croire en mes capacités de faire (de moi) un joueur de la LNH et de continuer de me développer. C’est sûr que d’entendre des choses comme ça, c’est très flatteur et ça te donne envie d’en faire encore plus pour l’organisation. »

Dubé continue donc de monter les échelons vers la LNH à une vitesse assez phénoménale. Le déclic s’est produit pour lui au printemps 2022 avec les Cataractes de Shawinigan. Ses 12 buts en 16 matchs de séries éliminatoires, dont le but vainqueur en prolongation du cinquième match de la finale contre les Islanders de Charlottetown, avaient permis à la plus vieille concession de la LHJMQ de remporter le tout premier trophée Gilles-Courteau de son histoire. 

Depuis ce temps, le natif de Lyon en France vit très bien avec le sobriquet de joueur des grandes occasions.

« Je suis un gars avec beaucoup de caractère, a commencé par dire Dubé. Comme n’importe qui, je n’aime pas perdre. J’aime surtout faire la différence dans les moments où ça compte le plus. J’essaie de lever mon jeu d’un cran quand je sais qu’on a besoin d’un petit quelque chose de plus. Je prends ça comme source de motivation. Je suis chanceux d’évoluer pour de bonnes équipes depuis quelques années et ça me permet de me signaler encore plus dans les grands moments. »

On peut se demander pourquoi les Canadiens de Montréal n’ont pas cherché davantage à s’assurer les services d’un jeune joueur en pleine progression. En lisant entre les lignes, on comprend que l’arrivée massive de jeunes joueurs déjà repêchés et sous contrat dans la LNH limitait les options pour retenir les services de Dubé. Chose certaine, ne comptez pas sur lui pour manifester une quelconque déception. 

« En tant que joueurs de hockey, on a tous nos endroits où on se sent vraiment à l’aise pour poursuivre nos carrières, et je pense que c’était exactement ça pour moi à Laval, a-t-il dit. J’ai vraiment adoré mon temps là-bas avec un encadrement de première classe. Je n’ai que du bon à dire de mon court temps passé avec le Rocket. On m’offrait tout simplement une meilleure occasion de me rapprocher de mon rêve. C’est bien correct comme ça. Le hockey est une business, après tout. »

Pour l’instant, Dubé ne se fait pas d’attentes quant à un éventuel premier rappel dans la grande ligue. Jusqu’à maintenant, les Capitals ont préféré faire appel à des vétérans comme Joe Snively et Nicolas Aubé-Kubel, ou encore à des espoirs de première ronde comme Hendrix Lapierre et Ivan Miroschnichenko pour pourvoir leurs besoins à l’attaque. 

Il se sent toutefois plus près que jamais de son rêve, et il redouble d’efforts afin qu’il se réalise.