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NEW YORK - Mika Zibanejad n'allait quand même pointer la faille dans son armure à un moment aussi crucial de la bataille qui l'oppose aux Devils du New Jersey.
L'attaquant des Rangers de New York n'allait pas avouer que la pression commençait drôlement à lui peser lourd sur les épaules. Sans but dans les cinq premiers matchs de cette série de premier tour, on avait bien senti, dans les derniers jours, que l'on tentait de détourner l'attention de la vedette du club.

Ainsi, on avait vanté la qualité de son jeu défensif, l'importance du jeu collectif et de la production secondaire chez les Rangers. Tout pour éviter de parler de l'éléphant dans la pièce. Parce que les Rangers sans l'apport de leur meilleur buteur en saison régulière (39) n'étaient pas vraiment eux-mêmes.
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On écrit au passé parce que ça appartient justement au passé. Zibanejad et sa troupe ont regagné un peu de leur identité, samedi, quand il a finalement débloqué dans une victoire de 5-2 qui leur a permis d'éviter l'élimination et d'étirer la série jusqu'à la limite - le match ultime aura lieu lundi au New Jersey.
« J'ai simplement lancé et la rondelle est rentrée, a-t-il ironisé après le match, probablement un peu tanné de parler de cette disette. Dans un monde idéal, je marquerais sur tous mes tirs, mais ce serait trop facile et ce sport ne l'est pas. Il suffisait que je continue de me faire confiance et de croire en mes coéquipiers. »
Ç'a fonctionné. Et son but aurait difficilement pu être plus important. En déjouant Akira Schmid d'un tir des poignets précis de la zone payante, le Suédois a procuré aux siens une avance de 2-1 en milieu de deuxième - une priorité qu'ils ont su conserver jusqu'à la toute fin du match.
« C'était un énorme but pour nous, a observé l'entraîneur Gerard Gallant. Mika est évidemment un de nos meilleurs éléments. On a parlé de son importance tout au long de la saison. Il ne jouait pas mal, mais il est bâti pour marquer. C'est ce qu'il a fait dans un moment important. »

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Pendant que Zibanejad était mitraillé de questions sur son but en conférence de presse, Chris Kreider a senti le besoin de venir à la rescousse de son complice en dédramatisant un peu la situation. Comme s'il voulait éviter que l'on ressasse les sentiments qui habitaient le marqueur qui ne marquait pas.
« Il ne faut pas oublier qu'il doit jouer avec moi, a-t-il lancé. Je ne suis pas vraiment un joueur prodigieux. »
On se demande bien ce que Kreider qualifierait de prodigieux, parce qu'avec ses six buts et trois aides en six rencontres, il doit s'approcher de la définition du mot. Le vétéran n'était pas au cœur des problèmes de production des Rangers, loin de là. Mais il avait besoin d'aide au plus vite.
Tarasenko aussi
Les hommes de Gallant n'avaient inscrit que deux buts à leurs trois derniers matchs, des défaites, et ils n'avaient plus le droit à l'erreur. Zibanejad a montré signe de vie, et Vladimir Tarasenko a fait de même en marquant son troisième but de la série - son premier depuis le match no 2.
« Ils ont attaqué davantage, a analysé le pilote. Nous étions en retard 3-2 dans la série. La mentalité était d'attaquer plus et de marquer plus de buts. Nos gros canons ont joué dur et ont trouvé le moyen de marquer quelques buts face à Schmid. […] Les gros noms se sont levés. Ç'a fait une grosse différence. »

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Reste qu'on a tenu, dans le vestiaire de la formation new-yorkaise, à éviter de laisser croire que le sort de l'équipe reposait seulement entre leurs mains. Ce n'est pas faux, dans un sens. Barclay Goodrow et Braden Schneider ont eux aussi contribué à l'attaque dans cette victoire.
« On peut se pencher sur les gars qui ne produisent pas et tout ça, mais on sait ici que tout le monde peut faire sentir sa présence, a conclu Adam Fox. C'est ce dont on a besoin. C'est bien pour les gars qui ont la pression de produire de le faire, mais on aura besoin de l'effort de tout le monde. »
Reste que c'est toujours mieux quand les gros canons s'occupent de sonner la charge.