Juraj Slafkovsky, partout à la fois
L'imposant attaquant slovaque a joué avec six équipes dans quatre pays sur trois continents cette saison
Et ça ne semble pas trop le déranger. Même s'il venait de se taper deux jours intenses de voyagement depuis la Finlande, où il participait au Championnat du monde senior, l'imposant ailier affichait un large sourire lorsqu'on l'a rencontré en coulisses de la séance d'évaluation des espoirs, à Buffalo.
« Nous avons été éliminés jeudi, nous sommes retournés en Slovaquie vendredi, et je suis parti pour venir ici samedi, a-t-il raconté en entrevue avec LNH.com. Les aéroports en arrivant aux États-Unis, c'était tout un gâchis. Mais bon, je suis ici maintenant et c'est tout ce qui compte. »
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Il faut croire que le Slovaque de 18 ans a appris à gérer les inconvénients du voyagement au cours des derniers mois. En même temps, avait-il vraiment le choix? Slafkovsky a disputé des matchs dans quatre pays différents sur trois continents avec six équipes différentes.
Il a amorcé ce long périple en représentant son pays à la Coupe Hlinka-Gretzky en Slovaquie, au mois d'août, puis au Championnat mondial junior à Edmonton, en décembre. Ensuite sont venus les Jeux olympiques de Pékin, en février, et finalement le Championnat du monde ce mois-ci, en Finlande.
Tout ça, en plus de disputer 31 matchs avec TPS dans la Liiga, la ligue professionnelle finlandaise, et 11 rencontres avec le club junior de cette organisation. Partout où il est passé, le jeune homme a démontré sa grande capacité d'adaptation et a réussi à avoir un impact sur le rendement des siens.
C'est sans contredit ce qui explique qu'il a terminé cette année mouvementée au premier rang sur la liste des meilleurs espoirs internationaux du Bureau central de recrutement de la LNH.
« Ç'a parfois été plus difficile de m'adapter à certains systèmes, mais j'ai vu ça comme des occasions d'expérimenter plein de choses différentes, a-t-il fait valoir. Ce sera bon pour moi à l'avenir d'avoir vu différents systèmes offensifs et défensifs.
« Cette saison a été éreintante, mais je n'ai jamais ressenti trop de fatigue. Peut-être un peu au début des séries éliminatoires, mais c'est vite rentré dans l'ordre. Nous avons eu deux ou trois jours de congé et j'étais prêt à jouer de nouveau. Je suis toujours content de jouer au hockey, je ne m'en plains pas. »
À ce stade-ci de sa carrière, il serait très difficile de remettre en question sa passion pour le sport. À l'âge de 15 ans, le jeune Slafkovsky a quitté le nid familial et le confort de sa ville natale de Kosice pour joindre le programme du TPS, à Turku, en Finlande. Il a pris cette décision avec en tête la ferme intention de « faire tout ce que ça prend pour un jour atteindre la LNH ».
Trois ans plus tard, il cogne solidement à la porte. Il pourrait même devenir le Slovaque repêché au plus haut rang depuis Marian Gaborik, le troisième choix de l'encan 2020.
« Je voulais du changement et je savais que la Liiga était très compétitive et surtout très rapide, a-t-il raconté. Je n'étais pas un grand patineur, et je ne dis pas que je suis un marchand de vitesse maintenant, mais je savais que ça m'aiderait à améliorer cet aspect de mon jeu.
« C'est certain que je me suis ennuyé de mes parents et de mes amis. C'était dur de voir des photos d'eux en train de s'amuser alors que j'étais seul dans un autre pays. Mais je me disais qu'il fallait payer le prix pour éventuellement en récolter les fruits. »
Prêt, pas prêt?
La récolte semble être bonne. Après un début de saison au cours duquel il a fait la navette entre la Liiga et la ligue junior, Slafkovsky a retenu l'attention de la planète hockey en marquant sept buts en autant de matchs lors du tournoi olympique.
« Je n'avais pas beaucoup d'occasions dans la Liiga, je ne jouais pas régulièrement, a-t-il affirmé. Mais après le tournoi olympique, j'ai obtenu plus de chances avec TPS. […] Je savais comment jouer au hockey avant les Olympiques, mais chaque joueur a besoin des projecteurs à un moment ou à un autre. Pour moi, ç'a fonctionné. »
Le patineur de 6 pieds 4 pouces et 218 livres aura finalement disputé 31 matchs contre des hommes, récoltant cinq buts et cinq aides au passage. Reste à voir si cette courte expérience professionnelle sera suffisante pour lui permettre de faire le saut en Amérique du Nord dès l'an prochain.
« Mon but est de faire le saut, a-t-il assuré. Ça dépendra des besoins de l'équipe qui me sélectionnera. Je suis aussi prêt à jouer dans la Ligue américaine s'il le faut. Je ferai tout en mon pouvoir cet été pour amener mon jeu au niveau où il doit être pour tout ce qui viendra la saison prochaine. »