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Même en grandissant à Hohenems, une petite ville d'à peine 17 000 âmes située dans l'ouest de l'Autriche, David Reinbacher y a toujours cru. Jamais le rêve d'évoluer un jour dans la LNH ne lui a paru inatteignable.

Le défenseur de 18 ans n'a peut-être pas pu compter sur de nombreux modèles de réussite en provenance de son pays natal comme source d'inspiration, mais il avait tout ce dont il avait besoin pour y arriver : le talent, d'abord, et la détermination.
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« Bien sûr que je rêvais à la LNH », a-t-il lancé comme s'il s'agissait d'une évidence. « C'est le rêve de tous les jeunes hockeyeurs de jouer dans la meilleure ligue au monde. J'ai toujours voulu que mon passe-temps devienne mon travail et je suis plutôt heureux de la façon dont le plan se déroule. »
Ce fameux plan lui permettra probablement de devenir le troisième Autrichien à être réclamé au premier tour du repêchage depuis 2020 - après Marco Rossi (neuvième au total en 2020) et Marco Kasper (huitième en 2022). Reinbacher figure au cinquième rang des espoirs internationaux sur la liste finale du Bureau central de dépistage de la LNH.
Il rejoindra un groupe de cinq joueurs du pays à avoir été repêchés dans les trois dernières années, après une disette de 14 ans sans produire d'espoirs.
« Ces deux gars m'inspirent, c'est certain », a-t-il dit au sujet des deux Marco. « Ils viennent tous les deux d'une petite ville comme moi. Ça prouve que tout est possible. Ils ont travaillé fort et ils ont atteint leur rêve. »
Ils ont eux aussi fait les sacrifices nécessaires pour y arriver. Rossi a évolué en Suisse avant de disputer deux saisons dans la Ligue de hockey de l'Ontario, tandis que Kasper a opté pour un développement en Suède.
Reinbacher a quant à lui pris la direction de la Suisse, en suivant les traces de son frère aîné Tobias. Leurs parents ont d'abord fait l'aller-retour de près de deux heures entre l'aréna et leur domicile pendant une saison, jusqu'à ce que le paternel décide de louer un appartement à Kloten, où il a lui aussi déménagé.
« Je savais que je devais changer de pays pour continuer de m'améliorer, a raconté Reinbacher. Je sais maintenant que c'était la meilleure décision à prendre. […] Il y a toujours eu de la compétition entre mon frère et moi autour du sport. Mais à l'appartement, mon père s'est assuré qu'on ne parle pas de hockey. »
Maintenant âgé de 21 ans, Tobias est rentré dans son pays natal pour poursuivre sa carrière, tandis que son jeune frère a fait la pluie et le beau temps dans la Ligue nationale suisse avec le EHC Kloten. L'arrière de 6 pieds 2 pouces et 187 livres a totalisé trois buts et 19 aides en 46 matchs.
Il a également été l'un des défenseurs les plus utilisés de son équipe, incluant en avantage numérique. Il a sans aucun doute réussi à gagner la confiance de son entraîneur Jeff Tomlinson à sa toute première saison contre des hommes.
« C'est un défenseur complet qui a une bonne présence physique », a fait valoir Goran Stubb, le directeur européen de la Centrale de dépistage. « Il ne se retrouve jamais hors position, il joue de façon mature et s'implique dans le jeu. Il peut aussi apporter une touche agressive au besoin. »
Un pilier
Si le nom de Reinbacher vous dit quelque chose, c'est peut-être parce que vous l'avez vu à l'œuvre au dernier Championnat mondial junior. Malgré la relégation de l'Autriche à la suite d'un tournoi plutôt ardu, il a réussi à attirer l'attention en jouant le rôle de quart-arrière de cette brigade défensive à la perfection.
« Il réalise plusieurs petits jeux intelligents », a vanté son compatriote Vinzenz Rohrer, l'espoir des Canadiens de Montréal. « C'est un bon gars qui se concentre sur les détails en tout temps. Cette qualité est importante s'il souhaite continuer de se développer et atteindre le prochain niveau. »
Nullement intimidé par l'ampleur de la scène internationale, il avait amassé deux aides en cinq matchs - l'Autriche n'a inscrit que six buts en autant de rencontres - en plus de passer en moyenne 21:46 sur la glace.
« C'est un jeune avec du caractère qui adore la game », a conclu l'entraîneur de la sélection, Kirk Furey. « Il a toujours un sourire accroché au visage et il adore les défis. Il est imposant, il patine bien et il voit très bien le jeu. Avec tous ces outils, il est voué à un brillant avenir. »