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MUNICH – Lindy Ruff a obtenu quelque chose de très rare dans le monde du sport, soit une troisième chance avec la même équipe d’atteindre des sommets que lui et la formation ne sont jamais parvenus à atteindre.

Ruff a porté les couleurs des Sabres de Buffalo entre 1979 et 1989 avant de les diriger de 1997 à 2013. Au cours de cette période, les Sabres ont atteint la finale de la Coupe Stanley une fois (1999) et la troisième ronde des séries éliminatoires à quatre autres occasions (1980, 1998, 2006 et 2007).

Mais les Sabres n’ont jamais soulevé la Coupe Stanley, et ils n’ont pas participé aux séries éliminatoires depuis 2011, la plus longue disette dans la ligue.

Ruff est de retour comme entraîneur de l’équipe cette saison, alors qu’il a été embauché le 22 avril afin de remplacer Don Granato. Il comprend l’ampleur de la tâche, et il ne s’agit pas uniquement de mettre un terme à la disette sans séries à Buffalo.

« Je dois m’assurer que nous y parvenions, a affirmé Ruff. Y parvenir, ça signifie gagner la Coupe Stanley. C’est ce que ça veut dire d’y parvenir. Rien de moins. »

Ruff est âgé de 64 ans. Il a dirigé 1774 matchs de saison régulière. Le quatrième plus haut total de l’histoire de la LNH. Il devrait devancer Barry Trotz (1812) au troisième échelon avant la mi-saison. Il pointe au cinquième rang pour les victoires avec 864, cinq de moins que le pilote des Panthers de la Floride Paul Maurice.

L’expérience est importante, et elle représente l’une des principales raisons qui expliquent pourquoi Ruff est de retour à Buffalo. La carrière d’entraîneur de Ruff ne sera toutefois pas éternelle. Il pourrait très bien s’agir de la dernière chance de Ruff à titre d’entraîneur-chef dans la LNH. Les enjeux sont énormes pour lui à Buffalo. Et il le sait.

« C’est chez moi, a déclaré Ruff. J’habite à Buffalo depuis 1979. Nous avons conservé notre maison ici tout ce temps-là et nous avons vécu ici. Je suis un grand partisan des Bills et j’assiste à des matchs de baseball des Bisons. Je fais partie de cette communauté. Tous nos amis sont ici. Ça fait en sorte que la pression est un peu plus grande pour que nous réussissions, mais d’un autre côté, j’aborde ça avec humilité. »

Les Sabres voient en Ruff, avec ses 45 années d’expérience dans la LNH, ponctuées de 11 participations en séries comme entraîneur, la bonne personne au bon moment pour diriger cette équipe.

« J’avais le sentiment que nous avions besoin de quelqu’un d’expérimenté, qui a traversé beaucoup d’épreuves, qui a remporté beaucoup de matchs de hockey et qui peut se tenir devant notre groupe et dire exactement comment nous devons jouer. Il peut donner de la clarté aux joueurs et vraiment les mettre au défi, a mentionné le directeur général des Sabres Kevyn Adams. C’est exactement ce que Lindy fait chaque jour, et lorsqu’il se lève devant notre équipe, ils savent qu’il l’a déjà fait auparavant. »

Les Sabres n’ont pas encore disputé de match avec un enjeu au classement. Ils vont le faire à compter de vendredi alors qu’ils vont affronter les Devils du New Jersey au O2 Arena de Prague (13 h HE; NHLN, SN), dans le cadre du premier de deux matchs en deux jours disputés dans le cadre de la Série globale Tchéquie de la LNH 2024 présentée par Fastenal.

Les premières constatations du camp d’entraînement et des matchs préparatoires sont toutefois prometteuses.

Les Sabres ont réuni leur formation de la LNH dès le début du camp d’entraînement parce qu’ils savaient qu’ils allaient se rendre tôt à Munich et qu’ils devaient rapidement avoir tout le monde sur la même page.

Ils ont utilisé leur formation de la LNH dans un gain de 7-3 contre les Penguins de Pittsburgh le 21 septembre, alors qu’ils ont inscrit six buts après la première période, ainsi que dans une victoire de 6-1 aux dépens des Blue Jackets de Columbus deux soirs plus tard, inscrivant cinq buts après le premier tiers.

Buffalo a vaincu le EHC Red Bull Munchen 5-0 dans le cadre du Défi de la Série globale Allemagne de la LNH 2024 présenté par Fastenal au SAP Garden vendredi. Ils ont fait mouche trois fois après la fin du premier tiers.

« Jusqu’ici, j’ai vraiment aimé notre dévouement à suivre le plan de match établi par Lindy, a indiqué l’attaquant des Sabres Tage Thompson. Ce plan porte vraiment une grande attention aux détails. Nous ne laissons rien au hasard. Si vous regardez les matchs préparatoires que nous avons disputés jusqu’ici, nous avons travaillé très fort et nous avons fait attention aux détails. Nous avons commencé à marquer en deuxième et troisième périodes alors que nous avions épuisé nos adversaires. Je pense que nous parvenons à le faire parce que nous sommes disciplinés et que tout le monde a acheté le plan en zone défensive. Nous stoppons le porteur du disque, nous suivons bien la rondelle, nous fermons l’espace rapidement dans notre territoire, et toutes ces choses mises ensemble font en sorte que ça stimule notre offensive. »

Il s’agit du style que Ruff a mis ses joueurs au défi d’adopter dès le premier jour du camp. Il veut que ses joueurs aient comme mentalité d’être plus rapides, de se pointer le nez à l’intérieur des cercles, et de toujours être en mode attaque.

« Il faut d’abord investir les efforts, puis le talent va ressortir, a avancé Adams. Auparavant, je pense que nous voulions un peu trop montrer aux autres équipes à quels points nous étions bons, mais en faisant passer l’effort au second plan. Nous avons inversé cet ordre, et c’est ce que Lindy prêche. »

Ruff a souligné que les Sabres avaient besoin de changer la manière dont ils se défendaient, surtout sur les contre-attaques, citant notamment le fait que l’équipe avait terminé au dernier rang de la LNH sur les chances accordées en surnombre la saison dernière. Il a parlé du besoin de s’améliorer sur les mises en jeu, et dans d’autres facettes du jeu qu’il qualifie de « petits trucs de 1 pour cent ».

« Il sait exactement ce dont notre groupe a besoin, et il sait comment soutirer le maximum de notre groupe », a soumis l’attaquant Dylan Cozens.

L’espoir pour les Sabres cette saison est d’imiter les Devils d’il y a deux ans, alors que Ruff était leur entraîneur et qu’ils venaient de rater les séries pendant quatre saisons de suite.

Le New Jersey s’est porté à l’attaque sous les ordres de Ruff, l’équipe a joué avec rapidité, et a terminé parmi les cinq premières de la LNH pour les buts marqués et dans le top 10 pour les buts accordés, en route vers des records d’équipe de 52 victoires et 112 points, avant d’atteindre le deuxième tour des séries éliminatoires.

« Je veux simplement leur faire franchir la prochaine étape, a indiqué Ruff. Quand je regarde l’ensemble de ma carrière, que ce soit comme joueur ou comme entraîneur, je trouve que c’est un peu surréel de réaliser que j’obtiens une autre chance. »