5-9 Paul Coffey sitting down with

Dans le cadre des textes de la série « Tête-à-tête avec… », nous nous entretenons avec des acteurs du monde du hockey afin d'en apprendre plus sur leur vie sur la glace et à l'extérieur. Cette édition met en vedette le membre du Temple de la renommée du hockey Paul Coffey.

EDMONTON -Paul Coffey affirme que ce sont les leçons apprises au cours de sa carrière dans la LNH qui lui ont permis de connaître du succès dans le monde des affaires une fois ses patins accrochés.

Coffey, qui est âgé de 61 ans, a excellé durant ses 21 ans dans la LNH et il continue de le faire aujourd'hui.

« J'adore le côté des affaires, même lorsqu'il y a des difficultés », a dit Coffey dans une entrevue qui s'est tenue durant une séance d'entraînement des Oilers d'Edmonton, récemment. « J'ai connu des échecs, et c'est ainsi que tu apprends. Mais il y a plusieurs choses que tu fais dans la vie de tous les jours et dans le monde des affaires qui sont liées au monde du sport. Ça prend de la discipline, il faut être un bon coéquipier, avoir une bonne éthique de travail et de bonnes bases. C'est la même chose. »

Originaire de la grande région de Toronto, Coffey a amorcé sa carrière dans la LNH avec les Oilers et a été un élément important des trois premières conquêtes de la Coupe Stanley de l'équipe. Il a établi un record pour le nombre de buts par un défenseur lors de la saison 1985-86 avec 48 et terminé la campagne avec 138 points.

Coffey a gagné la Coupe Stanley trois fois avec les Oilers (1984, 1985, 1987) avant d'être échangé aux Penguins de Pittsburgh, où il a de nouveau mis la main sur le précieux trophée, en 1991. Il a remporté le trophée Norris trois fois (1985, 1986, 1995) et a participé au Match des étoiles à 13 reprises.

Après son intronisation au Temple de la renommée en 2004, Coffey a connu du succès comme homme d'affaires à titre de propriétaire d'une concession automobile en Ontario, en plus de s'aventurer dans le domaine de la gestion des déchets et dans l'industrie technologique. Il a récemment été embauché par le propriétaire des Oilers Daryl Katz à titre de conseiller, afin d'aider les joueurs et les entraîneurs lorsque nécessaire.

« J'adore ça. Je me sens comme le gars le plus chanceux au monde, a lancé Coffey. Daryl m'a fait signe, et je m'entends très bien avec [le directeur général] Ken Holland, avec [l'entraîneur-chef] Jay Woodcroft, et je connais mon rôle. Mais si Jay me pose une question, je vais lui donner une réponse claire. Je ne vais jamais dire à quelqu'un ce qu'il désire entendre, et si j'ai tort, j'aime tout autant ça parce que je veux moi aussi être corrigé. »

En tant que membre du personnel des Oilers, Coffey garde un œil sur les séries éliminatoires de l'équipe, et il considère que c'est beaucoup plus stressant que lorsqu'il jouait.

« C'est vraiment plus énervant, a-t-il dit. C'était facile de jouer, car tu allais influencer le déroulement du match, en espérant améliorer ton sort. Regarder un match, ça peut être horrible, mais j'ai quand même du plaisir. »

Dans cet entretien avec LNH.com, Coffey discute de sa vie depuis la fin de sa carrière et de son retour dans le monde du hockey.

Qu'est-ce qui vous manque le plus de l'époque où vous jouiez?

« Les gens me posent toujours cette question. Plusieurs anciens joueurs vont répondre que ce sont les gars, mais pas moi, puisque j'ai des amis partout. J'ai des amis au golf, d'autres avec qui je me tiens à Toronto. Ce qui me manque le plus, ce sont les émotions : les hauts et les bas. La vie de tous les jours ne peut pas t'offrir cela. Dans le monde des affaires, tu peux avoir des victoires et des défaites, mais ces victoires ne vont jamais te donner de telles émotions, c'est impossible. Même en regardant des matchs depuis que je suis à la retraite, c'est incroyable les émotions que ce sport peut te donner. »

Comment êtes-vous devenu impliqué dans la gestion des déchets?

« Il y a quatre ans, avec quelques amis, nous avons mis sur pied une compagnie de gestion des déchets (E360S; Environmental 360 Solutions), dont je suis très fier, à travers le pays. Nous venons d'en vendre la majorité à une compagnie d'investissement, une compagnie new-yorkaise d'une valeur d'un milliard de dollars appelée BlackRock. Nous sommes partis de zéro pour en faire une compagnie de 1,2 milliard de dollars, ce qui est plutôt excitant, et j'en suis très fier.

« Mes partenaires sont phénoménaux et sont de très bonnes personnes. Nous détenons également une entreprise de logiciels, alors c'est génial. Le hockey, c'était facile parce que j'étais bon. Les affaires, c'est plus difficile, mais c'est comme n'importe quoi d'autre. C'est la même chose que de pratiquer des sports, tu fais confiance à tes coéquipiers, comme dans le monde des affaires. Tu dois faire confiance à tes partenaires et miser sur toi-même. Je compte sur des partenaires exceptionnels. »

À quel point E360S a-t-elle grossi depuis sa mise sur pied?

« E360S œuvre de Québec à Kelowna et nous sommes en train de regarder pour étendre ça aux États-Unis, c'est fou. Mon partenaire Danny Ardellini est le meilleur. Plus jeune, il travaillait dans la gestion des déchets, il a fondé une compagnie qui s'appelait National Waste. Il l'a vendue à GFL, a fait un très bon coup d'argent, et a pris sa retraite. Puis, GFL l'a engagé comme consultant et il a décidé qu'il voulait s'impliquer une fois de plus.

« Un jour, il est venu me voir sur mon quai et m'a dit qu'il voulait revenir dans le monde des compagnies de déchets. Je suis revenu dans la maison pendant qu'il repartait en bateau. Ma femme nous avait vus. Elle m'a demandé de quoi nous avions parlé, alors je lui ai dit que nous nous lancions dans le domaine des déchets. Elle m'a demandé si j'en étais certain et je lui ai dit "non". Mais alors qu'il s'en allait, je croyais en lui. Ça m'a fait faire beaucoup d'argent et ça va m'en donner encore plus, mais j'ai parié sur moi-même. Il connaît tous les aspects de ce domaine et il est une excellente personne. »

Est-ce que diriger dans la LNH est quelque chose que vous aimeriez faire?

« Non, le train est passé. J'ai 61 ans. J'ai fait ce que je voulais faire. Quand je me suis retiré, je voulais élever mes enfants et passer du temps avec eux. J'ai une fille de 27 ans et deux garçons, âgés de 25 et 20 ans. Je les ai dirigés, je les ai aimés, et j'ai adoré chaque seconde. C'est pourquoi je me considère très chanceux que Daryl, notre propriétaire, m'ait donné la chance de revenir et d'être avec ces gens. Je ne tiens rien pour acquis. Mais en ce qui concerne un poste d'entraîneur? Non. »

Comment vous êtes-vous retrouvé à être de nouveau impliqué avec les Oilers?

« Daryl m'a appelé il y a un an et demi et m'a demandé ce que je pensais [d'une décision qu'il avait à prendre]. Je lui ai dit qu'il ne me payait pas assez pour être un conseiller, alors il a dit qu'il écoutait. Je me suis senti mal d'avoir voulu en faire une discussion d'affaires, mais ce n'est rien de personnel.

« Je m'entends bien avec Ken (Holland). À mon arrivée, nous avons mis les choses au clair, parce que je ne cherche pas à lui ravir son poste. Premièrement, je ne pourrais pas faire ce travail, je ne suis pas qualifié. Kenny a 20 ans d'expérience et il n'est pas seulement un excellent directeur général, il est une excellente personne. Il est très ouvert. »

À quel point le hockey a-t-il changé depuis que vous avez pris votre retraite?

« Ces athlètes sont remarquables. Ils sont plus gros, plus forts, ils veulent toujours assimiler plus d'informations en regardant des vidéos et des reprises. Nous n'avions pas ça dans notre temps, cette façon d'être dirigés. C'est super, mais tout cela étant dit, ça reste le même sport. La grandeur de la patinoire n'a pas changé et les bons athlètes veulent savoir la vérité, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Les gars sont géniaux, c'est plaisant de les côtoyer. »