Ce n'est pas exactement le scénario idéal pour une équipe qui a de grandes ambitions, ce printemps.
La mesure n'était que temporaire puisque Jack Campbell est fin prêt à revenir au jeu après trois semaines d'absence en raison d'une blessure aux côtes. Reste qu'avec la blessure à l'aine qui tiendra Petr Mrazek à l'écart jusqu'à la fin de la saison, il serait difficile pour l'état-major de dire que tout est au beau fixe.
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La formation torontoise n'a pourtant d'autre choix que de garder le cap, tout en espérant que Campbell soit bel et bien rétabli et qu'il retrouve ses repères rapidement. Avant de se blesser, le gardien avait maintenu une moyenne de buts alloués de 4,04 et un taux d'efficacité de ,865 à ses 13 derniers matchs. Disons que c'en prendra davantage de sa part si la troupe de Sheldon Keefe veut enfin franchir la première ronde.
Il est assez clair que le choix de laisser partir Frederik Andersen, l'été dernier, en était un qui se justifiait davantage par des questions d'ordre financier. Il faut quand même avouer qu'il est assez ironique de voir la question des gardiens refaire surface aussi tard en saison à Toronto, pendant que leur ancien portier fait la pluie et le beau temps avec les Hurricanes de la Caroline.
Rappelons que le portier danois mène la LNH pour la moyenne (2,00) et qu'il talonne Igor Shesterkin au chapitre de l'efficacité (,929). Les Leafs ne refuseraient assurément pas ses services en ce moment.
Mais bon, la décision a été prise et ils doivent vivre avec les conséquences. Si Campbell retrouve le niveau de jeu qu'il a affiché pendant la majeure partie des deux dernières saisons, il ne devrait pas y avoir de problème. Le seul aspect qui me fait douter, c'est qu'il n'aura pas énormément de temps pour retrouver son rythme avant les séries, et que Mrazek n'en aura tout simplement pas.
Le directeur général Kyle Dubas avait bien lu la situation, et il a tenté de mettre en œuvre un plan d'urgence.
Il a voulu acquérir un peu plus de profondeur, il y a deux semaines, en accordant un contrat d'un an au gardien finlandais Harri Sateri - le gagnant de l'or aux derniers Jeux olympiques. Ce dernier devait toutefois passer par le ballottage avant de se rapporter dans la ville Reine et les Coyotes de l'Arizona l'ont réclamé, contrecarrant du même coup le plan des Leafs.
Le facteur X
La puissante formation devra donc vraisemblablement vivre ou mourir avec le quatuor en place, et Campbell dans le rôle du partant. La carte cachée, et l'aspect que je trouve le plus intéressant dans toute cette intrigue, c'est de savoir quel rôle occupera Kallgren d'ici le triomphe ou l'élimination de l'équipe.
On fait souvent l'erreur de penser qu'un jeune gardien ne peut pas débarquer dans une équipe à l'improviste et l'amener loin en séries. Kallgren vient à peine d'amorcer sa carrière dans la LNH et il fait un travail très honnête jusqu'à maintenant avec sa moyenne de 2,71 et son efficacité de ,906. Et c'est justement cette insouciance - cette naïveté même - des premiers matchs qui pourrait bien le servir.
Si les choses virent au vinaigre et qu'on se tourne vers lui, il n'aura pas autant de pression sur les épaules que pourrait en avoir un Campbell ou un Mrazek. Les attentes ne seraient pas très élevées envers lui et il pourrait surprendre, comme l'a fait Jordan Binnington en 2019. Kallgren n'a peut-être pas beaucoup d'expérience dans la grande ligue, mais il a fait son bonhomme de chemin en Suède avant de débarquer en Amérique.