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CORAL SPRINGS - Samuel Montembeault dit qu'il vivrait un grand moment sur le plan personnel si on le désignait pour affronter les Canadiens de Montréal, samedi, à l'occasion de la soirée du retrait du numéro 1 de Roberto Luongo par les Panthers de la Floride.

« Comme Québécois, Roberto a toujours été un de mes gardiens préférés », a souligné Montembeault, vendredi, après la séance d'entraînement des Panthers.
« C'était une idole. J'aimais son style avec ses jambières jaunes 'Koho'. J'aimais le regarder à la télévision. Je voulais suivre ses traces et jouer dans la Ligue nationale », a continué le gardien natif de Bécancour, âgé de 23 ans. « Ç'a adonné que j'ai été repêché par la même équipe et que j'ai pu faire mes débuts dans la Ligue nationale à ses côtés, la saison dernière. »
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Avant l'affrontement contre les Canadiens au BB&T Center de Sunrise, samedi (19h HE; TVAS, CBC, SN, SN360, FS-F), Montembeault et ses coéquipiers verront Luongo être le premier joueur immortalisé dans l'histoire des Panthers.
Luongo a accroché ses jambières, le 26 juin dernier, après avoir passé 20 ans dans la LNH - incluant 10 saisons et plus en deux temps chez les Panthers. Il agit maintenant comme conseiller spécial au directeur général des Panthers, Dale Tallon.
Le Montréalais âgé de 40 ans vient au deuxième rang dans l'histoire de la Ligue au chapitre des matchs joués pour un gardien (1044), en troisième position pour les victoires (489) et en neuvième place pour les blanchissages (77).
« C'est super. Je suis très honoré d'être le premier à recevoir un honneur semblable », a commenté Luongo au cours du premier entracte du match des Panthers contre les Bruins de Boston, jeudi. « Je suis reconnaissant pour ça. La Floride occupe une place de choix dans mon cœur. C'est chez moi. C'est ici que je vivrai pour le reste de mes jours. C'est (l'hommage des Panthers) quelque chose que je chérirai pour toujours. »
Les possibilités sont toutefois minces que Montembeault voit son souhait être exaucé puisque l'entraîneur Joel Quenneville a laissé entendre que Chris Driedger devrait être de retour devant le filet, à la suite de la solide performance qu'il a livrée face aux Bruins, jeudi - défaite de 2-1 en prolongation. Driedger, âgé de 25 ans, abat de la belle besogne en remplacement de Sergei Bobrovsky, blessé.
Gagner pour 'Lou'
Les Panthers (35-25-5) sont désespérément à la recherche de points de classement, dans la lutte qu'ils mènent principalement contre les Maple Leafs de Toronto pour l'obtention du troisième rang de la section Atlantique dans l'Association de l'Est. Les Panthers accusent un retard de cinq points sur les Maple Leafs, avec un match en main.
« Nous voudrons gagner pour 'Lou', nous avons besoin de victoires », a fait remarquer l'attaquant québécois Jonathan Huberdeau. « Nous n'avons pas gagné dans nos huit derniers matchs à domicile - fiche de 0-6-2 depuis le 16 janvier. Il faudra sortir fort et finir avec la victoire. »

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Huberdeau, qui a fait le saut chez les Panthers une saison et demie avant le retour de Luongo, a dit s'attendre à une cérémonie hautement émotive pour tout le monde.
« J'ai hâte de voir ça, a-t-il dit. 'Lou' a toujours été là pour moi et tous les autres joueurs. C'était un leader inspirant. Ce que je retiens le plus de lui, ce sont ses habitudes de travail. Il ne négligeait rien dans sa préparation. Il a été affligé par les blessures au cours des dernières saisons, mais il restait positif. Il travaillait d'arrache-pied pour revenir en forme, il n'abandonnait jamais. Il a connu une belle carrière, avec la conquête de la médaille d'or de l'équipe canadienne aux Jeux olympiques de 2010. Nous allons fêter tout ça. »
Le professionnalisme de Luongo est la qualité qu'on relève à grand trait dans l'entourage des Panthers.
« Sa préparation était toujours impeccable, a noté Montembeault. Sur la glace, il était excellent dans tout, son positionnement, sa façon de jouer. C'est un futur membre du Temple de la renommée. À l'extérieur de la glace, tout le monde aimait le côtoyer. Je suis content d'avoir commencé ma carrière à ses côtés. »
Sens de l'humour aiguisé
Luongo n'était pas le plus volubile dans le groupe, mais il était un leader hors pair. Il a d'ailleurs déjà été le capitaine des Canucks de Vancouver entre 2008 et 2010.
« Il ne prenait pas souvent la parole, mais quand il le faisait on écoutait », a indiqué le défenseur québécois Mike Matheson.
Il était davantage reconnu pour son sens de l'humour aiguisé qu'il utilisait habilement afin de désamorcer des situations tendues.
« Je ne l'ai pas côtoyé longtemps, mais on connaît son humour sur Twitter, a mentionné Montembeault. Dans l'équipe, on faisait tout le temps des blagues sur le fait qu'il préférait manger dans sa chambre d'hôtel sur la route, au lieu d'aller au restaurant avec les gars. C'était le 'running gag'. »
Le défenseur Aaron Ekland a dit vouer le plus grand respect pour un gardien qui lui a enseigné les rudiments du métier.
« J'ai souvent dit que le gars m'a souvent sauvé le derrière avec ses arrêts, a-t-il lancé à la blague. Il a eu une influence positive et rassurante sur moi. Il pouvait vous le faire savoir quand vous commettiez une erreur, mais ce n'était rien de méchant. C'était un fier compétiteur. Il a été un bon modèle pour tout le monde. Ç'a été formidable de pouvoir évoluer devant une légende et un membre en devenir du Temple de la renommée. J'adore le gars. Ce sera vraiment 'cool' comme cérémonie. »

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L'héritage de Luongo en Floride va au-delà du hockey pour Tallon.
« C'est super que l'organisation reconnaisse son immense talent sur la glace, mais tout autant sa personnalité à l'extérieur. C'est un gars ayant beaucoup de classe. Je suis très fier de l'avoir avec nous. Il a été un magnifique joueur, mais il est encore une meilleure personne. »
Tallon se félicite d'avoir ramené Luongo avec les Panthers, en complétant un échange avec les Canucks en 2014.
« C'est le plan que j'avais en tête, a-t-il confié. Je suis maintenant content de l'avoir à mes côtés et de profiter de son expertise pour me seconder dans mes tâches. 'Lou' est très impliqué et heureux. Il prend son nouveau rôle très au sérieux et il ne ménage pas les efforts, comme quand il jouait. Il se présente au bureau très tôt tous les jours et il est comme une éponge. »
Tallon a relevé l'implication dans sa communauté du Québécois, qui est établi en Floride avec sa famille depuis longtemps, à la suite de la tuerie dans une école de Parkland, où sa famille réside, en février 2018. On a encore frais à la mémoire le discours émotif et inspirant qu'il avait livré avant une rencontre des Panthers.
« Il s'est levé après la tragédie de Parkland. C'est 'Louis' ça, a conclu Tallon. Il a eu un impact incroyable sur le rayonnement de notre sport en Floride. Il a attiré plusieurs nouveaux amateurs de hockey. »