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SUNRISE, Floride – Vincent Desharnais n’a pas osé se retourner quand on lui a fait remarquer qu’il se tenait à quelques mètres à peine de la Coupe Stanley. Le défenseur des Oilers d’Edmonton le savait, évidemment, mais on voulait faire remonter en lui les émotions. 

Le petit gars en lui devait trépigner d’excitation. Le joueur de hockey qu’il est devenu ne peut toutefois pas se permettre de s’emporter alors que le véritable travail ne fait que commencer. 

« C’est quelque chose, a-t-il reconnu à la veille du premier match de la finale. C’est vraiment cool, mais j’essaie de rester le plus terre-à-terre possible. On a tous une job à faire. C’est sûr que je prends un moment pour réaliser ce qui se passe et surtout en profiter. On ne sait jamais quand ça va se reproduire.

« Il y a tellement de gars dans notre équipe qui ont plusieurs saisons d’expérience et qui n’ont jamais atteint la finale. De le vivre à ma deuxième saison, c’est assez spécial. »

Quand la rondelle tombera, samedi, face aux Panthers de la Floride, le défenseur québécois ne sera pas en uniforme. Il est rayé de la formation depuis le troisième match du troisième tour contre les Stars de Dallas.

Cette décision de l’entraîneur Kris Knoblauch n’a évidemment pas fait son bonheur. Mais Desharnais a vécu assez d’adversité dans sa carrière pour savoir comment gérer les moments difficiles – il a même souffert de problèmes de santé mentale, comme l’expliquait le collègue Jean-François Chaumont récemment. (À lire ici)

Après quelques jours de frustration, il a pris les choses en main pour s’assurer d’être en mesure de profiter de ces moments uniques même si le pilote ne fait pas appel à ses services.

« Je mentirais si je disais que ce n’est pas frustrant ou décevant, a-t-il reconnu. Il y avait plein d’émotions qui se bousculaient. Mes amis et ma famille me disaient que je ne méritais pas ça, et ça ne m’aidait pas. J’entrais dans un cycle de négativité. Je me suis éloigné de ça parce que je voulais trouver le positif.

« Je suis fier de la façon dont j’ai réagi parce que j’ai pu profiter de notre victoire en six matchs. On se fout si je joue ou pas. Je fais partie des Oilers. J’ai joué 78 matchs en saison et 15 autres en séries. J’ai aidé l’équipe à se rendre ici et j’en suis fier. »

Un retour de Desharnais dans la formation n’est pas exclu. Knoblauch a choisi de faire confiance au jeune Philip Broberg dans la série contre les Stars, mais il reste que l’arrière natif de Laval est un élément important de la brigade défensive des Oilers – surtout en désavantage numérique. 

Si les choses devaient tourner au vinaigre dans cet élément spécifique contre les Panthers, il ne serait pas surprenant de voir le gaillard de 6 pieds 7 pouces et 226 livres retrouver son poste. En attendant, il répand la positivité dans le vestiaire des siens chaque fois qu’il en a l’occasion.

« Quand tu ne joues pas, tu apportes de l’intensité à l’entraînement, du positif, a-t-il conclu. Tu veux rendre les gars encore meilleurs. Quand un coéquipier connaît des difficultés, tu vas lui jaser, tu souris, tu lui changes les idées. C’est juste d’être ici, d’être présent et d’apprécier chaque moment. C’est tout ce que je contrôle.

« Ça fait partie de la game, de la business. C’est ça faire partie d’une des deux meilleures équipes. »

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