Le désir de mieux faire de François Allaire
Le nouveau consultant des Panthers va puiser dans sa vaste expérience au profit du développement des gardiens
Nouvellement embauché par les Panthers de la Floride comme consultant au sein d'une toute nouvelle structure d'encadrement des gardiens de but, appelée le « département d'excellence des gardiens », Allaire ne prétend pas détenir le monopole d'une méthode infaillible. L'aguerri entraîneur, qui a traîné son baluchon dans quatre organisations de la LNH, entend toutefois puiser dans sa vaste expérience afin d'apporter des correctifs à des problématiques qu'il a rencontrées tout au long de son illustre carrière.
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« Je ne sais pas si je peux dire que c'est la meilleure structure, mais on va tenter de faire un peu mieux que ce que j'ai vécu ailleurs », a confié Allaire en entrevue avec LNH.com.
Une meilleure communication se retrouve au centre de la nouvelle structure que souhaite implanter Allaire, en compagnie de l'ancien gardien vedette de l'équipe Roberto Luongo, qui agit déjà à titre de conseiller spécial au directeur général Bill Zito, ainsi que des entraîneurs des gardiens Rob Tallas et Léo Luongo.
Allaire, âgé de 61 ans, qui a travaillé pour les Canadiens de Montréal, les Mighty Ducks d'Anaheim, l'Avalanche du Colorado et les Maple Leafs de Toronto, a souvent été confronté à des situations problématiques qui auraient pu être évitées, estime-t-il, simplement à l'aide d'une communication plus efficace à tous les niveaux.
« Ce que j'ai vécu, ce sont des dépisteurs qui font du travail exceptionnel pour dénicher du talent, mais qui ne sont pas toujours au courant des exigences de l'entraîneur des gardiens de but. On se retrouvait donc avec des jeunes qui arrivaient dans l'organisation et qui ne cadraient pas exactement avec ce dont l'équipe avait besoin à ce moment.
« Un autre problème que j'ai rencontré, c'est que les jeunes arrivaient des rangs juniors ou des rangs universitaires américains et avaient appris à jouer d'une certaine façon. Ils débarquaient dans la ECHL et se faisaient montrer une autre chose par un entraîneur, puis c'était la même chose dans la Ligue américaine, et ils arrivaient dans la Ligue nationale pour se faire dire qu'on voulait qu'ils jouent autrement. »
C'est ce type d'incohérences, faites de manière bien involontaire, qu'Allaire va tenter d'aplanir chez les Panthers. Pour ce faire, il va travailler avec les dépisteurs, en plus d'œuvrer en étroite collaboration avec Tallas et Léo Luongo, dont les rôles seront par ailleurs élargis.
« On va leur donner des missions de dépistage. Ils vont devoir aller voir nos gardiens dans le système, a expliqué Allaire. Tallas ne sera pas limité à une équipe et à deux gardiens. Il va plutôt être affecté à deux équipes et à quatre gardiens. Même chose avec Léo. »
De bons mots pour Luongo
Si Allaire se retrouve dans le giron des Panthers, c'est parce qu'il a discuté de son projet avec Luongo lorsque ce dernier l'a invité à la cérémonie de retrait de son numéro en Floride, en mars. Allaire, qui a notamment travaillé avec les gagnants du trophée Conn-Smythe Patrick Roy et Jean-Sébastien Giguère, a été le mentor de Luongo, alors que ce dernier gravissait les rangs du hockey mineur au Québec.
« Après avoir parlé avec Roberto, je suis allé voir quelques matchs et nous avons poursuivi la discussion. C'était un projet commun dont nous avions tracé les grandes lignes, mais ce n'était rien de concret.
« À l'arrivée du nouveau directeur général, il avait déjà en tête d'améliorer cet aspect-là de l'organisation. C'est ce qui a poussé Roberto à communiquer avec moi. J'ai alors discuté avec le DG, et nous avons conclu une entente. »
Selon Allaire, son ancien protégé possède toutes les qualités requises afin de mener à bien le projet.
« Il a joué pendant 19 ans dans la Ligue nationale. Il connaît toutes les facettes qui touchent au rôle de gardien. Il a été en contact avec beaucoup d'entraîneurs, d'entraîneurs des gardiens, de gardiens réservistes dont la réalité est bien différente de celle des gardiens numéro un, et il a évolué dans les mineures.
« Tout ça mis ensemble, il possède une tonne d'expérience que personne ne peut acheter. De plus, tous ceux qui connaissent Roberto savent qu'il est humble, calme et travaillant. Ces qualités vont bien le servir dans son rôle d'administrateur. »
Dans la nouvelle structure, Roberto Luongo ne sera pas appelé à chausser les patins et à faire de l'enseignement sur la glace.
Un avenir prometteur devant le filet
Même s'il n'a pas encore côtoyé les gardiens de l'organisation, Allaire est bien au fait de la situation devant le filet des Panthers.
Il est optimiste que Sergei Bobrovsky retrouve ses repères sous la gouverne de Tallas. Bobrovsky, embauché pour une période de sept ans à un salaire annuel moyen de 10 millions $ en juillet 2019, a connu la pire saison de sa carrière avec une moyenne de buts alloués de 3,23 et un pourcentage d'arrêts de ,900 à sa première campagne en Floride.
Allaire n'a pas tari d'éloges envers l'espoir Spencer Knight, sélectionné en première ronde (13e au total) au Repêchage 2019 de la LNH.
« On a un beau talent entre les mains », a dit Allaire au sujet de celui qui va représenter les États-Unis pour une troisième année de suite au Championnat mondial junior. « Il sera une pièce importante du casse-tête de notre organisation. Nous sommes persuadés qu'il aura un jour un gros impact dans notre équipe. »
Allaire a également eu de bons mots à l'endroit du Québécois Samuel Montembeault. Le natif de Bécancour semblait en bonne position pour s'emparer du poste d'auxiliaire, la saison dernière, mais il a été devancé par Chris Driedger dans la hiérarchie à certains moments.
Le nouveau consultant se souvient d'avoir épié Montembeault dans les rangs juniors, alors qu'il était en mission de dépistage pour une autre organisation. Il se dit persuadé que le cerbère québécois pourra rebondir cette saison.
« On veut le voir progresser, a mentionné Allaire. Avec notre nouvelle structure, ce sera le bon moment pour lui pour donner un coup de barre à sa carrière et de montrer que les Panthers ont eu raison de le sélectionner aussi haut au repêchage. »
L'importance de compter sur une grande profondeur devant le filet est souvent revenue dans les propos d'Allaire. C'est d'ailleurs la principale raison qui l'a poussé à proposer la nouvelle structure à Luongo.
« En 2020, les gardiens numéro deux et numéro trois sont maintenant beaucoup plus importants, a insisté Allaire. Ce ne sont pas toutes les équipes qui comptent sur trois gardiens capables de jouer dans la LNH. Ce sera une de nos tâches: améliorer l'organisation à ce chapitre et nous assurer de toujours pouvoir miser sur un gardien de qualité. Ça demande beaucoup d'expertise, de coaching et de patience. »
Avec Allaire et Luongo dans le portrait, l'expertise et le coaching ne seront pas une source d'inquiétude.