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MONTRÉAL -Benoit-Olivier Groulx est entré dans la LHJMQ par la grande porte en 2016, et il en est ressorti par une encore plus grande. Pas précisément par celle qu'il aurait souhaitée, mais par une qui vient confirmer l'identité qui lui colle à la peau depuis quelques années déjà.

Le premier choix de l'encan du circuit junior québécois en 2016 a bouclé la boucle, vendredi, en se voyant décerner le trophée Guy-Carbonneau, remis au meilleur attaquant défensif de la Ligue pour la plus récente saison.

« Je travaille sur mon jeu défensif depuis mon jeune âge avec des entraîneurs qui m'ont placé dans des situations favorables », a déclaré l'espoir des Ducks d'Anaheim, qui a conclu sa carrière junior avec les Wildcats de Moncton après trois saisons et demie avec les Mooseheads d'Halifax.

« Je me souviens qu'à ma première saison, André Tourigny m'a placé avec Nico Hischier et Maxime Fortier sur le premier trio de l'équipe, et que nous affrontions les meilleurs trios adverses. Ç'a joué un grand rôle pour la suite des choses. »

Déjà reconnu comme un joueur de centre complet, le Gatinois a perfectionné son art au fil des ans. C'est entre autres ce qui a convaincu les Ducks de faire de lui leur choix de deuxième ronde (54e au total) en 2018 et de lui accorder un contrat de recrue en début de saison.

À un âge où la plupart des joueurs doivent travailler sur leur lecture de jeu et leur compréhension du positionnement en territoire défensif, Groulx en faisait déjà une spécialité. C'est à se demander à quel point la matière grise de son père Benoit - l'entraîneur du Crunch de Syracuse, dans la Ligue américaine - s'est transmise alors que le jeune homme gravissait les échelons.

« Quand j'étais plus jeune, on ne parlait pas beaucoup de hockey, a cependant argué l'attaquant de 20 ans. Il était souvent sur la route et il ne voulait pas me mettre plus de pression que j'en avais. C'est sûr que ça s'est transmis qu'on le veuille ou non et que ça ne m'a certainement pas nui.

« Je regardais beaucoup de matchs et j'en regarde encore beaucoup. J'ai souvent étudié la façon dont je jouais et la manière dont mes adversaires jouaient. Je pense que c'est en grande partie la raison pour laquelle c'est un des aspects les plus importants de mon jeu aujourd'hui. »

Échangé des Mooseheads aux Wildcats à la fin du mois de décembre, Groulx était sur le point d'entamer un autre long printemps après avoir atteint la finale de la Coupe du Président et celle de la Coupe Memorial avec Halifax, l'an dernier.

L'annulation des derniers matchs de la saison et des séries éliminatoires en raison de la pandémie du coronavirus est cependant venue contrecarrer ses plans, tout en mettant fort possiblement un terme à son parcours junior. Il aura amassé 244 points, dont 105 buts, en 250 matchs, tout en maintenant un différentiel de plus-48.

« Quand je suis arrivé à 16 ans, j'étais immature, s'est-il souvenu. Je ne savais pas quoi faire pour m'échauffer, je ne savais pas comment gérer ma frustration et mon stress. La LHJMQ a été une école de vie pour moi, surtout à ma deuxième année - celle au cours de laquelle j'ai eu le plus de hauts et de bas.

« C'est là que j'ai le plus appris. À ma troisième saison, c'est là que je me suis le plus développé avec Éric (Veilleux), qui a toujours eu confiance en moi et qui me mettait toujours dans une bonne position. Ces années m'ont permis de grandir comme joueur et comme personne. »

Anaheim ou San Diego?

Groulx a parlé au passé tout au long de la vidéoconférence, même s'il pourrait théoriquement être de retour à Moncton pour une dernière saison, à 20 ans. Avec un contrat professionnel en poche, il serait toutefois fort surprenant de le revoir dans les amphithéâtres de la Belle Province.

La question est plutôt de savoir s'il amorcera la prochaine saison dans la LNH, à Anaheim, ou dans la Ligue américaine, à San Diego. Fort d'un bon camp d'entraînement avec les Ducks, l'an dernier, Groulx sait déjà à quoi s'attendre - surtout qu'il compte sur quelques espions dans l'organisation californienne.

« Je parle à Antoine Morand pas mal chaque jour et j'ai aussi parlé avec Simon Benoit et Maxime Comtois au cours de la saison, a-t-il indiqué à propos des trois autres espoirs des Ducks. Nicolas Beaudin (Chicago) est aussi un de mes bons amis.

« La plus grande chose dont ils m'ont parlé, c'est la vitesse du jeu. Ça leur a pris quelques semaines pour s'habituer, mais c'est juste une mentalité que tu dois développer au début de la saison. Il ne faut pas se laisser intimider par les gars parce qu'ils sont plus vieux et plus forts. C'est là-dessus qu'il faudra que je travaille. »