Je ne sais pas qui peut, sérieusement, prétendre que les Penguins (on reviendra plus en détail sur leur cas jeudi prochain) n'ont pas d'affaire là. Je suppose que les Sharks, eux, sont plus ou moins sous-estimés. Ils ont connu un lent début de saison et n'ont trouvé, Martin Jones le premier, leur rythme de croisière qu'au mois de février. N'empêche, ils n'ont pas l'air intéressés outre mesure à laisser les Golden Knights de Vegas passer sans anicroche.
Ceux-ci ont certainement lancé un message clair lors du premier match de la série, et je ne parle pas simplement du score. En deuxième période, lors du match de jeudi dernier, ils ont déclassé les Sharks 21-4 aux tirs tentés à forces égales alors qu'ils avaient déjà une avance de quatre buts. L'art de lancer un message clair : on ne vous laissera pas revenir dans un match si vous nous donnez la chance d'en prendre le contrôle.
Face à ce pas de quartiers, les Sharks ont bien sûr dû s'ajuster. Ces séries sont un peu celles de « l'arrivée » de Timo Meier, qui, après avoir joué avec un peu tout le monde au fil de la saison, se trouve maintenant bien installé aux côtés de Joe Pavelski. On semble encore incertain quant à l'identité de l'autre membre de ce trio, Mikkel Boedker ayant, au cours du deuxième match, pris la place de Joonas Donskoi. Le geste n'est pas anodin. Si Meier a quand même fréquenté Pavelski à la suite de la perte de Joe Thornton, Boedker avait jusqu'ici été relégué au deuxième, voire au troisième trio. Samedi soir, il a joué les quatre dernières périodes avec le numéro 8.
Boedker a été remplacé sur le trio de Couture non pas par Donskoi, mais plutôt par Kevin Labanc, ce qui me suggère que le droitier est encore plus amoché qu'on ne pourrait le croire (
il avait reçu des traitements le jour précédent
). S'il n'est pas le plus productif lorsqu'on fait les grands bilans, Donskoi n'est pas pour autant un joueur secondaire dans cette attaque. Seulement, on tend à le sous-estimer parce qu'il ne produit guère en avantage numérique. Mais à forces égales, il obtient 1,6 point primaire par heure jouée, ce qui le situe au niveau d'un troisième attaquant à l'échelle de la ligue. S'il est blessé au point de ne plus pouvoir tenir le coup aux côtés de Pavelski, c'est une bien mauvaise nouvelle pour les Sharks.