Ça n'aura pris que quelques heures pour que Taylor Hall en arrive à un constat assez clair. Son expérience sur le marché des joueurs autonomes serait fort différente de celle de ses comparses, qui ont récemment eu le loisir de faire sauter la banque tout en s'établissant dans un marché à moyen long terme.
Buffalo, un choix facile pour Hall
L'attaquant n'a pas rejeté la possibilité de prolonger son association avec les Sabres au-delà de la prochaine saison
Avec toute l'incertitude générée par la pandémie, le gel du plafond salarial et la situation financière plus complexe de certaines équipes, l'attaquant a dû modifier ses paramètres avant de finalement décider de signer un contrat d'un an et huit millions $ avec les Sabres de Buffalo, dimanche.
« J'ai reçu des offres de plus d'un an », a-t-il expliqué en visioconférence, lundi. « Mais j'en étais venu à réaliser que le meilleur pour moi serait soit une offre de six ou sept ans ou bien une d'un an pour voir où en serait le marché l'été prochain. Je ne sais pas si je vais de nouveau me rendre à l'autonomie, pour être honnête.
« Le meilleur dénouement pour les deux parties serait que ça fonctionne très bien et que nous prolongions notre association pour plusieurs années. Je crois que nous sommes tous à l'aise avec un contrat d'un an pour voir ce que l'avenir nous réserve.
« On ne sait même pas combien de matchs nous allons jouer cette saison et ce dont le monde aura l'air dans deux mois. Les Sabres ne m'ont rien offert à long terme. C'était un an ou deux, et j'ai opté pour une saison. »
Cette décision en a fait sourciller plus d'un puisque les Sabres ne semblaient pas être dans la course pour l'obtention de ses services. Les rumeurs disaient même que Hall était à la recherche d'une entente à court terme avec une équipe aspirante.
Avec une fiche de 30-31-8 et une neuvième exclusion des séries consécutive, la saison dernière, la troupe de Ralph Krueger ne correspondait pas vraiment à ce critère, disons-le. Mais des discussions avec le pilote, qu'il a côtoyé pendant trois saisons à Edmonton, l'ont fait changer d'avis.
« Quand on regarde les choses attentivement et qu'on voit derrière tout le brouillard qui entoure l'équipe depuis quelques années, on constate que c'est une formation qui a des joueurs de niveau élite, a fait valoir Hall. Les propriétaires sont déterminés à gagner et l'entraîneur peut en retirer beaucoup de ses joueurs.
« C'est un endroit où je peux m'imaginer jouer pendant un bout de temps. Ils ont beaucoup de pièces très intéressantes. Il y a trois ans, personne n'aurait pensé que le Colorado deviendrait une destination de choix. Les choses peuvent changer rapidement, surtout avec des joueurs aussi talentueux qu'à Buffalo. »
Menés par Jack Eichel à l'attaque et par un jeune Rasmus Dahlin à la ligne bleue, les Sabres ont connu de bonnes séquences au cours des dernières saisons. On a souvent cru qu'ils étaient sur le point de freiner leur longue disette sans participer aux séries. Ça ne s'est jamais concrétisé.
Avec l'ajout de Hall, d'Eric Staal et potentiellement de Dylan Cozens, le septième choix au total du Repêchage 2019 de la LNH, à une formation qui compte aussi sur les Victor Olofsson, Jeff Skinner et Sam Reinhart, la formation new-yorkaise sera à prendre un peu plus au sérieux.
Mentalité offensive
Hall a conclu la dernière campagne avec 52 points, dont 16 buts, en 65 matchs avec les Devils du New Jersey et les Coyotes de l'Arizona. Les Sabres font le pari de le voir connaître une saison similaire à celle qui lui avait valu le trophée Hart en 2017-18, alors qu'il avait récolté 93 points, dont 39 buts, en 76 matchs au New Jersey.
« Je n'ai pas très bien fait l'an dernier, je n'ai pas marqué autant que je le voulais », a-t-il admis en affirmant que l'opération au genou qu'il a subie en février 2019 l'avait ralenti. « Avec les bons éléments et un nouveau départ, je crois que je peux revenir au niveau d'il y a quelques années. […] Je me sens dans la meilleure forme de ma vie. »
On n'a pas confirmé à Hall qu'il jouerait exclusivement en compagnie d'Eichel, mais il serait fou de ne pas imaginer ce scénario. Le capitaine des Sabres était en voie de connaître la meilleure saison de sa carrière avant son interruption et il a de bonnes chances d'y parvenir en compagnie d'un ailier aussi talentueux.
« C'est un joueur incroyable, a vanté Hall. Il a fait beaucoup de progrès l'an dernier. Maintenant, c'est de trouver le moyen de l'aider à atteindre les séries éliminatoires, une scène sur laquelle il mérite de jouer. […] Je ne crois pas que son explosion offensive soit étrangère à l'arrivée de Ralph derrière le banc.
« C'est un entraîneur qui voit le jeu d'une manière que les joueurs offensifs apprécient beaucoup. Je l'ai expérimenté et je crois encore à ça. Ralph a été en mesure de soutirer le maximum, et Jack a fait le travail. »