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À l'approche du Repêchage 2020 de la LNH, alors que le Québécois Alexis Lafrenière devrait être sélectionné au tout premier rang, LNH.com vous offre à nouveau sa série d'articles écrits après avoir discuté avec plusieurs joueurs francophones qui ont été repêchés au premier rang au total. Ces joueurs ont offert des conseils à Lafrenière et sont revenus sur la journée de leur propre repêchage.
Aujourd'hui, Gilbert Perreault, premier choix au total en 1970.
Gilbert Perreault n'a pas réellement de conseils à donner à Alexis Lafrenière, à titre d'ancien premier choix au repêchage de la LNH. Il lui souhaite simplement de tomber dans une bonne équipe qui saura bien favoriser son épanouissement.
Perreault dit être bien tombé lui, même s'il s'agissait de la première mouture des Sabres de Buffalo en 1970-71.

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« D'abord, j'ai été repêché à l'âge de 19 ans, j'ai eu 20 ans en novembre, ça fait une différence d'arriver dans la Ligue nationale un an plus tard », souligne-t-il en entrevue à LNH.com. « Ensuite, j'ai joint un solide groupe de vétérans. Les Sabres avaient misé sur l'expérience au repêchage d'expansion. Il y avait les Phil Goyette, Don Marshall, Jean-Guy Talbot, Eddie Shack, Reg Fleming et Dick Duff. C'étaient tous des gars âgés de 33 ans et plus. Goyette avait terminé au quatrième rang des marqueurs de la ligue avec les Blues de St. Louis, la saison précédente. C'était tout un joueur de hockey. Bien évidemment que ça m'a aidé de jouer avec des gars expérimentés de leur trempe. »
Perreault a tôt fait de réaliser qu'il serait la fondation sur laquelle le directeur général Punch Imlach érigerait l'équipe naissante.
« On m'a tout de suite mis dans une situation pour réussir, en me faisant confiance. Les Sabres ont favorisé un style basé sur l'attaque, on voulait que je "score" des buts, je crois. On ne me demandait pas de me concentrer sur mon jeu en défense. Ce n'est plus comme ça aujourd'hui, les jeunes doivent être bons dans les deux sens de la patinoire. La chose qui n'a pas changé, c'est que les équipes veulent bien faire paraître leur premier choix. C'est comme ça que ça doit être. »
Perreault a connu une première campagne de 72 points en 78 rencontres, incluant 38 buts, mais tout en montrant un rendement en défense de moins-38.
L'ancien numéro 11, lauréat du trophée Calder à titre de recrue par excellence à l'issue de la saison 1970-71, dit espérer que Lafrenière profite de la même confiance de l'équipe qui le sélectionnera.
« Il (Lafrenière) progressera plus rapidement dans un contexte favorable. Il faut lui donner le temps de se développer. Ce sera plus facile pour lui s'il se retrouve dans une équipe compétitive et qu'il est bien entouré. Je lui souhaite bonne chance, en tout cas. »
Pour Perreault, les amateurs de hockey francophones doivent se réjouir qu'un jeune Québécois soit pressenti pour être le premier choix au repêchage de la LNH parce que ça arrive rarement de nos jours.
Lafrenière devrait être le premier en 17 ans cette année, soit depuis que Marc-André Fleury a été choisi par les Penguins de Pittsburgh au tout début de la séance en 1983.
« La mondialisation du hockey a commencé peu de temps après mon année de repêchage, a estimé Perreault. L'arrivée du défenseur Borje Salming à Toronto et du Tchécoslovaque Vaclav Nedomansky à Detroit a ouvert la porte. Il y a également eu la Série du siècle en 1972, la naissance de l'Association mondiale de hockey (AMH) et les tournois de la Coupe Canada, qui ont favorisé la venue de joueurs européens. Les Soviétiques ont suivi dans les années 1980.
« Le hockey s'est internationalisé, mais il reste qu'on doit voir au Québec à améliorer le développement de nos jeunes. »