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BROSSARD -Claude Julien ne souffre sûrement pas de photophobie. Même si l'entraîneur des Canadiens de Montréal a les projecteurs braqués sur lui en cette période de vache maigre pour l'équipe, la forte luminosité ne le fait même pas plisser des yeux.

« J'ai du vécu », a-t-il déclaré avec un calme olympien aux questions ayant trait à son statut - supposément précaire - à la barre, lundi. « Je suis entraîneur dans la LNH depuis assez longtemps. Ce n'est pas la première fois que je traverse une situation semblable. »
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Le CH (11-10-6) connaît un passage à vide de huit matchs sans victoire (0-5-3), mais Julien a assuré ne sentir aucunement la soupe chaude.
« Non, pas du tout, a-t-il réagi. Je ne m'inquiète pas de ce qui se passe à l'extérieur de l'équipe. Je me concentre sur ce qui se déroule dans l'équipe. Il faut continuer de faire les choses que nous faisons afin de justement changer les données. Les gens qui connaissent le hockey savent que nous ne jouons pas du mauvais hockey dernièrement. Samedi, nous avons été la meilleure équipe face aux Flyers de Philadelphie (défaite de 4-3 en prolongation). Dimanche, nous avons également offert une bonne performance (défaite de 3-1 face aux Bruins de Boston). Avec un peu de chance, nous pourrions avoir des victoires à la place de défaites. »
Plus tard, l'entraîneur a estimé que l'équipe pourrait montrer une fiche de 4-4 dans ses huit derniers matchs. Il a ajouté du même souffle avoir confiance de voir ses troupiers se sortir bientôt du bourbier dans lequel ils s'enfoncent.
« Je n'ai aucun doute. Nous tentons d'apporter les correctifs dans le moment et nous l'avons fait dans nos deux derniers matchs, a-t-il relevé. Nous aurons besoin d'un peu de chance, mais les gars croient qu'ils finiront par faire tourner le vent en continuant de faire les bonnes choses. »
Julien a dit qu'il ne fait pas semblant d'être « calme et positif » face à la délicate situation de l'équipe.
« Je crois fermement que nous allons finir par nous en sortir, a-t-il déclaré. Comme entraîneur, on doit dégager de la confiance. Les joueurs ne sont pas fous. Si on fait semblant de croire en eux, mais que ce n'est pas le cas, ils vont le ressentir.
« Cette saison, je ne me souviens pas d'avoir souvent dit qu'il n'y avait pas eu d'effort ou qu'on avait été paresseux. Ou que l'autre équipe a complètement dominé. Cette équipe travaille fort tous les matchs, mais pas toujours de la bonne façon. »

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Julien, qui dit être en contact sur une base quotidienne avec le directeur général Marc Bergevin même quand il se trouve en Russie comme actuellement, a souligné que le CH a dans ses rangs plusieurs jeunes - les Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi, Cale Fleury et Gustav Olofsson.
« Nous donnons la chance à des jeunes. Avec les blessures, ils se voient confier de plus grandes tâches. Ça fait partie de l'apprentissage. Ils vont acquérir de l'expérience et ça finira par payer.
Il n'est pas trop tard, selon Julien qui a évidemment cité le cas exceptionnel des Blues de St. Louis, la saison dernière.
« J'espère pouvoir vous dire dans un mois que toute l'adversité que l'équipe a dû surmonter lui a permis de forger sa force de caractère. »
Gallagher et Price derrière leur 'coach'
Julien et ses adjoints ont obtenu un vote de confiance de la part des principaux ténors de l'équipe, lundi.
« Les entraîneurs n'ont absolument rien à voir dans nos déboires, a insisté l'ailier Brendan Gallagher. C'est notre faute, nous sommes les seuls à blâmer. Nous ne cherchons pas ailleurs. Nous savons également que nous détenons la solution.
« Personne n'est heureux actuellement et personne ne possède de remèdes miracles, a-t-il enchaîné. Nous avons tous une opinion différente, mais s'il y a une chose que nous devons faire c'est de rester un groupe uni. Il ne faut pas se tourner l'un contre l'autre et être porteur de mauvais messages. S'il y a une constance, c'est que le message reste le même et nous le comprenons bien. Nous restons solidaires et il faut continuer d'y croire. »
Le gardien Carey Price a dit trouver que Julien gère bien la situation.
« Il s'en tire bien, a-t-il soumis. Ce n'est pas facile pour lui. Nous misons sur beaucoup de jeunes joueurs qu'il doit gérer. C'est frustrant pour tout le monde, mais je trouve qu'il fait bien les choses. »
Le gardien vedette, qui est peu démonstratif, a néanmoins admis ressentir une plus forte pression.
« Tout le monde ressent davantage de pression, a-t-il dit. Nous voulons tous gagner, nous sommes tous exigeants envers nous-mêmes. Je ne crois pas que la pression extérieure est plus importante que la pression que nous nous imposons nous-mêmes. »
Il y a deux ans, Price et Gallagher ont fait partie du groupe qui a vécu une période léthargique semblable.
« Certains gars ont appris de cette expérience. Ils savent que personne ne va nous prendre en pitié ou nous faire de cadeau. Il faut aller sur la patinoire et mériter la victoire », a commenté Price.
« Dans ce temps-là, il faut garder un bon moral en faisant confiance au processus. Il faut travailler intelligemment et croire que le vent va tourner. Si nous poursuivons dans la même voie que dans nos deux derniers matchs, nous allons renouer avec le succès. »
Le défenseur Ben Chiarot ne voit pas pourquoi on penserait que le CH ne possède pas les éléments pour se sortir d'impasse.
« Avant les huit défaites, nous avions amassé au moins un point dans huit matchs de suite, a-t-il souligné. Nous avons le talent. C'est à nous de revenir à ce que nous faisions avant et d'arracher les victoires. Il suffit de gagner un match. Une fois que vous retrouvez cette sensation, c'est contagieux. Les gars vont se détendre, ils ne seront pas tendus comme c'est le cas présentement. Il faut gagner un match et espérer que ça fasse boule de neige. »