Cinq questions avec... Éric Bélanger
L'ancien attaquant de la LNH fait ses premiers pas derrière le banc d'une équipe professionnelle à Trois-Rivières
L'ancien attaquant de la LNH, qui a disputé 820 matchs de 2000 à 2013 avec les Kings de Los Angeles, les Hurricanes de la Caroline, les Thrashers d'Atlanta, le Wild du Minnesota, a ainsi obtenu son tout premier emploi derrière le banc d'une équipe professionnelle, lui qui a dirigé pendant deux saisons au niveau midget AAA avec les Chevaliers de Lévis avant de convaincre le directeur général des Lions Marc-André Bergeron qu'il était prêt à faire le saut.
« Même quand j'étais joueur, je savais que je voulais essayer le coaching, a-t-il expliqué. Ce n'est pas parce que tu as joué 14 ans dans la LNH que tu vas être un bon entraîneur, mais je sentais que j'avais ça en dedans de moi. J'ai eu la piqure tout de suite quand j'ai commencé. »
La courbe d'apprentissage n'est jamais facile, que ce soit pour une équipe d'expansion ou pour un nouvel entraîneur. Les Lions ont amorcé la saison en subissant la défaite lors de leurs trois premiers matchs avant de signer le premier gain de leur histoire le 29 octobre. Les Trifluviens disputeront leur prochain match vendredi le 5 octobre en accueillant les Royals de Reading, le club-école des Flyers de Philadelphie.
Voici cinq questions avec… Éric Bélanger :
Tu as progressé rapidement dans le monde du coaching, faisant le saut du midget espoir au midget AAA après deux ans, puis dans l'ECHL deux saisons plus tard. Était-ce ton but de monter les échelons aussi vite?
« J'ai eu du succès au midget espoir, et au midget AAA, on avait de bonnes chances de gagner avant que la pandémie n'arrête la saison. C'est opportunité est arrivée à Trois-Rivières, mais j'avais aussi eu des pourparlers avec des équipes du junior majeur. Ça arrive peut-être plus vite que je l'anticipais, mais je ne m'étais pas fixé de date.
« Je suis content d'avoir commencé au bas de l'échelle, et non pas avec un emploi d'adjoint parce que je connaissais un tel ou un tel. Je ne voulais pas faire ça. J'ai plus un tempérament d'entraîneur-chef. Je me sens comme quand j'étais joueur et que je montais les échelons du hockey, que je voulais être repêché et jouer dans la LNH. Je sens que je suis à la bonne place au bon moment pour mon développement. »
As-tu des modèles comme entraîneur?
« J'ai adoré Dave Tippett (Kings et Coyotes). C'est un entraîneur qui est proche de ses joueurs, qui est intense et qu'avec lui, tu sais où tu t'en vas. Il n'y a pas de niaisage. J'ai aussi pris beaucoup de choses du système de jeu de Jacques Lemaire (Minnesota). J'ai aussi une super bonne relation avec Bob Hartley (Atlanta). Pour la structure, c'est un gars comme Andy Murray que j'ai eu à Los Angeles pendant cinq ans. Je dirais que j'ai pris de bonnes et de moins bonnes choses d'à peu près tout le monde que j'ai eu dans le coaching, tout en essayant de garder ma personnalité et être moi-même. »
Suis-tu encore les activités de la LNH et des équipes avec lesquelles tu as joué?
« J'ai travaillé pendant neuf ans (comme analyste) à RDS, alors je suivais les Canadiens, comme tout le monde. Maintenant, je me retrouve dans l'organisation, donc je regarde beaucoup ce qui se passe avec les Canadiens. Mais une équipe qui m'intéresse beaucoup en ce moment, ce sont les Panthers de la Floride. J'aime ce qu'ils ont fait pour construire la formation et ils sont beaux à voir jouer. »
Tu as choisi Pascal Rhéaume comme adjoint derrière le banc. Après sa carrière de 318 matchs dans la LNH, lors de laquelle il a remporté la Coupe Stanley et la Coupe Calder, il a été entraîneur-chef dans la LHJMQ avec les Foreurs de Val-d'Or, ainsi qu'adjoint dans la Ligue américaine de hockey avec le Wild d'Iowa, ainsi qu'avec quelques équipes de la LHJMQ. Avez-vous des forces qui se complètent?
« Mon passé est un peu différent du sien. Pascal a connu Lou Lamoriello, l'extrême de l'extrême, avec les joueurs sans barbe. Il a vécu des choses que je n'ai pas vécues. Moi, j'ai joué longtemps. J'ai connu la vieille école de Jacques Lemaire. J'ai commencé dans les années 2000, quand ça accrochait; j'ai vécu deux lock-outs; j'ai vu la nouvelle génération de joueurs arriver. Pascal est plus calme que moi. Parfois, il va devoir me dire de peser sur le frein, et parfois, c'est moi qui vais lui donner du gaz. On se complète bien là-dedans. Sur la glace aussi on se complète et il est impliqué. Ce n'est pas un one-man-show, les décisions sont prises ensemble. »
Quelle est ta philosophie en tant qu'entraîneur?
« Je suis un entraîneur très exigeant et je veux que ça marche. Si je dis de toucher la ligne rouge, touche la ligne rouge, n'arrête pas deux pieds avant. Il y en a qui font le saut, mais c'est comme ça que ça marche. Je suis proche de mes joueurs, j'aime avoir du fun avec eux quand c'est le temps, mais quand c'est le temps d'être business, s'ils m'en donnent, ils vont en avoir beaucoup en retour.
« Je ne veux pas être obligé de passer par quatre chemins. J'aime ça à date. Je suis un entraîneur et une personne intense, et j'étais pareil comme joueur. Les gars, quand ça ne fait pas mon affaire, ils vont le savoir. On règle les affaires, on en discute et on passe à autre chose. »