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Dans le cadre des textes de la série « Tête-à-tête avec… », nous nous entretenons avec des acteurs du monde du hockey afin d'en apprendre plus sur leur vie sur la glace et à l'extérieur. Cette édition met en vedette le président des Bruins de Boston Cam Neely, qui se prépare pour la saison du centenaire de son équipe.

Le président des Bruins de Boston Cam Neely voit son numéro retiré chaque fois qu'il écoute l'hymne national dans sa loge au TD Garden.

« Le drapeau américain est près de ma bannière, alors je la vois quand ils interprètent l'hymne national. J'y jette parfois un coup d'œil », a expliqué la légende des Bruins pendant une conversation récemment.

« La chose intéressante que peu de personnes savent, c'est que le nom de jeune fille de ma mère était Cameron et que mon deuxième prénom est le prénom de mon père, Michael. J'ai perdu mes parents, donc voir ma bannière (sur laquelle on peut lire Cameron M. Neely) évoque de beaux souvenirs d'eux. »

Le numéro 8 de Neely, retiré le 12 janvier 2004, figure parmi les 12 numéros suspendus au plafond du TD Garden.

L'icône des Bruins, président de l'équipe depuis 2010, a été un joueur admiré pendant sa carrière dans l'uniforme noir et jaune, la définition même d'un attaquant de puissance. Maintenant, il travaille activement sur des plans pour fêter le centenaire de l'équipe pendant la saison 2023-24.

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Les Bruins seront la troisième équipe de la LNH à célébrer un 100e anniversaire, après les Canadiens de Montréal (2009-10) et les Maple Leafs de Toronto (2016-17). Les Rangers de New York, les Red Wings de Detroit et les Blackhawks de Chicago seront les prochaines équipes à fêter leur centenaire en 2026.

« Nous avons eu des discussions informelles à ce sujet il y a trois ou quatre ans, sachant que ça allait être un moment important et que nous allions être la première équipe américaine à fêter ses 100 ans, a souligné Neely. Nous avons commencé à discuter de la présentation.

« Nous nous sommes également inspirés de ce que Montréal et Toronto ont fait. Notre groupe a parlé avec Montréal et Toronto pour déterminer les avantages et les inconvénients de ce qu'ils ont fait. Auraient-ils fait certaines choses différemment? Quelles décisions ont porté leurs fruits?

« Et c'est très important d'avoir l'implication des anciens. Il s'agit de 100 ans de hockeyeurs. C'est l'élément vital d'une équipe, ses anciens et actuels joueurs. »

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Un ailier droit de 6 pieds 1 pouce et 218 livres, Neely en imposait chez les Bruins entre 1986 et 1996. Il a amassé 590 points (344 buts, 246 passes) en 525 parties à la suite d'une transaction avec les Canucks de Vancouver, avec qui il avait passé trois saisons.

Originaire de Comox, en Colombie-Britannique, Neely est devenu le cinquième joueur dans l'histoire des Bruins à réussir une saison de 50 buts quand il en a inscrit 55, un record d'équipe pour un ailier droit à l'époque, en 1989-90. Il est devenu le deuxième joueur des Bruins à atteindre la cinquantaine dans des saisons consécutives, quand il a marqué 51 fois en 1990-91.

En marquant 50 buts en 44 matchs lors de la saison 1993-94, Neely a été le deuxième plus rapide (à égalité) pour atteindre ce plateau dans l'histoire de la LNH. L'exploit en dit long sur le talent et la détermination de Neely, qui avait raté la majorité de la saison précédente en raison de blessures à un genou et à une hanche.

Ces blessures ont ultimement forcé le gagnant du trophée Bill-Masterton en 1994 à prendre sa retraite en septembre 1996. Il a été intronisé au Temple de la renommée du hockey en 2005.

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Aujourd'hui, à l'approche de la saison du centenaire des Bruins, Neely repense aux 1055 joueurs qui ont sauté sur la glace pour Boston - 944 attaquants et défenseurs, 111 gardiens.

De ce groupe, un comité de 30 membres sélectionnera et classera les 100 joueurs les plus légendaires des Bruins avant de se réunir à Boston, le 7 septembre, afin de sélectionner l'équipe d'étoiles du centenaire - deux gardiens, six défenseurs et 12 attaquants.

L'équipe d'étoiles sera dévoilée lors du gala du centenaire des Bruins le 12 octobre, un événement présenté au TD Garden au profit de la fondation de l'équipe.

Neely et plusieurs personnes de l'organisation vont dans toutes les directions afin de célébrer un siècle de hockey à Boston. Le président en a discuté avec LNH.com.

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Quand tu consultes la liste de plus de 1000 joueurs des Bruins depuis la naissance de l'équipe, qu'est-ce qui te vient en tête lorsque tu penses aux légendes et aux joueurs de concession sur lesquels l'organisation a été construite?

« Il y a des noms que l'on oublie, pas seulement dans l'ère récente, mais aussi dans les années 1970, 1960, 1950. Tout le monde se souvient des équipes championnes (de 1970 et 1972) et de leurs joueurs, mais il y a eu tellement d'excellents joueurs qui ont enfilé ce chandail au fil des années. Tu lis les noms et tu te dis : "Ah oui, je l'avais oublié." Ça va arriver à tout le monde, tu ne vas pas te souvenir de tous les noms. C'est plutôt incroyable de voir tous les joueurs talentueux qui sont passés à travers cette organisation. »

Tu as un comité qui travaille pour sélectionner et classer les 100 meilleurs joueurs. C'est difficile de comparer les joueurs à travers les époques, mais ça devrait alimenter les discussions chez les partisans. Souhaitais-tu faire partie du comité de sélection?

« (Rires) Pas vraiment. Je suis ravi avec les membres actuels du comité, tout le monde a beaucoup d'expérience dans le hockey. Ils ont probablement regardé plus de matchs que moi. J'ai certainement hâte de voir comment tout se déroulera et d'écouter leurs opinions. Ce sera une belle matière à discussion. »

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Les Bruins ont remporté six championnats, dont trois durant ta vie (1970, 1972, 2011) et le plus récent alors que tu étais président. À quel point te considères-tu comme un historien des Bruins? Et te renseignes-tu davantage sur l'histoire de l'équipe depuis que tu es devenu président?

« Sans aucun doute. Quand je suis débarqué chez les Bruins en arrivant de Vancouver en 1986, Johnny Bucyk travaillait pour l'équipe, Derek Sanderson commentait les matchs à la télévision, Bobby Orr nous rendait parfois visite, Pie (Johnny) McKenzie traînait avec l'équipe… C'est là où j'ai commencé à me dire : "Mon Dieu, il y a de l'histoire dans cette organisation. Ce sont des joueurs que j'ai regardés à 'Hockey Night in Canada' pendant mon enfance. C'est plutôt spécial." Quand je suis devenu président, j'ai commencé à fouiller davantage dans l'histoire de l'organisation. Tu commences à faire des recherches sur les troisièmes chandails, les chandails pour la Classique hivernale et la Série des stades. Tu remontes dans le temps et apprends que les couleurs de l'équipe étaient initialement le brun et le jaune avant de changer pour le noir et le jaune. Tu vois les changements de style. Tu commences à mieux comprendre l'histoire simplement en examinant les chandails. Puis, tu en apprends davantage sur les joueurs qui ont porté ces chandails et sur l'ère dans laquelle ils ont joué. »

Il y aura certainement une planification détaillée dans la célébration du centenaire, mais certains événements inattendus vont se produire, comme par exemple la retraite de votre capitaine Patrice Bergeron le 25 juillet. Envisages-tu d'honorer Patrice pendant la saison 2023-24?

« Nous allons certainement nous réunir pour organiser une célébration pour lui, qu'il mérite pleinement. Je n'ai pas eu le temps de digérer la nouvelle. Nous connaissions les intentions de Patrice avant la conférence de presse (du 25 juillet), mais je n'ai pas encore pensé aux détails quant à notre manière de l'honorer. »

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À part la tienne, as-tu une bannière préférée parmi celles qui flottent au-dessus de la glace du TD Garden?

« Probablement celle d'Espo (le numéro 7 de Phil Esposito) en raison de la cérémonie en son honneur et de ce que Ray a fait. (Le légendaire défenseur Raymond Bourque avait enlevé son chandail numéro 7, le 3 décembre 1987, afin de dévoiler son nouveau chandail numéro 77 et de céder le numéro 7 à Esposito à tout jamais. Le numéro 77 de Bourque a été retiré le 4 octobre 2001.) C'était quelque chose de spécial. J'étais en uniforme pour ce match-là. Quand je regarde la bannière d'Espo, ça me rappelle lorsque j'étais sur la glace au moment où Ray a surpris tout le monde. »

Si tu avais absolument besoin d'un but, quel joueur de l'histoire des Bruins enverrais-tu sur la glace?

« Ça ne peut pas être quelqu'un d'autre qu'Espo. Il a été une machine à marquer des buts. La Nouvelle-Angleterre parle encore des équipes dans lesquelles Phil a joué dans les années 1970 et de ses coéquipiers. Phil a été déçu d'apprendre qu'il avait été échangé aux Rangers de New York (le 7 novembre 1975 avec le défenseur Carol Vadnais en retour du joueur de centre Jean Ratelle et des défenseurs Brad Park et Joe Zanussi), mais je crois que la transaction a profité aux deux équipes. J'ai une belle relation avec Phil. Je l'ai rencontré il y a de nombreuses années et j'ai participé à quelques événements caritatifs avec Phil et Denis Leary (acteur et grand partisan des Bruins). Chaque fois que nous jouions à Tampa, je m'assurais de passer du temps avec Phil. Il est un être humain extraordinaire avec de bonnes histoires à raconter. »

Les Bruins célébreront différentes ères de l'équipe lors de plusieurs soirées cette saison contre les autres équipes originales de la LNH. Tu accueilleras des légendes de ces cinq adversaires dans le cadre des célébrations. Quel est le nombre prévu d'invités contre qui Terry O'Reilly tentera de se battre?

« (Rires) Il pourrait se battre contre tout le monde. C'est un autre joueur des Bruins iconique en raison de ce qu'il a fait pour l'équipe. Terry accepterait de relever tous les défis. »

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Terry a écopé de 35 pénalités majeures en saison régulière contre ces cinq équipes, dont huit contre Chicago, huit contre Toronto et sept contre Montréal. Pour un point boni : qui a été le joueur des Canadiens contre qui Terry s'est le plus souvent battu?

« (Pause) Le premier nom qui me vient à l'esprit est Chris Nilan, mais a-t-il joué là-bas suffisamment longtemps? »

Il s'est battu contre Nilan une seule fois. Peux-tu croire que la réponse est Frank Mahovlich, deux fois?

« Frank Mahovlich?!? »

Photo principale de l'article : Le président des Bruins de Boston Cam Neely lors de la Classique hivernale Discover 2023 de la LNH entre les Penguins de Pittsburgh et les Bruins au Fenway Park le 2 janvier 2023. / Dave Sandford, Getty Images