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En décidant de s’allier, Dean Evason et les Blue Jackets auront un objectif commun dans les prochaines années : se rendre plus loin qu’ils ne l’ont jamais fait. 

Evason a été nommé entraîneur-chef des Blue Jackets, lundi, et a été présenté à la presse au Nationwide Arena, mardi. Ce dernier n’a jamais été en mesure d’aller plus loin que la deuxième ronde des séries éliminatoires de la Coupe Stanley en 18 apparitions – neuf comme joueur, cinq comme entraîneur adjoint et quatre comme entraîneur-chef.

C’est la même chose pour les Blue Jackets, qui n’ont jamais pu atteindre la troisième éliminatoire, eux qui n’ont remporté que six séries depuis la naissance de l’équipe en 2000-01 (sans compter la ronde qualificative de 2020).

La motivation ne manquera donc pas. La passion non plus. C’est ce qui a permis à Evason de décrocher le poste. 

« Honnêtement, ce long parcours en séries, ça me mange en dedans moi aussi, a dit Evason mardi. C’est ce que tu veux comme entraîneur-chef. C’est ce que nos joueurs veulent aussi. Bien évidemment, c’est ce que [le directeur général Don Waddell] et les propriétaires veulent. Mais surtout, c’est ce que les partisans désirent. »

Dès le début de son discours, Evason a eu besoin de 23 secondes pour prononcer les mots « Coupe Stanley ». Deux mots qui auraient peut-être été ses premiers si ça n’avait pas été des remerciements habituels. Et ils ont été répétés fréquemment au cours de la conférence de presse de 34 minutes. 

« Nous voulons gagner la Coupe Stanley, a dit Evason. J’aurais bien voulu lever la Coupe Stanley avec des patins dans les pieds, mais ça n’arrivera pas. Mais j’ai maintenant l’opportunité de la soulever en portant un complet-cravate. C’est ce que je désire et c’est ce qui me motive. C’est pourquoi je suis assis ici. C’est pourquoi chaque joueur qui se présentera dans ce vestiaire aura la même motivation, le même désir et le même objectif. J’espère que nous y parviendrons avant longtemps. »

Soyons francs, il y a peu de chance que ça se produise dès cette saison.

Les Blue Jackets viennent de terminer à la 29e place du classement général de la LNH avec une fiche de 27-43-12. Columbus n’a pas participé aux séries lors des quatre dernières années et n’a pas terminé parmi le top-5 de la section Métropolitaine depuis 2017-18.

Tout sera nouveau avec Evason, qui devra apprendre à connaître ses nouveaux joueurs, un processus qui se mettra en branle avant le camp d’entraînement avec des visites en personne ou encore des appels téléphoniques ou virtuels. 

Il devra faire de même avec les entraîneurs adjoints qui sont actuellement avec l’équipe – Jared Boll, Mark Recchi, Steve McCarthy et l’entraîneur des gardiens Niklas Backstrom – et décider s’il veut travailler avec eux.

« Il y a beaucoup de choses à accomplir avant le camp d’entraînement », a souligné Evason.

Waddell aussi en est à ses premiers pas avec l’équipe. Il a été engagé comme directeur général et président des opérations hockey le 28 mai. Evason est sa première embauche majeure, une décision prise puisqu’il avait apprécié la passion de l’entraîneur pour ce sport et son habileté à imposer une structure, de la discipline et une attention aux détails à une équipe.

Evason a maintenu une fiche de 147-77-27 en 251 matchs au cours de cinq saisons de 2020 à 2024 avec le Wild du Minnesota. Son pourcentage de points de ,639 est le cinquième meilleur parmi les entraîneurs actifs de la LNH qui ont dirigé au moins 250 parties.

« Dean a souligné qu’il voulait apporter de la passion et de la structure en plus de mettre en place un processus qui va forcer les joueurs à être imputables, et je crois vraiment que c’est nécessaire après mon premier mois et demi ici, a affirmé Waddell. Quand j’ai été embauché, nous avons parlé des choses qui étaient importantes pour cette organisation afin de passer au prochain niveau. Nous pensons que nous avons de bons jeunes joueurs pour entourer nos vétérans, mais notre structure doit être meilleure. »

L’identité vient avant le talent brut au sein de toutes les équipes gagnantes. Les Panthers de la Floride, l’an dernier, et les Golden Knights de Vegas, il y a deux saisons, l’ont bien démontré.

Les Blue Jackets ont rarement été identifiés en raison de la qualité de leur style de jeu. Mais il y a eu certains moments où ç’a été le cas.

En 2008-09, sous les ordres de Ken Hitchcock, ils ont remporté 41 matchs et participé aux séries pour la première fois. Puis de 2017-20, ils ont été des séries à répétition sous la gouverne de John Tortorella. 

Mais entre ces brefs moments, l’équipe a toujours semblé perdue.

« J’ai hâte de me retrouver dans le vestiaire avec ce groupe et créer cette atmosphère gagnante, celle qui fait qu’aucune équipe ne va travailler plus que nous, a affirmé Evason. Nous allons peut-être être battus en raison d’une différence de talent brut ici et là, mais nous ne devons jamais travailler moins que l’adversaire. Ce sera un beau défi.

« Je ne sais pas exactement ce que nous avons dans ce vestiaire, mais quand je regarde de l’extérieur, je trouve cela fantastique sur papier. »

On retrouve à Columbus un noyau de joueurs établis, avec les attaquants Johnny Gaudreau et Bonne Jenner, les défenseurs Zach Werenski, Damon Severson et Ivan Provorov ainsi que le gardien Elvis Merzlikins, qui a rarement pu compter sur une équipe bien structurée devant lui.

Columbus a aussi fait l’acquisition de Sean Monahan sur le marché des joueurs autonomes en lui offrant un contrat de cinq ans d’une valeur annuelle de 5,5 millions $ le 1er juillet. Il devrait être le joueur de centre no 1 de l’équipe. 

Adam Fantilli amorce sa deuxième saison dans la LNH. Ce n’est pas le potentiel qui manque pour le troisième choix du repêchage de 2023, qui a récolté 27 points (12 buts, 15 passes) en 49 matchs à sa saison recrue l’an dernier. 
 
Kirill Marchenko a marqué 23 buts la saison dernière après en avoir inscrit 21 en tant que recrue il y a deux ans. L’objectif de 30 est réaliste. Yegor Chinakhov a trouvé le fond du filet 16 fois en 53 matchs en 2023-24 après en avoir marqué 11 à ses 92 premières sorties dans la LNH.
 
Dmitri Voronkov en a fait scintiller la lumière rouge à 18 occasions en tant que recrue la saison dernière. L’attaquant de 23 ans pourrait évoluer sur le troisième trio avec Kent Johnson et Cole Sillinger. Les deux ont 21 ans et ont été respectivement sélectionnés au cinquième et 12e rang du repêchage 2021.

Les Blue Jackets comptent aussi sur deux espoirs de qualité en défensive en David Jiricek (sixième choix en 2022) et Denton Mateychuuk (12e choix en 2022). Les deux pourraient décrocher un poste dans la LNH cette saison.

« La fondation est coulée, et nous devons maintenant bâtir sur celle-ci, a dit Evason. Ce sera notre boulot. Don et moi croyons que nous allons y parvenir afin d’atteindre l’objectif ultime. »